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La "spécialiste-religion" du Monde commente Vatileaks. Et se permet de parler de "fin de Pontificat"!! C'est une illustration grandeur nature du dernier billet de Vittorio Messori, réflexion sur les pratiques d'un certain journalisme (15/6/2012, mise à jour)


>> Dossier ici:
Vatileaks

Stéphanie Le Bars, sur le Monde, ose évoquer les "paradoxes d'une fin de Pontificat".
Comme si Benoît XVI était un homme politique arrivé à la fin de son mandat!!!

     



Le dernier billet de Vittorio Messori, sur son blog, est une confidence personnelle très surprenante, puisqu'il y évoque ce qu'il nomme son "échec professionnel": n'avoir pas pu écrire le roman dont il rêvait, parce que sa conception pointilleuse du métier de journaliste (ou d'essayiste), qui le poussait à documenter scrupuleusement chaque fait rapporté, ne lui en a pas laissé le temps.
(A mon tout petit niveau d'amateur, l'idéal de Messori est celui auquel j'essaie de me conformer, même limitée que je suis par mes trop modestes compétences).

J'ai traduit le début de l'article (la suite nous offre le cannevas de son roman, déjà bien construit dans sa tête, il devrait se méfier des plagiaires...).
Il y parle des éditorialistes, spécialistes et autres "opinionistes" que certains lecteurs naïfs persistent à regarder comme des maîtres, alors qu'ils n'ont aucune information, ni aucune connaissance sur les questions qu'ils abordent en "pontifiant". C'est particulièrement vrai dans le domaine religieux, et le portrait assez féroce qu'il trace nous amène forcément quelques noms en mémoire (certains sont des "clients" récurrents de mon site). Et même quelques visages, puisqu'ils squattent régulièrement (et s'en réservent l'exclusivité) les plateaux de télévision.

C'est à ce portrait que j'ai pensé en lisant le dernier article de Stéphanie Le Bars, la doublure d'Henri Tincq (on en viendrait presque à regretter ce dernier!!) qui lui a succédé comme "spécialiste religion" du Monde, et qui suit généralement le Saint-Père (il serait plus juste de dire qu'elle l'espionne derrière des verres de lunettes opaques) dans ses voyages internationaux.
La toute petite différence, c'est qu'on peut difficilement la considérer comme un "maître". Mais à n'en pas douter, ses analyses sont reprises par d'autres comme faisant autorité.

L'article s'intitule "Paradoxes d'une fin de pontificat" : en plus de témoigner de l'absence d'un travail d'information personnelle, qui devrait pourtant être à la base du journalisme (la vacuité du contenu est consternante: pas l'ombre d'une information; aucune trace du moindre fait. On n'y apprend absolument rien qui soit en relation directe avec l'"affaire" qu'elle prétend analyser), il révèle une méconnaissance totale de la pensée de Benoît XVI et même, simplement, de l'essence de l'Eglise. (www.lemonde.fr/idees/...)

« Benoît XVI - écrit-elle méchamment - semble comme dépassé par l'étendue des chantiers qu'il a dû lui-même ouvrir, bon gré mal gré".»

Suit cette litanie de lieux communs, qu'on aimerait voir documentés par des notes (c'est si facile, avec les hyperliens!):

« Sans doute eût-il fallu pour que "la barque" retrouve des eaux moins troubles un pape politique, versé dans l'administration des hommes et à même de déjouer les combinazione vaticanes, un art italien dans lequel excellent les membres de la curie...
...
Sans relâche, le pape appelle donc les croyants à retrouver "la lecture de la parole de Dieu", à revenir "au sacré", à défendre des positions "non négociables" en matière de moeurs, à se montrer fidèles à la "tradition de l'Eglise", quitte à donner des gages aux intégristes contempteurs de la modernité... Cette stratégie convient au noyau dur des croyants. Mais elle s'accommode mal d'une gestion politique et humaine de l'Eglise, susceptible de la rendre plus efficace et plus attractive » (ndlr: on hallucine, en constatant l'"adéquation" du vocabulaire!).

On croirait lire Caroline Pigozzi, on a même droit au mot en italien ("combinazione", issu tout droit d'un feuilleton sur la mafia) pour la couleur locale...
Avant de conclure (j'abrège, car c'est pénible):

« A l'heure du bilan (ndlr: veut-elle parler du jugement dernier?) "l'Eglise universelle", léguée par Benoît XVI à son successeur, pourrait bien se révéler plus fragilisée et fragmentée que profondément "purifiée" et renouvelée.» (les guillemets, très éloquents, sont d'elle).

* * *

Mais lisons plutôt Messsori, pour aider à faire passer la pillule amère de la prose consternante de notre Pravda:


Ce roman qui n'est pas né
Vittorio Messori
(http://www.vittoriomessori.it/ )
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J'ai toujours éprouvé un malaise devant les bavards mal informés, ceux qui veulent porter un jugement sur tout sans rien savoir. Catégorie au fond inoffensive quand il s'agit de clients du Bar des Sports, qui se contentent de l'admiration des autres clients, entre un bulletin de jeu et un arrêt devant l'écran de vidéo poker. Catégorie pas inoffensive, au contraire, quand il s'agit de journalistes ou d'écrivains, autrement dit de gens dont les paroles de 'demi-savants' (ndt: en français dans le texte) peuvent influencer la vie des autres. On les appelle «opinionistes», «éditorialistes», ils sont vénérés et bien payés, sinon très bien, déversant leurs «à mon avis», souvent brillants et toujours dépourvus de profondeur, d'étude, de réflexion.
Pour s'en tenir au domaine de l'information religieuse: combien de sottises prétentieuses prononcées à la télévision ou écrites dans les journaux par des soi-disant leaders d'opinion dont la compétence théologique ne va pas au-delà des souvenirs d'enfance de catéchisme (ndt: et encore!) et dont les connaissances historiques se limitent aux habituelles «légendes noires» des affaires de l'Église!

Pourquoi, maintenant, me prend-il l'envie de dire ces choses?
Mais parce que depuis un certain temps, je réfléchis sur les raisons d'un échec professionnel (ndt: très relatif! beaucoup de gens rêveraient d'échec professionnel semblable à celui qu'a connu Vittorio Messori!!): n'avoir pas réussi, malgré de nombreuses tentatives, à écrire le roman que je désirais et dont je ressentais une sorte de nécessité. Peut-être n'y suis-je pas parvenu en raison de l'incapacité à débarrasser mon bureau des livres, coupures de journaux, notes qui l'encombrent. Précisément à cause de l'agacement envers celui qui écrit sans lire, l'informateur qui ne s'informe pas, j'ai peut-être exagéré dans le sens opposé, avec une sorte d'obsession pour la documentation. Je ne mets pas de notes dans mes livres pour qu'elles soient divulguées: mais derrière chaque affirmation, il y a une source, un document, une note que je suis toujours prêt à exhiber à ceux qui me contestent.
Le contraire, autrement dit, de ces experts des médias que beaucoup considèrent comme des maîtres et que j'ai toujours regardé comme des exemples à avoir en horreur.

...