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Le nouveau préfet de la CDF a accordé une interviewe au Mittelbayerische Zeitung. Et Paolo Rodari explique ce qu'il croit être les raisons du choix du Saint-Père (9/7/2012)

     



«Dieu est le plus grand libéral»
9 juillet 2012
(Texte en allemand, ma traduction - partielle, car ses goûts de football et son successeur à la tête du Diocèse de ratisbonne nous éloignent du sujet - d'après une traduction en anglais du site tradi CATHOLIC CHURCH CONSERVATION.... pas vraiment emballé!).

Détendu et à l'aise, l'archevêque Gerhard Ludwig Müller est de retour dans le diocèse de Ratisbonne une semaine après sa nomination comme préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Une série d'interviewes avec des journalistes figure sur son agenda, ce vendredi: théologie de la libération, FSSPX et situation des divorcés remariés. Des champs de mines pour un ecclésiastique qui a grimpé à la troisième place de la hiérarchie ecclésiastique du Vatican.

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- Mgr Müller, tout d'abord, félicitations pour votre nouveau job. Depuis quand avez-vous pris connaissance de votre nommination?
- Je l'ai su définitivement le 16 mai, lorsque le Saint-Père m'a convoqué en sa présence.

- Votre engagement pour la théologie de la libération met-il votre nomination en danger?
- Je ne sais pas. Si on connaît la foi catholique, nous savons qu'il lui appartient essentiellement l'obligation sociale, la responsabilité pour le monde, l'amour des pauvres. La Théologie de la libération est un grand mot - mais toute théologie chrétienne a quelque chose à voir avec la liberté de l'homme. En Amérique du Sud aussi, dans ce contexte, il s'agit de questions théologiques: Compte tenu de la misère et de l'indignité que de nombreuses personnes autour de nous ne peuvent imaginer, compte tenu de cette injustice flagrante, nous ne pouvons pas tout simplement nous en tirer avec un froncement de sourcils pieux à ce sujet. La foi et faire le bien vont ensemble. Ce sont les deux faces d'une médaille.

- Etes-vous donc en accord avec le Pape?
- En accord total. Pas même quand il était le prédécesseur de mon prédécesseur à la CDF, il n'a mis la théologie de la libération en question dans son intégralité, mais certains aspects que je souligne sans réserve. La théologie de la libération n'est pas un vague mélange de communisme et de foi catholique. La théologie, si elle doit être catholique, doit trouver une réponse à partir de ses propres sources. La doctrine sociale de l'Eglise catholique s'est avérée être de loin supérieure à l'analyse marxiste. Nous ne voulons pas une société qui est divisée entre les riches et les pauvres, et dans laquelle l'un a accès à l'éducation, et pas l'autre. Les travailleurs et les employeurs ne doivent pas agir les uns contre les autres, comme de simples groupes d'intérêt, mais ils doivent tous être engagés pour le bien commun. Même contre la commercialisation effrénée de tous les aspects de la vie, nous devons être critiques: l'économie est là pour les gens, et non vice versa.

- Vous avez été déclaré, à l'égard de ces mots, être parmi les libéraux. Est-ce que cela vous surprend?
- Eh bien, Saint Thomas d'Aquin dit, "Deus maxime liberalis est - Dieu est le plus grand libéral". Dans le sens originel liberalis signifie libéral (ndt: attention à ce mot, il n'a pas le sens péjoratif qui lui est attribué dans certains pays) et généreux. En ce sens, j'aime être un libéral.

- Vous avez toujours été très critique de la FSSPX. Maintenant, vous êtes responsable en tant que Préfet pour le retour de la Fraternité dans le giron de l'Eglise. Est-ce difficile?
- Les négociations du Vatican avec les frères de la Fraternité Saint Pie X sont amicales, chrétiennes et humaines, mais clairement en cours. Qui veut devenir catholique à nouveau doit reconnaître l'autorité du pape et des évêques. Personne ne devrait penser qu'ils peuvent imposer leurs propres idées de l'Eglise catholique. Les négociations à Rome ne sont pas des négociations entre deux parties. Aucune Fraternité religieuse ne peut imposer des conditions à l'église.

- Les négociations entre la FSSPX et le Vatican sont en cours depuis Janvier 2009. Combien de temps faudra-t-il encore?
- Finalement, le «point de non retour» arrive, et ils doivent décider: Veulent-ils l'unité de l'Eglise? Cela inclut l'acceptation de la forme et du contenu du Concile Vatican II, et des déclarations et décisions antérieures et ultérieures du Magistère. Il n'y a pas d'autre moyen.

- La principale critique de la FSSPX est la permission du Concile Vatican II pour les messes dans la langue locale au lieu du latin. Y a-t-il une marge de manœuvre?
- Ce qui peut être accordé, c'est ce qui appartient en réalité à la diversité de la foi et la vie catholiques. La réforme liturgique de Vatican II était factuellement correcte et nécessaire. On ne peut pas émettre de polémique contre elle simplement parce qu'il y a des abus.

- La Fraternité Saint Pie X vous a désigné à nouveau comme un hérétique, c'est-à-dire quelqu'un qui est "tombé de la foi".
- Je ne dois pas donner une réponse à toutes les bêtises (ndt: je ne crois pas que le cardinal Ratzinger aurait dit cela...).

- En Allemagne, l'admission des divorcés remariés à la communion est discutée. Qu'en pensez-vous?
- La même chose que le pape. La leçon est claire: Un mariage valide entre chrétiens est indissoluble, et inclut la promesse de fidélité pour toute la vie. Nous devons aussi voir les blessures chez les enfants de parents divorcés. Ils sont profondément choqués quand, soudain, un parent est absent et un homme étranger ou une femme étrangère, se trouve dans l'appartement. Nous avons donc besoin de soumettre à examen une mentalité qui voit de façon trop laxiste la promesse de mariage et de fonder une famille.

- N'y a-t-il aucune concession?
- Nous reconnaissons également la situation difficile des époux dans un partage de culpabilité, qui n'est pas toujours équitablement réparti. Le curé de la paroisse peut voir dans l'évaluation de la situation individuelle comment y répondre. Mais le jugement serait erroné: "si je ne peux pas aller à la communion, je ne suis rien dans l'Église". Mais cela n'est pas la foi catholique tout entière. La partie centrale de la Messe est la prière eucharistique et le mystère salvifique de Jésus-Christ. Nous sommes astreints à aller à la messe, mais pas tout le temps à communier, même si la communion fréquente est souhaitable et utile.

- Vous renforcez la faction allemande à Rome. Qu'est-ce que cela signifie pour le mélange des nationalités?
- A la CDF, environ 15 nationalités travaillent ensemble. Nous sommes l'Eglise du monde, de sorte que c'est une petite nation colorée avec de nombreuses langues. Les langues ne nous séparent pas, depuis la Pentecôte, mais nous guident ensemble dans l'esprit de Dieu. Je suis toujours reconnaissant que Dieu ait ainsi établi que je grandisse dans la langue et la culture allemandes. Mais bien sûr, cela ne doit pas être considéré comme du patriotisme naïf - ou comme une rivalité, dans le sens de qui est le meilleur.

...

- Pour finir, [une] question personnelle: Comment se fait-il que le pape vous ait donné son ancien appartement de cardinal, à Rome?
- Je pense que tous étaient stupéfaits. Mais le pape l'a donné spontanément, me confiant l'appartement - et même les livres qui y sont encore, et quelques autres objets. Ceux-ci seront mis à disposition conformément à ses souhaits, de notre "Institut Benoît" à Ratisbonne, qui est responsable de la publication des œuvres de Joseph Ratzinger.

- Vous rendra-t-il visite dans son ancien appartement?
- Je vais lui demander
.....

     




Le nouveau gardien de la foi, un choix dans le parfait style Ratzinger
Paolo Rodari
http://www.ilfoglio.it/soloqui/14110

Gerhard Ludwig Müller, théologien de confiance et surtout ami. On se lamente à la Curie (trop progresiste?) Mais le pape ne s'en soucie pas
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Pourquoi le Pape l'a-t-il nommé préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi? Voulait-il un Allemand, un théologien ou un confident?

Réponse: «Certainement pas à cause de ma nationalité, parce que, comme catholiques, nous appartenons tous à l'Église universelle. Le Saint-Père connaît mon travail théologique, pas seulement comme auteur aux Synodes des Evêques à Rome ou au sein de la Conférence des évêques allemands».

L'archevêque Gerhard Ludwig Müller, qui a succédé au Cardinal William Joseph Levada, et encore avant à Joseph Ratzinger à l'ex Saint-Office, a ainsi expliqué à kath.net les motifs de son arrivée à Rome. Une nomination entièrement papale, qui rappelle beaucoup celle, en 2006, du Secrétaire d'État Tarcisio Bertone. Au point qu'à la Curie, ils ont dit de lui: «Il restera au moins dix ans. C'est un choix du Pape».

Certains ne sont pas d'accord, à cause de ses liens présumés avec la théologie de la libération. Mais Ratzinger l'a voulu. Les opposants ont dû se rendre.
En 2006, lorsque Bertone est devenu Secrétaire d'État, beaucoup ont été surpris. N'appartenant pas à la carrière diplomatique, le Pape l'a choisi parce qu'il avait confiance en lui, son ex-collaborateur au Saint-Office. Et c'est ce qu'il fait avec Müller, passant outre à l'amitié avec le prêtre péruvien Gustavo Gutiérrez, l'un des rares évêques allemands en union de sentiments et d'intentions avec la ligne théologique du Pontife.

- Quelle est la priorité de votre travail?
- Lors de son voyage en Allemagne, le Pape a parlé de la nécessité de mettre Dieu au centre. Il s'agit de trouver le juste équilibre pour faire passer ce message au monde.

Anti-curial comme l'était Bertone en 2006, Müller doit aussi sa nomination à une espèce d'intimité mûrie avec Ratzinger. De Ratisbonne, souvent, il est venu à Rome avec le frère du pape, Georg Ratzinger. Il lui a confié beaucoup de ses attentes, et, dit-on aussi, une certaine déception mûrie en 2007, lorsque Reinhard Marx fut nommé nouvel archevêque de Münich et Freising (chaire occupée précédemment par Ratzinger), et pas lui.

Mais la remise dans ses mains de l'Opera Omnia de Ratzinger-Benoît XVI, travail précieux pour le théologien et écrivain - lui a fait comprendre que l'avenir serait de toute façon important. Comme cela s'est produit, et en Juillet, le Pape l'a nommé au plus prestigieux ministère, surveillant et promoteur de la foi.

C'est l'hebdomadaire britannique "The Tablet" qui a écrit justement que Müller est «semblable mais différent» de Ratzinger (ndt: pour la "différence", je dois avouer que cela me saute aux yeux...). Et c'est peut-être pourquoi le pape l'a choisi. Dans son curricalum ressort l'amitié théologique avec un grand interprète de l'Eglise allemande dont on peut dire beaucoup de choses sauf qu'il partage en tout la ligne théologique du Pape: Karl Lehman. Si Ratzinger est un allemand atypique comme fidèlement romain, Lehmann - et beaucoup d'autres avec lui - conserve dans son ADN cette anti-romanité typique des allemands.

Müller se tient au milieu: il a obtenu son doctorat en 1977 avec Lehmann (comme directeur de thèse, ndt), depuis toujours proche de ce catholicisme allemand en affinité avec le monde du christianisme protestant. Et il a consacré sa thèse de doctorat à la contribution donnée à la théologie sacramentelle œcuménique par le théologien protestant Dietrich Bonhoeffer.