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José-Luis Restàn revient sereinement sur les derniers développements de l'affaire des "vatileaks" et sur le petit discours improvisé du Saint-Père aux cardinaux. Il a vraiment su trouver les mots qu'il fallait (25/5/2012)

Traduction de Carlota.



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Vous êtes mes amis
(Texte en espagnol: http://www.paginasdigital.es/ )
José Luis Restán
24/05/2012
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Les chaudières ronflaient dans les palais apostoliques, l’irritation était ruminée dans les couloirs. De nouveau les pathétiques Vatileaks. De nouveau la fuite orchestrée de documents, cette fois des lettres arrivées directement sur la table même du Pape avec des réponses à des consultations très délicates qui requierent un maximum de liberté et par conséquent une discrétion absolue. Pâture pour les « talk show », pour les criailleries cacophoniques, avec le sel et le poivre (le piment?) de tout ce qui arrive « de l’autre coté du Tibre ». Quelques-uns ont trahi de nouveau et le pire c’est qu’ils se targuent de lutter pour la transparence et la rénovation. Des parasites, dirait l’évêque Müller de Ratisbonne.

Le mécontentement était stratosphérique et il y en avait qui parlait de "cordées" au Vatican (ndt: est-ce une allusion au texte de Vidal? cf. On croise le fer au Vatican ), de luttes de pouvoir dans lesquelles la première victime serait Benoît XVI.
Et au milieu de cela arrive le déjeuner que les cardinaux lui offrent à l’occasion de ses 85 ans (ndt: en réalité, c'était le Pape qui les invitait pour les remercier). Attention ! Au moment des souhaits le Pape se lève et parle sans notes, il parle en étant chez lui, entouré d’amis. Et avec ce moment se dévoile la réalité, non pas la truculence perverse de si nombreux opérateurs des médias, mais la réalité d’une maison, d’une famille avec toutes sortes de membres, avec des enfants plus ou moins intelligents, plus ou moins dociles, avec des façons d’analyser différentes, avec des tempéraments qui font jaillir des étincelles… mais unis dans la même lutte qui importe, unis autour de la pierre qui soutient l’édifice.

Le Pape est serein, il les regarde et il sourit de nouveau comme un enfant. Il leur parle de sa vie déjà longue, de ses jours pleins de soleil et de ses nuits de tempête, les uns et les autres, motif d’action de grâce en Dieu. Et il cite Saint Augustin. Les cardinaux sourient : comment pourrait-il ne pas le citer? L’histoire est la lutte entre deux amours, l’amour de soi même jusqu’au mépris de Dieu et un amour de Dieu jusqu’au mépris de soi-même dans le martyre. C’est jour de fête mais le Pape ne cache pas la dureté de la lutte contre le mal, même quand il prétend se déguiser en bien. Il ne le fait pas sans raison. Mais alors il se passe quelque chose d’inattendu, Benoît parle d’amitié (vous êtes mes amis) et non d’une manière sentimentale. La dureté de la lutte requiert la douceur de l’amitié : « je me sens chez moi, je me sens en sécurité dans cette compagnie de grands amis qui sont avec moi et tous ensemble avec le Seigneur ».

L’Église est cette grande amitié, ce corps bien affligé qui montre les blessures d’une longue lutte, exténuante si elle dépendait des forces et de la cohésion des hommes. C’est étonnant, le Pape n’a pas dit : « Vous faites tout bien, vous êtes impeccables » ; il a dit « vous êtes mes amis, nous sommes ensemble ave le Seigneur ». C’est une communion dans les joies et dans les douleurs, quelque chose que jamais n’ont pu imaginer ni éprouver les corbeaux du Vatileak, ni les greffiers de la haine contre l’Église qui prolifèrent tant ces jours-ci.

À la fin Benoît XVI fait un petit clin d’œil à sa vieille et discrète affection pour le football en disant aux cardinaux qu’ils sont tranquilles, parce que « nous sommes dans l’équipe du Seigneur », et par conséquent « dans l’équipe qui gagne ». Quelques jours plus tôt il avait écrit une très belle lettre à l’occasion du millénaire de la cathédrale de Bamberg (cf. Millénaire du Dôme impérial de Bamberg), dans laquelle il parlait de ses parois, «qui ont résisté aux tempêtes depuis un millénaire, les vagues des idéologies du siècle derniers hostiles à Dieu et aux hommes ». Et il concluait avec cette sereine certitude : « Dans l'Église, dont le dôme millénaire est un puissant symbole, les générations futures de fidèles catholiques trouveront, elles aussi, la patrie du cœur et la protection ».
Combien avons-nous à apprendre!