La laideur dans l'art sacré

Quelques lignes, illustrées, de l'artiste et critique suisse Alexandre Cingria, trouvées sur le site Fides et Forma. Et l'Ange blessé. (14/10/2012)

>>> Sur un sujet voisin:
Art contemporain et art sacré

     

Ci-dessus, en vrac (*):
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Pablo Picasso: Crucifixion - 1930
Emil Nolde: Crucifixion - 1912
Marc Chagall: Crucifixion blanche - 1938
Edward Munch: Madone - 1894
Georges Rouault: Tête du Christ - 1908

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La laideur dans l'art sacré: pure expression du démon
http://fidesetforma.blogspot.fr/2012/09/il-brutto-nellarte-sacra-pura.html
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«Le catéchisme enseigne que le démon est l'auteur de tout le mal existant. Mais il ne précise pas qu'il est l'auteur de tout ce qui est laid, vulgaire ou ennuyeux. Néanmoins, le catéchisme insiste sur la nécessité de lutter de toutes ses forces contre le démon et ses suggestions.
Je pense, en effet, que combattre le mal dans tous ses domaines et essayer de le remplacer par la beauté coïncide avec l'acte de s'opposer à l'œuvre du diable et à travailler pour le royaume de Dieu. Mais je suis certain que cet effort va devenir une croisade, quand il s'agit de chasser la laideur de l'art religieux....»

Texte tiré de: Alexandre Cingria - La décadence de l'Art Sacré - Paris, 1930

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Par contraste, voici un merveilleux (dans tous les sens du mot) tableau, d'inspiration peut-être païenne, et qui ne doit sa place ici qu'à un mien coup de coeur:
L'ange blessé, de Hugo Simberg, peintre finlandais (1873-1917) qui évoque l'univers d'Andersen, pose des questions auxquelles je n'ai pas de réponses (qu'est-ce qui, ou qui, a blessé cet ange? Et qui sont ceux qui le portent?) et qui permettent donc à l'imagination de s'envoler.


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Je trouve ces tableaux objectivement laids (et je m'excuse auprès de ceux que cela choquerait).
Peut-être n'ai-je pas su y trouver les intentions des artistes, y lire leur "recherche du visage du Christ", faute d'un bagage culturel suffisant. Disons plus simplement que leur "beauté" ne me saute pas aux yeux.
Encore moins leur potentiel d'évangélisation.
Je sais par ailleurs que des tableaux de Rouault, Chagall et Matisse avaient été choisis pour illustrer l'album somptueux réalisé à partir du "Jésus de Nazareth" de Benoît XVI, et préfacé par le cardinal Ravasi (cf. http://benoit-et-moi.fr/2008). J'ai l'album sous les yeux. Et si je les compare (par exemple un visage du Christ, par Rouault, qui se trouve à la Pinacothèque du Vatican, et intitulé Ecce Homo - page 189) avec des toiles d'artistes mêmes mineurs, datées du XVIe au XIXe siècle, représentant des scènes du Nouveau Testament, je ne change pas d'avis.

Je n'oublie pas non plus qu'en 1997, Joseph Ratzinger avait accepté d'associer son nom à celui du peintre William Congdom (cf.
Joseph Ratzinger et le mystère du Samedi Saint ) dont le moins que l'on puisse dire est qu'il ne figurerait pas dans mon panthéon pictural personnel.

>>> Sur ce thème, voir aussi: Art contemporain et art sacré