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Peter Seewald défend le pape

Une "bouffée d'air frais" ... qui fait chaud au coeur. Enfin un journaliste indépendant qui ose braver le consensus (3/2/2009)

Il est des avis qui importent plus que d'autres. Quand ils viennent, par exemple, de quelqu'un qui connaît personnellement le Pape. Et que Joseph Ratzinger avait tellement apprécié qu'il lui avait concédé deux longues interviewes, devenues des livres.
Je suis heureuse de reproduire cet article.
Il est rassurant, au fond, de penser que les deux plus belles défenses (je parle de défenses venant de gens connus) du pape viennent de deux journalistes qui l'ont rencontré le plus longuement, et le connaissent donc bien: Messori, et Seewald. Et que lui-même a choisis - car évidemment, il est absurde de supposer qu'il commet des erreurs de jugement sur les gens, ou qu'il se soit "fait avoir" comme je l'ai lu (c'était stupide) sur certains sites d'information.

Peter Seewald connaît le milieu des journalistes, et il n'est pas tendre.
Quand je dis qu'il est indépendant, c'est que sa notoriété lui permet de travailler en free lance.
Cet article est en allemand sur le site http://www.kath.net/detail.php?id=22009

La traduction est celle de VB.

Erratum

Attention!
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Un lecteur me signale une coquille dans la traduction, ou plus exactement dans sa transcription par moi: le traducteur n'est pas en cause, sinon par son écriture difficile à déchiffrer!

Il fallait lire (*):
L'annulation de l'excommunication n'est rien d'autre qu'une main tendue, non pas à quelques-uns, mais à l'ensemble des 600.000 croyants et aux 500 prêtres qui se sont séparés de Rome. (et non pas, évidemment: qui ne sont pas séparés de Rome)


Une fois de plus, une décision de Rome a presque déclenché une tempête biblique.
Le pape Benoît XVI est-il vraiment ce pape énigmatique, comme le Sueddeutsche Zeitung voudrait le faire croire à ses lecteurs? Ou même le "déviant" comme le titre Der Spiegel, qui discrédite profondément l'Eglise Catholique?
A t’il vraiment, comme le prétendent les slogans réintroduit dans l'Eglise des négationnistes de l'holocauste?

Il arrive que les réactions à une décision informent davantage que la décision elle-même.
George Orwell a autrefois écrit au sujet du "parler faux". C'est quand un ministre de la guerre est appelé ministre de la paix.
Il en est de même lorsque les journalistes, qui n'ont aucune sympathie pour cette Eglise, se soucient de sa bonne réputation.

Le Pape n'est pas un homme politique. Cela, nous l'avons quand même compris.
Mais n'a t’il pas le droit de procéder comme Jésus l'a conseillé, dans la parabole du Fils Prodigue?
Ne peut-il appliquer la maxime "aime ton ennemi", pour combattre la spirale de la haine et de l'exclusion?
Il est dit que le Pape doit construire des ponts pour aller vers tous les autres croyants. Mais quels ponts construire, et vers quels autres aller, eh bien, ce sont les "super papes" des salles de rédaction qui doivent en décider.
Le fait est que, ni l'ineffable Williamson, ni la Fraternité Saint Pie X, ne sont redevenus membres de l'Eglise catholique. Les évêques restent toujours suspendus.
L'annulation de l'excommunication n'est rien d'autre qu'une main tendue, non pas à quelques-uns, mais à l'ensemble des 600.000 croyants et aux 500 prêtres qui se sont séparés de Rome. (*)
C'est cette même main qui a été tendue aux évêques chinois illicitement nommés par le Parti Communiste, et dont l'excommunication a elle aussi été levée.
C'est cette même main qui a été tendue à un certain Hans Küng, qui fut un des premiers à avoir été reçu après son élection par Benoît XVI.

Que cela arrive aujourd'hui à un certain Williamson est une autre question.

La hargne avec laquelle ces jours-ci les journalistes tombent sur le Pape fait penser à une meute de loups affamés.
Et affamés, ces gens-là le sont vraiment. Pendant quatre années, ils n'ont pas supporté un Joseph Ratzinger ne correspondant pas à l'image dont ils l'avaient affublé.
Durant quatre ans, ils sont restés muets, quand il s'est exprimé contre la torture, qu'il a condamné le turbo-capitalisme, la guerre en Irak, ou ailleurs, et lorsqu'il a appelé à une meilleure répartition des richesses.
Silence, encore, lorsqu'en paroles et en actes, il poursuit le dialogue avec les autres églises chrétiennes, les musulmans, et par dessus tout avec les "frères bien-aimés" de confession juive.
En Allemagne, les medias ont été indifférents à tout cela.
Aucune autre nation n'est capable d'une telle indifférence et d'une telle froideur, envers un de ses plus grands fils
. Le premier allemand depuis 500 ans que la communauté catholique internationale a jugé digne, en cette période difficile, de guider la plus grande Eglise du monde.

Maintenant, c'est l'occasion de "brandir les vieilles massues"... c'est-à-dire de régler les comptes.
Il n'y a pas de munitions. Il faut donc rapidement en fabriquer.
Y aurait-il un nouvel évêque nommé quelque part en Autriche? En effet, il y en a un, et cela suffit pour le taxer d'ultra conservateur, et déjà, nous voyons l'amorce d'une thèse. Et si le Pape préfère porter de vieux chapeaux? Parfait! L'analyse devient: il y a un infléchissement vers une tendance réactionnaire au Vatican.

Le fait que le même Pape, il y a quelques jours, ait nommé à Wuerzbourg un évêque qui, lorsqu'il était curé de paroisse, avait fait sonner les cloches de son église contre des manifestations néonazies et antisémites ne correspond malheureusement pas au personnage imaginé.
Pas plus que ne correspond à cette image le rappel que Benoît XVI, lors de son premier voyage en Allemagne, fut le premier pape à y visiter une synagogue, ni avec quelle implication personnelle il parla de l'holocauste à Auschwitz.
Ni le fait qu'il condamne inlassablement toutes les formes d'antisémitisme.
Ou encore que c'est justement par ce Pape que pour la première fois, un rabbin fut invité à s'exprimer devant les synode des évêques.

La président du Consistoire central juif d'Allemagne, Charlotte Knobloch, déclare que le dialogue avec l'Eglise catholique est terminé. A t'elle trouvé un seul mot ou un seul écrit de Joseph Ratzinger, dans lequel il n'exprime pas son respect, son amour, pour les frères aînés dans la religion juive?
Doit-on aussi rappeler aux juifs que des milliers de prêtres, moines, religieuses et chrétiens sont eux aussi morts dans les camps de concentration? Faut-il rappeler que les deux prédécesseurs immédiats dans la paroisse où Ratzinger a été prêtre à ses débuts à Munich, furent assassinés par les nazis?

Il y a en fait ici un parallèle avec le discours de Ratisbonne.
Grande avait été l'indignation chez les commentateurs aigres, parce que le Pape avait fait quelque chose qu'on n'a pas le droit de faire.
Son discours a amené à nouer des contacts, et à une discussion avec le monde musulman, qui n'existait pas auparavant.
L'odeur de soufre autour de Benoît va cette fois aussi s'estomper.
Pour ce qui concerne la Fraternité Saint-Pie X, il est clair que seule une auto-dissolution pourra permettre un retour au sein de l'Eglise catholique.
En tant que communauté, elle n'a pas la place dans l'Eglise aussi longtemps qu'elle ne se sera pas débarrassée de meneurs qui se comportent en néonazis ou antisémites.

Peut-être la crise servira t’elle à tester l'attitude de l'épiscopat allemand.
Voudront ils continuer à se laisser diviser, uniquement par peur d'être le prochain à être mordu? Continueront-ils, lors du sermon du dimanche, à appeler à la solidarité, sans exercer eux-mêmes cette solidarité envers leur Pape et leurs confrères actuellement traités comme du gibier?

Et peut-être pourra t'on utiliser cette crise pour faire l'examen des medias, et voir jusqu'à quel point la campagne contre l'Eglise dans les medias n'a pas déjà le caractère d'exécution sur la place publique comme cela se pratique couramment en Iran.
Au moins, on pourra à l'avenir épargner au lecteur les recopieurs grisonnants qui ne manquent aucune occasion de jeter sur le feu leur vieille huile de vidange noircie comme du goudron.
A cause d'eux, celui qui manipule, celui qui cache, celui qui ne sert que ses propres préjugés, ne doit plus être pris au sérieux dans ses analyses; celui-là doit enfin trouver l'humilité de ne pas s'ériger en tuteur du Pape.!

Benoît XVI a, paraît-il été mal conseillé pour la mise en oeuvre de la levée de l'excommunication de la fraternité Saint-Pie X.

Mais il faudra bien se convaincre et s'habituer à l'idée que son pontificat ne connaîtra pas "la paix des cimetières"; aucune "installation" ni dans la banalité, ni dans le confort, ni dans le découragement.

Les reproches qu'on lui fait aujourd'hui sont les mêmes que ceux qu'on a fait pendant deux décennies à Karol Wojtyla. Aux yeux des "libéraux", il n'est devenu un bon Pape qu'une fois mort. Avant, il passait pour un tenant de la ligne dure, un défenseur des courants conservateurs, un diviseur de l'Eglise.
Vu ainsi, son successeur est à nouveau sur le bon chemin.

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"Les loups sont là" Laissons la tempête s'apaiser...