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Des évêques chez les rabbins

Des représentants de la CEF à NY (5/4/2009)


Dans le discours d'ouverture de la dernière séance pléniaire de la CEF, à Lourdes, le Cardinal Vingt-Trois, faisait une discrète allusion à une rencontre avec des personnalités juives à New York, et disait son soulagement que le soupçon (de négationisme?) ne pèse ni sur ses confrères, ni sur le pape. Nouvelles des évêques de France (II)

Présent
(http://present.fr ) a publié cet article d'Yves Chiron dans son numéro de Samedi 4 avril, veille des Rameaux.

Je pense que, si je ne le scanne pas, peu de gens le liront - en tout cas, pas assez.
C'est pourquoi je le mets en ligne, comme information, à la veille du voyage du Saint-Père en Terre-Sainte.
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Des évêques chez les rabbins
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Du 23 au 25 mars, trois cardinaux (VingtTrois, Barbarin et Ricard) et haut archevêques et évêques ont rencontré, à New York, les « plus hautes autorités du judaïsme orthodoxe ». Ce n'est pas la première rencontre de ce genre. C'est la sixième depuis 2004.
Le site de la Conférence des Evêques de France comme les communiqués de l'archevêché de Paris nous disent que « l'initiative » en revient au cardinal Lustiger, que ces rencontres ont été « imaginées » par lui.
En réalité, l'initiative en revient au rabbin Israël Singer. Un des protagonistes de ces rencontres, le P. Patrick Desbois, a raconté, l'année dernière, un peu, de leur origine : au début des années 2000, « Israël Singer, lui même issu de l'orthdoxie juive moderne, avait entrepris dans s un aller-retour New, York-Paris de rencontrer le cardinal Jean Marie Lustiger pour lui proposer d'établir des relations religieuses et respectueuses avec les maîtres de l'orthodoxie juive à Brooklyn ».
Israël Singer n'est pas un modeste rabbin new-yorkais. De 2001 à 2007 il a présidé le Congrès Juif Mondial. Auparavant il avait joué un rôle essentiel dans l'affaire des fonds juifs en déshérence en Suisse, obtenant, finalement, le versement de plus d'un milliard de francs suisses des banques helvétiques.
Personnalité controversée, il a finalement été écarté brutalement du Congrès Juif Mondial, en mars 2007, pour des irrégularités de gestion portant sur plusieurs millions de dollars.
Quel était le but du rabbin Singer en venant proposer des rencontres entre le judaïsme orthodoxe new-yorkais et des autorités catholiques, essentiellement françaises ? Pour essayer de comprendre, on peut se reporter à l'organisation Yahad-In-Unum mise en place en janvier 2004 pour soutenir cette initiative. Yahad et In unum signifient « ensemble » en hébreu et en latin. Cette organisation a été fondée à l'initiative des archevêques Lustiger, Barbarin et Ricard et d'Israël Singer et de son adjoint au Congrès juif Mondial, Serge Cwajgenbaum. Elle est présidée par le P. Desbois.
L'objectif de Yahad-In-Unum est double : « soutenir les initiatives du dialogue entre autorités religieuses catholiques et juives » et « répondre aux grands besoins du monde aujourd'hui par des projets communs fondés sur une éthique inspirée de la Loi reçue au Mont Sinaï ».
Chaque année, depuis 2004, une dizaine ou une quinzaine d'évêques français (cardinaux, archevêques et évêques) font le voyage de New York. L'archevêque de Paris - le cardinal Lustiger les premières années, le cardinal Vingt-Trois désormais - conduit la délégation. Certains sont des habitués (Ricard, Barbarin, par exemple), mais à chaque fois il y a de nouveaux venus. En 2006, par exemple, Mgr Legrez, évêque de Saint-Claude depuis quelques mois, était du voyage.
Un voyage d'initiation en quelque sorte. Ces « rencontres interreligieuses, judéo-catholiques de New York » comportent un détour obligé, la visite de l'Holocaust Memorial Museum de Washington. Et des rencontres plus confidentielles, notamment des rencontres et des discussions dans les yeshivot (écoles talmudiques), qui parfois se terminent par une prière.

Cacher la croix
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En 2006, prenant la parole dans une yeshiva de New York, le carduial Lustiger disait de ces rencontres judéo-catholiques: « II ne s'agit pas d'une nouvelle stratégie, ni d'un simple désir de bon voisinage, mais, d'une prise de conscience d'une dette à l'égard des juifs dont ils [les catholiques] ont reçu la substance même de leur foi. »
La « substance même de leur foi », l'expression surprend, peut scandaliser même. II n'aparaît pas que le centre de la foi catholique, qui est l'eucharistie, la croix et la résurrection, vienne en « substance » de la foi juive.

Ces rencontres new-yorkaises relèvent du dialogue qui a pris une telle importance dans l'Eglise depuis le concile Vatican II. Mais ce dialogue avec le judaïsme ne se fait-il pas au détriment de la mission ? Dans les yeshivot, les cardinaux et les évêques mettent une kippa, enlèvent ou cachent leur croix pectorale.
Cette pusillanimité en rappelle une autre. En octobre 1986, lors de son voyage en France, Jean-Paul II devait rencontrer, à Lyon, des représentants de la communauté juive. Dans la pièce où allait avoir lieu la rencontre un grand crucifix était accroché. Le cardinal Decourtray le fit retirer avant la réunion. Ce n'était pas une demande des autorités juives mais une pusillanimité de l'archevêque de Lyon.
Yves Chiron

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