Sondage
La Croix torpille à sa façon le lancement de l'année sacerdotale (26/6/2009)
Le 19 juin, jour de la publication de la lettre de Benoît XVI aux prêtres (Le Pape théologien et l'humble curé ), La Croix publiait un de ces sondages destructeurs dont elle a le secret, intitulé "Les français et la vocation". J'ai téléchargé le descriptif complet sur le site, c'est un document de 19 pages!
Y sont interrogés des catholiques, pratiquants et non pratiquants, et des non-catholiques (à quel titre leur demande-t'on leur avis?), chaque catégorie faisant l'objet de statistiques détaillées.
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Le sondage regroupe les questions en 4 rubriques.
Les deux premières rubriques servent de prétexte au titre du sondage, le plat de résistance étant constitué évidemment par les deux dernières, que l'on peut, dans le contexte du début de l'année sacerdotale, considérer comme une vilennie contre le Pape.
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- La réaction dans le cas de la naissance d'une vocation chez son fils
- Les missions sacerdotales jugées les plus importantes (ou l'on apprend que, parmi les catholiques interrogés, 45% estiment que les missions les plus importantes sont Aider et réconforter les plus déshérités et Animer(?) une paroisse, 19% Transmettre l'évangile, et 2% seulement Tenter de convaincre et de convertir les non-catholiques.
- Le sentiment à l'égard de certaines interdictions dans les fonctions sacerdotales: 82% (69% en 1982) sont favorables au mariage des prêtres, 80% à la possibilité d'ordonner des femmes (45% en 1982)!! Les comparaisons avec une précédente enquête sur ce thème sont édifiantes (si j'ose dire) sur l'évolution des mentalités, càd l'impact du matraquage médiatique.
- Le sentiment face à la baisse des vocations. 80% des sondés trouvent - beaucoup ou assez - l'explication dans "la contrainte du célibat des prêtres", et 67% dans "les prises de position de l'Eglise catholique sur les sujets de société".
Et voilà!
La Croix était ici le client de l'institut TNS Sofres.
Sous des dehors vertueux, nous sommes évidemment ici dans une logique "commerciale"
Personne n'irait dépenser de l'argent pour un sondage dont les résultats iraient à contre-courant de l'idéologie que l'on cherche à faire passer.
Indépendamment de la fiabilité des chiffres, de la formulation tendancieuse des questions et de la représentativité de l'échantillon de 1000 personnes (un sondage récent sur 667 personnes avait pu faire croire aux gens que 44% des français!!! souhaitaient que le Pape démissionne!) les conclusions s'imposent, notamment sur le rôle de la presse dite catholique (est-elle bien ici dans son rôle?), que je laisse mes lecteurs tirer.