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Vilains commérages autour de l'Encyclique

... et changements dans la "communication" du Vatican, selon la presse italienne. (30/6/2009)

Lisant hier le blog (toujours excellent, et remarquablement informé) de Paolo Rodari, je trouve un assez long billet, <Enciclica. La crisi c’è e si combatte con la carità e la verità> (La crise est bien là et elle se combat avec la charité et la vérité). Suit une anticipation assez détaillée de ladite encyclique, que le Saint-Père avait d'ailleurs présentée lui-même le 13 juin dernier, devant les participants du Congrés de la Fondation Centesimus Annus Pro Pontifice (Le Pape présente la prochaine encyclique ), et qu'il a annoncée personnellement hier lors de l'Angelus (Solennité des Saints Pierre et Paul ).
Je n'ai pas traduit le billet de Rodari (et même pas lu en entier) car d'abord, je ne crois avoir les compétences nécessaires ni en économie ni en théologie pour commenter un texte dont la gestation a duré près de 3 ans, et surtout parce que le principe des "fuites", organisées ou pas, commence à m'agacer un peu, surtout lorsqu'il s'agit du "Vatican".
Je renvoie à ce qu'écrivait le Père Scalese (eh oui, encore lui!) à propos de la sortie en mars dernier de la lettre du Pape aux Evêques. Déjà là, de larges "anticipations avaient été publiées dans la presse. Et le Père Scalese écrivait:
"Je suis d'accord que l'information doive être rapide mais je ne partage pas du tout cette course au scoop, cette manie de savoir tout et tout de suite: il ne suffit plus maintenant d'être informé "en temps réel"; à présent, il faut l'être en avance. Par dessus tout, il ne me semble pas très correct de commenter un texte qui n'a pas été encore publié officiellement. Et en outre tout commentaire demande un minimum de réflexion...".

Autour de cette encyclique décidément très attendue, il semble en tout cas que la pression monte, et la presse italienne (Repubblica en tête) commente les retards et se fait l'écho des fuites. On se doute que ce n'est pas par pure amitié.

Bref: quel panier de crabes, que ce milieu des "vaticanistes"...

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La Repubblica, 27 juin: la faute au latin

Source.

Les experts du Vatican sont en difficulté et ils ne réussissent pas à finir
Le dernier délai avait été fixé à lundi prochain
L'Encyclique en retard, la faute au latin
C'est trop difficile, cela retarde la livraison


Orazio la Rocca
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La publication de la nouvelle Encyclique papale repoussée par la faute du latin et des difficultés liées à la complexité et la délicatesse du texte ratzingerien. Le document attendu, que Benoît XVI a consacrée aux problèmes sociaux, au travail et à la globalisation, aurait dû voir le jour lundi prochain.
Mais la date a été repoussée parce que les prélats qui se consacrent aux traductions sont peu nombreux et, ce qui est pire, ils sont encore moins nombreux ceux qui maîtrisent la langue latine, malgré les récentes ouvertures de Ratzinger.
Il est inévitable que dans les très fermés bureaux vaticans, où sont à l'oeuvre les monsignori chargés de traduire les documents papaux, on respire un certain embarras. A faire les frais des lenteurs et des difficultés, voilà justement un des textes les plus attendus de ces jours, la nouvelle Encyclique de Benoît XVI, la première à caractère social, intitulée Caritas in veritate (Amour dans la vérité) qui tarde à voir le jour « à cause des difficultés avec la traduction en latin, et la complexité du texte », chuchote t'on à la Curie.
Il y en a qui déplorent, outre-Tibre (Oltretevere), que l'idiome de Cicéron soit devenu très difficile parmi les prélats tout en étant toujours la langue officielle de l'Église catholique et celle de prédilection du Pape : deux ans sont passés depuis que Ratzinger l'a relancée avec le Motu Proprio qui libéralisait la Messe pré conciliaire en latin, très chère aux lefrebvristes et traditionalistes [ndt: on se demande vraiment quel rapport il peut y avoir entre les intégristes et le retard dans la publication de l'encyclique; mais la présence de cette réflexion renseigne sur l'intention de l'auteur].
« Pas de problèmes avec l'anglais, le français, l'espagnol, le portugais, l'allemand, mais avec le latin ce sont des douleurs : aujourd'hui, même ici, ils sont peu à bien le connaître », raconte-t'on dans les palais pontificaux, où, sur l'équipe de traducteurs officiels veille étroitement un comité de contrôle qui répond directement au Pape, formé par l'archevêque Paolo Sardi et Ingrid Stampa, la secrétaire historique que Ratzinger, même Pape a voulu amener avec lui au Vatican.
Les délais de publication de la troisième Encyclique du pontificat ratzingerien commencé le 19 avril 2005, s'allongent donc, après les deux premières, celle du 25 décembre 2005 (Deus Caritas Est) et du 30 novembre 2007 (Spe Salvi). Le document attendu pourrait maintenant être présenté officiellement entre le 6 et le 7 Juillet, même si la signature de Benoît XVI portera de toute façon la date du 29 juin.
C'est Ratzinger en personne qui a voulu que la version officielle de l'Encyclique à envoyer à tous les évêques du monde et aux nonciatures apostoliques, soit rigoureusement en latin, alors qu'avec ses prédécesseurs la version dans la langue de Cicéron arrivait seulement dans un second temps. Ce choix, au-delà des difficultés de traduction, a impliqué un surmenage tombé entièrement sur les épaules d'un petit nombre de préposés à la traduction. Résultat : encore hier les textes à imprimer n'étaient pas parvenus à la typographie de la Librairie Editrice Vaticane.
Ces derniers mois, la troisième Encyclique avait été annoncée plusieurs fois par les autorités pontificales pour le 29 juin prochain. Ratzinger lui-même y a fait allusion à plusieurs occasions. La dernière fois, le 13 juin dernier en s'adressant aux membres de la Fondation « Centesimus Annus », organisme qui s'inspire d'une des plus populaires encycliques de Jean Paul II.

© Copyright Repubblica, 27 juin 2009.

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La Stampa, 29 juin: l'Encyclique volée

Source.
Le roman policier de l'Encyclique « volée »
Marco Tosatti
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L'anticipation sur quelques quotidiens de « Caritas in veritate », la troisième Encyclique de Benoît XVI, suscite questions et curiosité.
Dès vendredis après-midi, des messagers de confiance ont délivré aux rédactions de quelques quotidiens romains - pas tous - de mystérieuses enveloppes anonymes au contenu « explosif ». A l'intérieur, cinq feuilles, rédigées avec soin, qui constituaient une synthèse et une anticipation, complètées par des passages entre guillemets, de la troisième Encyclique de Benoît XVI, « Caritas in veritate ».

Il est arrivé, dans le passé, que des documents pontificaux, encycliques comprises, aient été anticipés ; mais une opération comme celle accomplie vendredi dernier, représente un inédit dans l'histoire de l'information vaticane. Auparavant les anticipations étaient l'exploit personnel du journaliste individuel, grâce à la complicité amicale de quelque « gorge profonde ». Ici par contre l'impression est de se trouver devant une opération soigneusement préparée et organisée.
En effet le texte n'est pas passé sous la table, mais quelqu'un a travaillé pour préparer une synthèse, plutôt longue et calibrée ; et ensuite il l'a fait parvenir à des intéressés ; qui peut-être étaient et sont encore dans l'ignorance du moteur à l'autre bout de la chaîne de distribution.

Et maintenant les hypothèses.
La plus méchante : quelqu'un a voulu fait redescendre l'intérêt, qui est très haut, autour du document papal, dont la publication est maintenant imminente. Et dans ce cas, dès l'instant qu'il est évident que l'auteur de la synthèse doit être en possession du texte, la flèche serait partie de l'intérieur du monde vatican. Nous ne croyons pas beaucoup à cette éventualité. Aussi parce que les auteurs de l'opération, qui s'est déroulé à ce qu'il semble grâce à des messagers discrets, peuvent difficilement espérer rester anonymes, dans un monde comme celui des journalistes, pas exactement imperméable aux fuites de nouvelles.
Passons maintenant à la seconde hypothèse. Une hypothèse « institutionnelle » ; c'est-à-dire que quelqu'un dans les Palais Sacrés a jugé bon de commencer à faire monter l'intérêt autour de « Caritas in veritate », en organisant une petite distribution bien guidée vers quelques titres jugés dignes de recevoir cette marginalisation, on ne sait pas sur la base de quel critère. Mais à ce que je crois, derrière le Portail de Bronze, tout le monde, même à des niveaux très élevés, n'était pas au courant de l'initiative. Un détail pour spécialistes.

Si, comme c'est probable, dans les jours qui suivent, la présentation officielle de l'Encyclique sera annoncée en Salle de Presse, dès cet instant le texte sera considéré sous embargo. Celui qui en révélera des passages pourra être puni. L'anticipation s'est donc produite précisément dans la dernière période utile pour éviter une violation formelle. Et cette prudence n'est pas un élément à négliger, pour évaluer le cas.

Enfin une troisième hypothèse. On a beaucoup parlé dans les mois et dans les années passés d'une excessive passivité dans la gestion de l'information vaticane, souvent obligée d'agir en réponse à des critiques et à des problèmes, plus qu'en prenant l'initiative. Il se peut que quelqu'un, ayant le texte à disposition, ait voulu mettre en pratique une information « dynamique » et anticiper le sens de l'Encyclique, pour donner une « ligne » d'interprétation et prévenir des lectures partielles ou fragmentaires. Sans, nécessairement, informer de l'initiative les gros bonnets. Une opération « corsaire » de bonnes intentions.
Reste le fait que la façon dont l'opération a été menée constitue un fait inédit dans l'histoire de l'information vaticane.

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Nouvelle "communication" au Vatican

Pape : changement de stratégie de communication, assez de passivité
(AGI) - 29 juin
(de Salvatore Izzo)
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L'annonce sensationnelle, hier soir, dans la Basilique Saint Paul, concernant la datation des os conservés dans le sarcophage au dessous de l'autel majeur et du baldaquin d'Arnolfo di Cambio, a peut-être inauguré une nouvelle phase dans les rapports entre Benoît XVI et les media.
Il semble en effet qu'on ait cherché à se mettre à l'abri, en tentant finalement de réaliser une stratégie communicative, qui avait manqué lorsque quelque mois plus tôt s'est abattue sur le Pontificat une longue série d'attaques, sur le thème du Sida, basées sur des synthèses partielles d'un raisonnement complexe proposé par le Pape dans l'avion qui le menait en Afrique, et les contestations douloureuses venues de l'intérieur même de l'Église pour le pardon aux évêques lefebvristes, dont un - mais le Pape Benoît était dans l'ignorance - était entaché de la grave faute d'avoir nié les dimensions de la Shoah.
L'annonce d'hier sur les analyses effectuée avec le Carbone 14 qui confirment l'authenticité historique du martyre de Saint Paul, évènement décisif pour l'Église de Rome, est arrivée en effet tout d'un coup, après des mois de démenti sur des rumeurs qui circulaient à ce sujet : le Saint Siège a su maintenir la réserve, évitant que se répéte le désastre mediatique d'il y a 20 ans, lorsque les analyses au C 14 sur le Linceul de Turin furent "polluées" justement par la grande attente médiatique, qui poussa les laboratoires à valider des données qui étaient au contraire incompatibles - quant à la marge d'erreur - avec le protocole qui avait été signé.
Et il a fallu deux décennies pour "démonter" les thèse de chercheurs qui avaient daté le linceul comme beaucoup plus récent, alors que sur la base des comparaisons de résultats, une telle affirmation ne pouvait pas être faite avec une certitude raisonnable; et la controverse sur l'authenticité de la tombe de Saint Pierre a duré encore plus longtemps, qui a opposé à partir des années 50 l'archéologue jésuite Antonio Ferrua à l'archelogue Margherita Guarducci, laïque mais totalement convaincue de l'appartenance au Premier Pape des os retrouvés par hasard dans les Grottes du Vatican.
Pour proposer au monde d'aujourd'hui la foi chrétienne, selon Ratzinger, le fondement historique de l'Évangile et des Actes des Apôtres, témoignée indirectement par Pline le jeune et Giuseppe Flavio, mais aussi par l'archéologie, est essentiel : c'est pourquoi l'annonce d'hier est importante .
Tout comme il est important que - même en manque d'une certitude historique absolue - le Pape ait célébré aujourd'hui sur l'Autel de la Confession, placé précisément sur la tombe de Pierre.
Là, il a prononcé une nouvelle extraordinaire homélie à l'occasion de la remise du pallium à 34 nouveaux archevêques, invités à "garder la foi", mais pas comme le feraient "des gardiens de prison", en se confrontant plutôt avec la culture d'aujourd'hui, qui a fait glisser dans le "discrédit" l'idée même que l'homme ait une âme, et surtout avec le "témoignage" d'une vie chrétienne cohérente.
Tout de suite après, à l'Angelus, le Pape - court-cicuitant pour le second jour de suite les canaux traditionnels de l'information vaticane - a fait directement l'annonce de l'Encyclique qui est en train d'être publiée, dont il a rendu connu le titre, "Caritas in veritate", et indiqué qu'elle serait datée d'aujourd'hui, fête des Saints Pierre et Paul (Solennité des Saints Pierre et Paul ).

Ces derniers jours, on avait vu filtrer de l'intérieur du Vatican quelques pages du texte, selon des modalités différentes de l'habitude, ceci, suppose sur son blog l'influent vaticaniste Marco Tosatti, pour faire monter l'intérêt autour du document qui - par un choix vraiment stratégique - sera publié à la veille du G8 et offrira aux Grands d'opportunes réflexions sur la crise économique et les critères ethiques qui peuvent mener à son dépassement.
'' On a beaucoup parlé dans les mois et dans les années passés - souligne Tosatti - d'une excessive passivité de la gestion de l'information vaticane, souvent obligée d'agir en réponse à des critiques et à des problèmes, plutôt que de son initiative propre..... (voir plus haut, ndt)
© Copyright AGI

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Et en France

La Stampa, 30 juin

Le retard n'est pas dû au latin (clic!)

Curieusement, le blog de La Croix a choisi le vilain "buzz" du journaliste de La Repubblica (dont un article de la Stampa écarte la pertinence, car évidemment, il y a au Vatican un bureau de spécialistes latinistes, mettant plutôt en cause le souci de prendre en compte les observations sur le terrain en Afrique, en mars dernier, voir ci-contre) comme thème de son dernier billet - alors qu'il y aurait tant de choses à dire, par exemple sur les riches homélies que le saint-Père ne cesse de délivrer en ce moment (il est vrai qu'elles risquent d'augmenter la liste de ses ennemis, particulièrement fournie ici)... eh bien non, on choisit de se focaliser sur le texte pas encore sorti, et sur le ton de la dérision.
Amenant immanquablement un (unique pour le moment) commentaire... négatif, que je ne résiste pas au plaisir de reproduire ici:
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Les traductions que nous allons avoir seront une fois de plus des traductions d'une traduction d'une langue morte qui ne dispose pas du vocabulaire ni des concepts du sujet abordé ... Jusqu'à quand pourra-t-on continuer ainsi ?
Le mythe de Babel nous donne pourtant à considérer autrement la multiplicité des langues : il nous invite à la regarder comme une initiative divine, comme une mesure préventive pour que les hommes répandus sur toute la terre ne prétendent plus se hisser par eux-mêmes, par une construction coordonnée grandiose, jusqu'à Lui.
Et l'Esprit de Pentecôte a confirmé cette option divine : chacun a entendu dans sa propre langue Pierre qui parlait lui-même sa propre langue (et non pas une langue sacrée ou prétendue universelle)...
Plus l'Eglise deviendra missionnaire, plus le passage obligé par le latin apparaitra comme un carcan.
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Décidément, le Pape a de plus en plus besoin de "professeurs", ici pour lui expliquer ce qu'est "l'esprit de la Pentecôte". Le pauvre, après 70 ans d'études, il n'avait pas encore compris. Heureusement, les postulants ne manquent pas, pour lui apprendre comment faire son job. Et heureusement aussi - au moins pour eux - le ridicule ne tue pas....
Tiens, j'ai envie d'écrire à Laurent Lafforgue pour lui dire qu'il manquait une virgule après un epsilon, dans la démonstration du théorème qui lui a valu la médaille Field. Pourquoi devrais-je me gêner, d'autres ne s'en privent pas?

J'oubliais: ce serait bien, quand même, que les "courroies de transmission" précisent que l'Encyclique sera traduite en latin, mais qu'elle n'a évidemment pas été écrite en cette langue, comme semblent le croire les pourtant très informés auteurs de commentaires.

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Solennité des Saints Pierre et Paul Une visite chez le Pape