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Lettre d'un prêtre aux évêques

Fin de l'année sacerdotale.
Les évêques italiens ont envoyé à leurs prêtres une lettre d'encouragement.
Le Père Scalese les remercie. (10/6/2010)

L'année sacerdotale voulue par le Saint-Père arrive à sa conclusion.
Occasion pour les medias de réactiver les scandales d'abus sexuels dans le clergé, en perte de vitesse ces jours-ci, actualité foot (et over dose compréhensible) oblige.
On apprend que le "réseau des survivants" est venu spécialement d'Amérique (payé par qui?), afin de se mêler à la foule des prêtres ayant convergé sur Rome pour l'occasion, et de brandir des pancartes Place Saint-Pierre, durant la messe que le Pape célébrera demain. Leur objectif serait, sans rire, de "sensibiliser les prêtres au problème de la pédophilie". Mais un prêtre qui, en ce moment, aurait besoin d'être "sensibilisé au problème de la pédophilie" sortirait tout juste d'un coma profond depuis au moins cinq mois (comme dans Good Bye Lenine), ou débarquerait tout droit de la planète Mars!!

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Le SNAP (survivor's network of those abused by priests)


C'est aussi le moment que choisit La Croix (citant l'AFP) pour rappeler une fois de plus la "douleur" exprimée dans l'OR par le cardinal Bertone:
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Le numéro deux du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone, a exprimé sa "douleur" suite aux affaires de pédophilie de la part d'hommes d'Eglise, qu'il a qualifiées d'"infidélités, parfois graves".
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A l'opposé, les évêques italiens ont saisi l'occasion pour envoyer une très belle lettre d'encouragement à leurs prêtres, publiée dans l'Avvenire.
Le Père Scalese exprime sa satisfaction de prêtre dans une lettre non moins belle.
Ma traduction des deux textes.

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La lettre des évêques

Message des évêques d'Italie pour les prêtres qui oeuvrent en Italie
L'Avvenire, 9 juin 2010
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Très chers,

Nous, Évêques, réunis en l'Assemblée générale, nous avons ressenti le fort désir de vous écrire alors que l'année sacerdotale touche à sa fin. Notre première pensée est toujours pour vous, et elle l'a été encore plus lors de ces derniers mois. Pressés par des accusations généralisées, qui ont entraîné amertume et douleur, et ont jeté la suspicion sur tous, nous avons prié et invité à prier pour vous. Les occasions d'écoute et de dialogue pour partager la grâce et la bénédiction du ministère sacerdotal n'ont pas manqué. Maintenant, tous ensemble, nous voulons vous exprimer notre profonde gratitude et notre proximité, inspirées par la responsabilité commune de l'Eglise.

Nous voulons avant tout vous apporter une parole de gratitude. La gloire de Dieu resplendit dans votre vie, consommée dans la fidélité à Dieu et à l'homme, pour que vous patientiez dans les tribulations, persévériez dans les épreuves, animés par la charité, la foi et l'espérance.
Nous sommes fiers de vous! Le bien que vous offrez à notre communauté dans l'exercice du ministère ordinaire est incalculable et, de concert avec les fidèles, nous vous en sommes reconnaissants. Votre consolation ne dépend pas des résultats pastoraux, mais puise dans la présence amicale du Saint Paraclet et dans la participation au calice du Seigneur, dont l'amour nous a conquis.

Avce cette parole nous voulons aussi nous inviter mutuellement à persévérer dans la voie de la conversion et de la pénitence. La vocation à la sainteté nous pousse à ne pas nous résigner à la faiblesse et au péché. Il s'agit d'un vibrant appel de Jésus et d'un impératif pour tous: Venez à moi ... Demeurez en moi ... Suivez-moi! Cette sollicitation irrésistible nous émeut et nous pousse à aller de l'avant, nous aide à ne pas nous satisfaire du confort, à ne pas nous laisser distraire de l'essentiel, à ne pas nous résigner à ce qui est seulement routinier dans le ministère.

L'Eglise nous confie l'Évangile qui éclaire nos pas, corrige nos dérives, inspire les pensées et les sentiments du cœur et soutient le désir de bien présent dans tous les cœurs. Accueillons avec joie sa parole d'espérance et de vérité, désireux de se laisser enseigner par lui. Devant nous, il y a une promesse: «Voici que je suis à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et m'ouvre la porte, je viendrai manger avec lui et lui avec moi »(Ap 3:20). L'appel que nous avons saisi et façonné nous aidera à surmonter les tribulations de ce temps, répondant avec un élan renouvelé au mandat qui nous est confié.

Cette parole est, enfin, une parole d'encouragement. Lorsque le Seigneur a envoyé ses disciples en mission, il leur a dit: "Je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde" (Mt 28, 20). Il ne nous a pas promis une vie facile, mais une présence qui ne fera jamais défaut. Sans lui, nous ne sommes rien et nous ne pouvons rien faire; demeurant en lui, nos fruits seront abondants et durables. Sa compagnie ne nous met pas à l'abri des attaques du malin, ni ne nous rend irréprochable, mais nous assure que le mal n'aura jamais le dernier mot, parce que celui qui porte son propre péché peut toujours se relever et reprendre son chemin. Que la communion des prêtres vous soutienne, avec notre paternité et la certitude de la présence du Seigneur ressuscité, qui rend possible de traverser chaque épreuve.

Gratitude, conversion, encouragement: nous vous disons cela pour être encore plus unis dans le partage de notre engagement et de la joie du ministère au service de nos Eglises et du pays.
Que la Vierge Marie nous protège. Que Dieu nous bénisse, lui qui donne sans mesure la consolation de l'expérimenter dans la foi.
Rome, 28 mai 2010

Les évêques des Eglises qui sont en ITALIE

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La lettre du Père Scalese

Merci!
http://querculanus.blogspot.com/... , 10 juin
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Excellences révérendissimes,

Comme il y a quelques jours, j'avais publiquement exprimé mon amertume que, ces derniers temps, de la bouche des pasteurs, j'avais entendu presque exclusivement des paroles de reproche et des appels à la repentance et jamais un mot d'encouragement (Prêtres: une lettre ouverte au NYT); et comme il semble que, avec votre message rendu public hier, vous ayez entendu ma plainte, je ne peux que vous exprimer aujourd'hui ma reconnaissance pour ce que vous avez écrit.

Il est évident que le prêtre ne fait pas ce qu'il fait pour s'entendre ensuite remercié. Mais nous sommes des hommes; s'entendre dire une parole de gratitude et d'encouragement par nos pasteurs, surtout quand tout le monde nous tombe dessus, ne peut que nous faire plaisir et nous confirmer dans notre engagement.
Je ne vous cache pas que, parfois, nous sommes en proie à la tentation du découragement. On en vient à se demander: mais qui me fait faire cela? Si c'est cela, la récompense, qu'ils aillent tous se faire voir, mieux vaut être un ermite et ne penser qu'au salut de sa propre âme.
Eh bien, d'entendre justement de nos pasteurs: "Nous sommes fiers de vous!" nous réconforte et nous remplit de joie. Non pas parce que nous n'avons pas péché, ou que nous nous illusionnons d'avoir déjà atteint la perfection. Nous ne sommes pas des pharisiens: nous connaissons notre nature, nous sommes conscients de nos limites, nous reconnaissons nos erreurs. Dans les faiblesses humaines, nous ne sommes pas différents de nos frères et de tous les hommes. Pourquoi se scandaliser? Nos vies sont elles aussi marquées par le péché. C'est pourquoi nous avons besoin d'avoir recours si fréquemment au sacrement du pardon. Mais nous savons que le Seigneur nous a choisis comme nous sommes, avec toutes nos misères, pour nous faire ministres de sa puissance et de son amour. Et seulement pour cela, parce que nous sommes appelés à une vocation tellement sublime, nous nous sentons poussés à nous réformer, nous renouveler, nous sanctifier. Ce n'est certes pas la peur des sanctions, canoniques ou civiles, qui nous rendra des prêtres meilleurs, mais seulement le déplaisir de ne pas être en mesure de répondre de façon adéquate à tout cet amour que nous avons reçu.

Il y en a qui ont tenté et qui tentent de démonter l'Eglise, opposant le Pape aux évêques, et les évêques aux prêtres.
Ils voudraient que les évêques ne soient plus des pères pour leurs prêtres, mais de simples fonctionnaires - «dirigeants» - d'une multinationale, tenus à dénoncer, et à démissionner leurs «employés» même sur la base de rumeurs infamantes. Je vous remercie de ne pas être tombés dans le piège; je vois avec plaisir que vous ne vous laissez pas conditionner plus que nécessaire par les campagnes médiatiques; que vous êtes pleinement conscients des valeurs qui sont en jeu; que vous savez résister aux puissances obscures qui n'épargnent aucun effort pour soumettre l'Église. Si vous êtes fiers de nous, sachez que nous aussi sommes fiers de vous!

Excellences révérendissimes, merci pour le soutien que vous nous avez exprimé, et surtout pour vos prières. Continuez à nous accompagner sur notre chemin par Votre prière, par Vos conseils, par Vos corrections, par Votre amour paternel, par Votre bénédiction.

Giovanni Scalese, CRSP
prêtre

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Le Pape à Chypre Plaidoyer pour Christine Boutin