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Comment une Eglise meurt

Dramatique réflexion du Père Scalese sur ce qui s'est passé ces deux derniers jours à Bruxelles. Il n'y a pas un mot à retrancher, et il faudrait que ce texte ait la plus large diffusion! (26/6/2010)

Et comme une illstration, le témoignage d'un prêtre belge, sur le Salon Beige.

 

Hier, à chaud, et sous le coup de l'indignation (ici et ici), je déplorais "la réaction très en retrait des évêques belges". Et j'écrivais (pardon de me citer!):
La politique de "transparence" dans les affaires de pédophilie ne serait-elle pas en train de devenir un bateau ivre?
Indépendamment des personnalités mises en cause (..), je pose ces questions:
. Ce comportement de l'autorité civile est-il acceptable par les catholiques?
. La réaction lénifiante des évêques belges (..) est-elle à la hauteur de l'offense?

Il semble que le Père Scalese partage mon sentiment, mais avec davantage de réflexion, il va plus loin que moi.
Texte en italien ici: http://querculanus.blogspot.com/...

Samedi 26 Juin 2010
Comment une Église meurt
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On pourrait faire de l'ironie facile sur ce qui s'est passé les jours derniers à Bruxelles. Il suffirait de citer quelques proverbes. A l'Etat belge, on pourrait retourner: "Le boeuf accuse l'âne de porter des cornes" (c'est l'hopital qui se moque de la charité). Aux évêques belges, on pourrait rappeler que "celui qui se fait brebis, le loup le mange." Et le Secrétariat d'Etat pourrait être accusé d'avoir fermé la porte de l'écurie après que les boeufs se soient échappés. Mais la réalité est si grave qu'elle n'autorise pas un sourire insouciant. Elle devrait plutôt stimuler quelques réflexions .

1. Voilà à quoi se réduit une Eglise qui avait fait de l'ouverture et de l'aggiornamento sa bannière. Ils semblaient les premiers de classe. Rome semblait toujours à la traîne, liée au passé, incapable de saisir la nouveauté et de marcher au pas avec le temps. Eux, au contraire, inspirateurs et artisans du renouveau conciliaire, avaient tout compris; ils étaient en train de façonner une nouvelle Église enfin adaptée à l'homme contemporain. Nous avons vu les résultats: une Eglise moribonde, qui refuse de reconnaître son échec, et préfère mourir plutôt que de reconnaître humblement ses erreurs. L'image de la conférence des évêques " séquestrée" pendant une journée entière et qui ne sait rien dire de mieux que "ce n'était pas une expérience agréable, mais tout s'est passé correctement", décrit bien l'agonie d'une église qui se meurt et accepte, résignée, sa propre fin .

2. Voilà l'Europe où nous vivons . Nous pensions que nous vivions dans des pays démocratiques, où on peut exprimer librement sa foi et où l'Église jouit d'une autonomie complète. Nous sommes en fait dans un système totalitaire, où la liberté d' action de l'Eglise diminue progressivement. Le pouvoir (qui, malgré les apparences, n'est pas un pouvoir démocratique) ne peut pas tolérer qu'il existe des réalités qui échappent à son contrôle. L'Eglise peut exister, bien sûr, mais comme simple association de citoyens; comme un club de tennis, en quelque sorte. L'Eglise doit se limiter à l'organisation de certaines activités de culte; pour le reste , il n'existe que l'Etat, porteur d'un pouvoir absolu auquel personne ne peut se soustraire. Voilà l'avenir qui attend l'Église en Europe. Inutile de faire semblant. Si j'étais le pape , j'y regarderais à deux fois avant de mettre les pieds en Angleterre: il y aura toujours un juge Garzón, tout prêt à émettre un mandat d'arrêt international ...

3. Quand on en arrive à ce point, c'est certainement le résultat d'une conspiration qui a ses racines loin dans le temps, mais c'est aussi la faute de l'Eglise, qui a prêté le flanc à une telle attaque. Tout d'abord, en niant qu'il y avait un complot bien planifié contre elle. Deuxièmement, en contribuant activement à sa propre démolition. Depuis des décennies, on continue de répéter que l'Église doit se débarrasser du pouvoir, doit renoncer à ses privilèges, doit devenir pauvre, etc. De toute évidence, les partisans de ces théories passionnantes n'ont pas étudié l'histoire, et ne savent pas que si l'Eglise, au fil des siècles, a acquis un certain « pouvoir temporel », elle ne l'a fait que pour se garantir ce minimum de liberté nécessaire pour accomplir sa mission. Ils n'ont pas compris que le monde a toujours tout fait pour empêcher l'Eglise de se mouvoir librement. Eh oui, mais les bonnes âmes n'ont jamais pensé que certains pouvaient en avoir après l'Eglise, après tout le bien qu'elle fait ... Regardez ce qui se passe ces jours-ci en Allemagne: la Cour suprême a déclaré l'euthanasie légale dans le cas où il y a la volonté du patient (voir ici) . Pensez-vous que les évêques allemands pourront dire quelque chose après ce qui s'est passé ces derniers mois? Et s'il y avait une guerre avec l'Iran, pensez-vous que le Pape pourrait seulement souffler? Le message véhiculé par la campagne contre la pédophilie dans l'Eglise a été très clair .

4. Beaucoup sont convaincus que, tout compte fait, ce remue-ménage ne peut que faire du bien à l'église, la contraignant à la purification. Que tout rentre dans un dessein divin mystérieux et que tout concourra au bien de ceux qui aiment Dieu ( Romains 8:28); ce n'est certes pas moi qui vais le nier. Que l'Église ait toujours besoin de purification , on ne peut en aucune manière le remettre en question. Mais, comme je l'ai déjà dit, il serait illusoire de penser qu'on puisse atteindre en ce monde un Église entièrement pure: le péché dans l'Eglise a toujours été et sera toujours. Nous savons à quoi a conduit la fureur des Jacobins contre la corruption: à la guillotine (qui a d'ailleurs été incapable d'éliminer la corruption elle-même). L'Église , dans sa sagesse séculaire , a toujours préféré suivre un autre chemin: elle a préfèré «gérer» certaines situations en interne, jalouse de son autonomie, parce qu'elle savait à quoi ménerait la renonciation à certains «privilèges». Mieux vaut courir le risque d'avoir en son sein quelques éléments indignes que de devenir l'otage d'un pouvoir sans scrupules et d'être ainsi empêché de proclamer l'Évangile et de servir l'humanité.

J'inviterais les partisans passionnés d'une politique irresponsable de «transparence» et de «tolérance zéro» à prendre garde à ce qui est arrivé à Bruxelles, pour voir à quoi mène inévitablement ce genre de politique.
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Comment une Eglise meurt (II)


Comme une confirmation des prédictions dramatiques du Père Scalese, voilà ce que je lis à l'instant sur le Salon Beige, sous la plume de Michel Janva:
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Perturbation d'une messe à Bruxelles
Un prêtre de Belgique me livre ce témoignage :

"Deux personnes qui ont participé, ce jeudi 24 juin, à la messe en présence des reliques du Saint Curé d'Ars à la Basilique nationale du Sacré-Coeur Koekelberg (Bruxelles) viennent de me raconter le déroulement de celle-ci, en présence du Nonce apostolique, Mgr Giacinto Berloco. Mgr André-Joseph Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles, qui devait présider la célébration, était retenu à Malines en raison des perquisitions effectuées au palais archiépiscopal par des enquêteurs qui sont allés jusqu’à violer la tombe des cardinaux Suenens et Van Roey à la Cathédrale Saint-Rombaut.
A un moment de la messe, un groupe de pertubateurs, la face masquée par un foulard noir, sont entrés dans la Basilique. Ils ont hurlé des slogans en flamand et lancé des préservatifs à la volée. Il ont aussi lâché plusieurs ballons à l'hélium, muni de sirènes. Ceux-ci se sont calés au sommet des voûtes. Les manifestants ont disparu assez rapidement, mais la célébration de la messe a du se poursuivre avec, en fond, le bruit des sirènes attachées aux ballons qui se campaient dans les voûtes!

En Belgique, on perturbe les messes à la Basilique nationale, les pouvoirs publics violent la tombe des archevêques à l'église métropolitaine ... De tristes relents de la vindicte révolutionnaire d'un passé que l'on croyait révolu."

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Un lecteur écrit ce commentaire:
Le vrai scandale , c'est qu'il n'y ait même plus deux ou trois fidèles plus hardis que les autres pour déloger cette racaille.

La vie quotidienne du Pape Le martyre et le choc des civilisations