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L'Eglise en Belgique à la dérive Official Papal Visit Website Fin de l'année sacerdotale Meurtre de Mgr Padovese Chypre, 4-6 juin Voyage au Portugal La lettre de Jeannine

Le Saint-Père joue la partition...

.. de la paix et de l'unité des chrétiens.
La très belle réflexion de Charlotte, autour de la veillée avec les prêtres, et de l'homélie à Chypre sur le thème de la Croix. (12/6/2010)

Veillée avec les prêtres.
Photos sur le Benedetto XVI forum.

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Chère Béatrice,

Avant de vous écrire quelques lignes sur le voyage à Chypre de notre Pape – je suis toujours un peu en décalage parce que j’aime revenir sur les textes des différentes interventions de notre Saint-Père – j’aimerais vous faire part de ma joie profonde, cette même joie qui, j’en suis certaine, a fait battre nos cœurs à l’unisson alors que nous suivions en direct la retransmission de cette mémorable soirée depuis la Place Saint-Pierre, sous un ciel romain très clément.
Oui, vraiment, après avoir vécu de concert des moments difficiles qui avaient attristé nos âmes et qui nous laissaient un goût amer … quel bonheur de recevoir le sourire radieux de notre Pape et les signes évidents d’une forte et belle émotion qu’il a naturellement ressentie devant un parterre de prêtres venus d’horizons divers et souvent lointains . Ils étaient nombreux à avoir répondu à l’invitation de leur Pasteur et manifestement heureux de clore « ensemble » cette année sacerdotale . Notre cher Saint-Père, disponible et très concerné par les problèmes que rencontrent ses prêtres, a répondu, avec cette pertinence que nous lui connaissons bien, aux questions posées par cinq d’entre eux, représentants de l’Eglise de chaque continent . Entrer dans chacun de ces dialogues s’est révélé être très enrichissant et a permis de mieux saisir les difficultés auxquelles sont confrontés nos frères, ces prêtres que nous connaissons parfois si mal . En communion avec notre Saint-Père et chacun des participants, nous pouvons rendre grâce à Dieu qui nous a donné de vivre aussi intensément des moments précieux qui marqueront la vie de foi des simples fidèles que nous sommes .

Je remonte le temps … mais de quelques jours seulement . En effet, au cours du week-end dernier, nous avons été heureux de nous laisser dépayser à l’occasion du seizième voyage apostolique de notre bien aimé Saint-Père . En introduction à ce très court séjour, alors que se déroulait une première rencontre œcuménique organisée à Paphos, le ciel d’un bleu intense et la belle lumière naturelle qui donnent un éclat si particulier aux « vieilles » pierres ont participé à notre plaisir de découvrir un site archéologique en pleine restauration. C’est dans ce décor de carte postale, là où Paul et Barnabé, premiers évangélisateurs, se sont installés … que le voyage de notre Saint-Père a commencé .

Et pourtant… les derniers évènements douloureux dont nous avions eu connaissance, l’état de tension extrême entre Israël et la Turquie, la mort tragique de Monseigneur Padovese … tout contribuait à entretenir notre inquiétude quant au bon déroulement du séjour de Benoît XVI à Chypre. Les zones de fracture se dessinent de plus en plus nettement au proche et au Moyen Orient mais notre Saint-Père, premier souverain pontife à se rendre à Chypre, avait à cœur d’aller à la rencontre des chypriotes alors qu’à l’heure de la mondialisation, cette terre « blessée » semble un peu « oubliée » par le reste du monde, île-relais qui occupe pourtant une position stratégique entre l’Europe et l’Orient depuis des siècles .

Aussi, c’est dans la continuité du message de Paix très appuyé laissé à la Terre Sainte l’année dernière que s’inscrit la démarche de notre Pape pèlerin de la paix à Chypre, autre partie « déchirée » de la Terre-Sainte.
Benoît XVI souhaitait donner une triple orientation à ce voyage : réconforter une population catholique minoritaire très isolée, rencontrer nos frères orthodoxes afin de progresser sur le chemin de l’unité tant désirée par le Christ et enfin renforcer le lien qui unit l’Eglise en occident et en orient : le lieu et le moment étaient propices pour remettre aux évêques concernés le document de travail : l’Instrumentum Laboris, piste de réflexion pour un état des lieux et des propositions qui devraient aider les prêtres à reconsidérer avec confiance leur belle et nécessaire mission de paix.
Notre bien aimé Saint-Père, « l’ambassadeur spécial de Jésus » - titre si justement choisi par Peter Seewald en septembre 2007- notre infatigable messager de paix, est venu ouvrir une nouvelle page à la riche mais très douloureuse histoire des chrétiens de l’Eglise en Chypre : Eglise marquée depuis très longtemps par le sceau de l’Evangile .

Après avoir embrassé la foule immense des catholiques venus de toute la péninsule ibérique accueillir le Successeur de Pierre tout au long de cet « inoubliable » voyage au Portugal … notre cher Saint-Père est arrivé à Chypre dans un tout autre contexte social, politique et religieux avec le désir d’aller à la rencontre de son « petit troupeau » afin de le rassembler et de le guider sur le chemin de l’Espérance.
Dans l’Eglise paroissiale latine de Sainte-Croix à Nicosie, notre Saint-Père a célébré la Sainte Messe entouré par les prêtres, religieux et religieuses, diacres et représentants des mouvements ecclésiaux … et nous comprenons mieux, alors que se profilait la clôture de l’année sacerdotale, le choix de notre Saint-Père qui a offert à ses prêtres une magnifique homélie centrée sur le mystère de la Croix du Seigneur .
Oui, Saint-Père… « le monde a besoin de la Croix »

J’ai eu envie de m’arrêter un peu plus longuement sur cette très belle homélie qui nous ramène au mystère de la Croix du Christ, signe de contradiction puisque le « scandale » de la Croix nous parle de la souffrance … mais une souffrance pénitentielle qui conduit à la grande Espérance .
Fort d’une solide culture, notre Saint-Père a retracé pour nous « l’histoire » du péché originel , notre histoire dont nous subissons les conséquences douloureuses : « Les effets tragiques du péché, la souffrance et la mort, sont trop évidents dans l’histoire de la descendance d’Adam . » La profonde et riche pensée de notre Saint-Père rejoint celle d’Edith Stein ( Thérèse Bénie par la Croix, d’après la traduction du nom latin choisi par elle-même) qui écrit dans « La Crèche et la Croix » ( chez Ad Solem) … « Le poids de la Croix dont le Christ s’est chargé n’est rien d’autre que la déchéance de la nature humaine, avec le cortège des péchés et des souffrances dont est frappée l’humanité . » Mais notre Saint-Père ne nous laisse pas désemparés, désespérés devant le cortège de nos souffrances, il nous rappelle « l’ agneau immolé sur l’autel de la Croix », il nous montre le pouvoir de rédemption de la Croix, son pouvoir désarmant, celui de renverser l’ordre du mal et finalement de transformer notre souffrance en joie , de redonner sens et direction à notre vie. Le formidable message de « la Croix qui parle d’espérance, d’amour, de la victoire de la non-violence sur l’oppression », notre Saint-Père le confie à ses « chers frères prêtres » qui pourront « offrir l’espérance au monde ».

La dernière partie de l’homélie prend ainsi un autre ton, celui d’un père qui s’adresse à ses enfants et leur délivre ses recommandations au terme de l’année sacerdotale : gratitude envers Dieu pour la grâce du sacerdoce, humilité en se reconnaissant pêcheur, désir d’imiter en tout point le Christ et « son amour désintéressé » et de se mettre en accord avec les exigences du sacerdoce . Cette homélie aura parlé au cœur de chacun des prêtres ainsi qu’à ceux qui se préparent à l‘ordination en vue d’entrer plus activement dans la vie de la grande Famille de l’Eglise du Christ .

C’est avec Edith Stein que j’aimerais conclure cette courte analyse, certainement insuffisante, de l’homélie de notre cher Saint-Père : … « n’occultons pas le roi triomphant, le divin vainqueur du péché, de la mort et de l’enfer, au profit de l’Homme de souffrance . Le Christ n’a-t-Il pas emmené captive la captivité ? Ne nous conduit-Il pas à un royaume de lumière pour que nous y soyons les joyeux enfants du Père céleste ? »

J’aurais encore bien des choses à vous dire sur les évènements de ces dernières semaines (...)
C’est toujours avec un vrai plaisir que je découvre – car vous innovez et renouvelez souvent un site qui continue à gagner en qualité – oui, je découvre … et redécouvre avec bonheur combien notre Saint-Père est apprécié, aimé par ceux et celles qui ont toujours cherché à mieux le connaître à travers ses écrits, son enseignement et qui se sont laissés toucher par ses qualités de modestie, de vraie gentillesse et d’accueil de « l’autre » , autant de marques qui signent une personnalité d’exception .

Charlotte

La lettre de Jeannine (XIV-2) La lettre de Jeannine (XIV - 1)