Apparitions à Fatima
Un livre et un film de Daniel Costelle (26/5/2010)
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Un lecteur, Joris, me signale aussi un film américain sorti en 2009, mais pas en France, et disponible en anglais "The 13th day"...
A l'occasion de la visite de notre Saint-Père au Portugal, KTO avait programmé un film de Daniel Costelle datant de 1994, et intitulé "Apparitions", entièrement basé sur les mémoires de Lucia, la seule survivante des trois voyants.
Je l'avais enregistré, mais comme le son était médiocre, je l'ai recherché sur Internet, et j'ai trouvé un livre (écrit plus tard) incluant le DVD du film. Voir ici le descriptif:
http://psiland.free.fr/...
Le livre est composé de deux parties.
-> D'une part le synopsis, très peu romancé, et vraiment très émouvant, du film.
Cette partie se poursuit avec la mort de Jacinta et Francisco, victimes de la terrible épidémie de grippe espagnole, en 1918 et en 1920, la vie de Soeur Lucia, l'unique survivante, après son départ de Fatima, puis son entrée au Carmel, la genèse des "mémoires de Lucia Dos Santos", qui forment la trame du film, et surtout, de la lettre contenant le fameux "troisième secret", mise dans une "enveloppe cachetée de cire" et portée à Rome en 1957.
-> D'autre part, les circonstances qui ont amené Daniel Costelle à le tourner, des conjectures sur le fameux "troisième secret" (il reproduit la version (1) qui n'est pas celle "officielle" révélée en 2000, et qui fait allusion à une apostasie de l'Eglise) et plusieurs témoignages, dont trois particulièrement dignes d'intérêt, et dont les deux derniers répondent au premier.
. Le premier, c'est celui du premier assistant opérateur, un nommé Octavio Espirito Santo, communiste pur et dur, dont on constate (pour ma part, ce fut avec tristesse, mais je suis une sentimentale incorrigible) qu'il persiste à voir dans Fatima une manipulation du Vatican pour discréditer et affaiblir l'URSS (!! puisque le second "secret" révélé en 1942, avait trait à la conversion de la Russie).
Sordide.
. Le second, c'est celui du recteur du sanctuaire de l'époque (1991), Mgr Guerra, dont j'ignore s'il est encore en fonction. Il voit en Fatima un signe de la jeunesse du christianisme, et un pilier du renouveau chrétien.
. Et le troisième, le plus beau, celui d'un prêtre, le Père Augusto Pascoal, conseiller religieux sur le tournage, qui répond avec la conviction de la foi à toutes les objections laïcistes de son interlocuteur: non, Salazar n'était pas un dictateur sanglant, non, les gens qui vont en pélerinage à Fatima ne sont pas des laissés pour compte de l'évolution, non, Fatima n'est pas une "pompe à fric" de l'Eglise... d'ailleurs le sanctuaire possède plus d'argent que d'autres, mais il donne tout, etc.
Pour terminer, et c'est une limite du livre, Daniel Costelle (qui se réclame d'une lointaine lecture de Témoignge Chrétien) et presque tous ceux qui ont participé au tournage du film (au moins ceux dont il parle) appartiennent à la mouvance catholique de gauche et/ou athées.
Voici ce qu'il écrit, à la fin du livre:
Je ne crois pas qu'il y ait eu apparition dans le sens que je viens d'évoquer, à la manière d'une navette spatiale divine. Il n'y a jamais eu, j'imagine, de manifestation de ce genre, pas plus à Fatima qu'à Lourdes ou qu'au Mexique. Cela n'a probablement jamais existé.
Nos petits bergers de Fatima ont-ils assisté à une descente du ciel de la Vierge ? J'en doute. Ce qui leur est arrivé est, me semble-t-il, beaucoup plus étrange, plus profond et plus bouleversant. Ils ont tout simplement vu la Vierge. Elle était là, depuis le commencement des temps, et je suis persuadé qu'elle y est encore, exactement à la même place, comme d'ailleurs un peu à côté ou dans l'autre endroit où ils l'ont vue au mois d'août 1917. Elle est partout. (..)
Elle est la toute petite idée que nous pouvons nous faire de cette présence immense et indicible et complètement hors de portée de notre imagination la plus extravagante. Les musulmans ont été dotés d'une meilleure approche que la nôtre, plus abstraite, sans doute plus conforme à ce qui pourrait être une tentative de compréhension de l'incompréhensible. Eux peuvent voir un signe, une calligraphie superbe dont l'entrelacs infini déroute et transporte l'esprit vers l'infini. En d'autres temps et d'autres lieux, nos bergers auraient peut-être pu voir Zeus grondant sur son nuage ou un tigre magnifique ou un temple sublime dressant son architecture de lumière jusqu'au ciel.
Mais les trois enfants de Fatima ont vu la Sainte Vierge avec son beau sourire, comme celui de leur maman, dans son beau manteau brodé d'or, comme celui des statues qu'ils avaient vues dans leur église. Elle était près d'eux, mais pas trop, au-dessus d'un petit arbre, c'est la plus belle image mentale qu'ils étaient capables de comprendre, ces petits bergers qui voyaient quelque chose d'indéfinissable et d'inimaginable que nous avons baptisé Dieu ou le Très-Haut ou Yahvé ou Allah ou le Grand Manitou ou l'Esprit de la Montagne. Tout le problème est de voir. Voilà la clé de ce récit, la clé de tout le message de Fatima.
C'est beau, et cela témoigne que l'auteur a été touché... mais convenons que là, il n'y a pas eu de miracle de la foi...
Le livre se termine par l'homélie prononcée par JP II, le 13 mai 2000 à Fatima, à l'occasion de la béatification de Jacinta et Francisco.
The 13th day
Un lecteur, Joris, me signale l'existence d'un film tourné en 2009, malheureusement pas sorti en France (avec à mon avis peu de chance que cela arrive): The 13th Day
Voir ici le site du film.
On peut l'acheter sur le site Ignatius.com
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