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Rétrospective 2011

On le dit proche du Saint-Père, et même futur papabile. Mais les faits sont têtus, et disent tout autre chose (5/4/2012)

-> Voir ici:
Le jeu étrange du Cardinal Schönborn

     



On dit souvent que le cardinal Schönborn est un «proche du Pape», «plus ratzingerien que Ratzinger», et même papabile.
Ce sont des clichés médiatiques qui en arrangent beaucoup, car à l'évidence, le prince von Schönborn accumule (de façon visible) les preuves du contraire.
Rien qu'en fouillant (rapidement) dans les archives de mon site, je trouve une liste impressionnante de démentis.


Cette liste n'est pas exhaustive: il y a aussi l'épisode de la démission obligée, en février 2009, de Mgr Wagner, l'évêque auxilliaire de Linz récemment nommé par le Pape, jugé "trop conservateur". Le rôle joué par le cardinal n'est pas clair (cf. benoit-et-moi.fr/2009-I). Et sa prise de position sur les apparitions de Medjugorje (il n'est pas question ici de discuter de l'authenticité des apparitions, c'est un autre sujet), contre l'épiscopat local, anticipant celle, officielle, de l'Eglise, est un manquement grave à la discipline.

Evidemment, chaque fait, pris isolément, peut avoir une explication très simple et tout à fait innocente.
Mais l'accumulation revêt obligatoirement une autre signification.
Parmi les commentaires à l'article de Paolo Rodari, je lis: "Plus que la FSSPX, c'est Schönborn qui aurait besoin de signer un préambule doctrinal"!!

On relira avec intérêt cette interviewe du "prince" (qu'il est sans aucun doute! et c'est quelque chose dont il peut être fier) par Paolo Rodari: benoit-et-moi.fr/2011-II/
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En conclusion, et sans nécessairement le charger, il est - sans doute par tempérament, et du fait de son histoire personnelle - extrêmement "tolérant" et consensuel.
A l'opposé du cardinal Ratzinger qui répondait en 1997 aux questions de Peter Seewald dans "Le sel de la terre" (page 81-82):

Peter Seewald: Ce qui frappe avant tout, c'est la manière dont, en tant qu'évêque, vous avez accepté la physionomie du temps. L'objet de votre lutte, ce fut la désagrégation de la tradition et de l'authenticité. Vous avez stigmatisé certaines forces centrifuges qui tourbillonnaient dans tous les sens. D'aucun autre côté la critique de notre époque n'a jamais été formulée en termes plus radicaux et dramatiques. Vous avez mis en garde contre la dégénérescence graisseuse du coeur causée par la richesse et l'hédonisme, vous avez parlé du ricanement de Méphistophélès, perceptible derrière tant de phénomènes contemporains. Qu'est-ce qui vous poussait alors ? N'aviez-vous aucun pressentiment de l'avenir ? Pourquoi vous étes-vous consacré avec une telle véhémence à la critique de la société ?

Joseph Ratzinger: On parle beaucoup aujourd'hui de la mission prophétique de l'Église. Ce mot est parfois employé à tort. Mais il est vrai, pourtant, que l'Église ne doit jamais pactiser avec l'esprit du temps. Elle doit interpeller les vices et les dangers d'une époque; elle doit s'adresser à la conscience des puissants mais aussi aux intellectuels, à ceux aussi qui, d'un coeur étroit et tranquille, veulent vivre en passant indifférents devant les misères de l'époque. Comme évêque, je me sentais obligé de remplir cette mission. En outre, les déficits étaient trop flagrants : découragement de la foi, régression des vocations, abaissement des valeurs morales précisément parmi les hommes d'Église, tendance croissante à la violente et bien d'autres choses. J'entendais résonner à mes oreilles les paroles de la Bible et des Pères de l'Église, qui condamnent avec la plus grande rigueur les bergers qui sont comme des chiens muets et, pour éviter des conflits, laissent le poison se répandre. La tranquillité n'est pas le premier devoir du citoyen, et un évêque qui ne chercherait rien d'autre qu'à éviter les ennuis et à camoufler le plus possible tous les conflits est pour moi une vision repoussante.


- La période où vous avez été évêque de Munich n'a pas été pauvre en conflits, toutefois vous étiez respecté comme « traditionaliste », qui de fait montre de « la plus solide connaissance en matière de tradition de la doctrine ». Vous étiez, écrivait alors la Súddeutsche Zeitung, « parmi tous les conservateurs de l'Eglise, celui qui possédait la plus forte aptitude au dialogue ».

- Je suis heureux, aujourd'hui encore, de ne pas avoir évité les conflits à Munich, car le « laisser faire » est - je viens de le dire - la pire manière que je puisse imaginer de remplir sa fonction. ...