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Carlota a été voir en famille le nouveau "film culte" plébiscité par les medias. Attention, il n'est pas forcément destiné aux enfants! Et pourtant, cela aurait pu être un bon film! (10/4/2012)

     



Cela aurait pu être un bon film….

« Sur la piste du Marsupilami », est un film d’Alain Chabat qui vient de sortir sur les écrans français à grand renfort de publicité et des critiques élogieuses de la plupart des journaux. Il s’agit donc de l’adaptation des aventures de l’animal de BD apparu pour la première fois, il y a cinquante ans, dans l’hebdomadaire Spirou, et dans une aventure précisément de Spirou, le groom au costume rouge, et héros récurrent du journal, pour enfants, du même nom créé par l’éditeur belge Dupuis en 1938. Dans la bande dessinée, Spirou et Fantasio son copain journaliste, se retrouvaient donc en 1952, en Palombie, un état imaginaire d’Amérique latine, en pleine révolution, comme il se doit, avec la présence du méchant, Zantafio, le cousin sud-américain de Fantasio. L’animal jaune et noir bondissant grâce à une queue de plusieurs mètres, découvert par Spirou et ses amis, allait par la suite apparaître dans bien des albums jusqu’à devenir un héros à part entière dans des aventures bien à lui et même se transformer en vedette de dessins animés.

Le passage au film long métrage avec, grâce aux techniques modernes, le mélange de personnages réelles et d’images de synthèses particulièrement réussies pour le marsupilami, Madame marsupilamie et leurs trois petits, aurait pu être une très belle réalisation. Et il faut reconnaître que l’animal est particulièrement bien dessiné et adorable. Il aurait mérité d’avoir vraiment un film rien que pour lui, sans de vulgaires et très médiocres humains pour gâcher l’ensemble ! Malheureusement ce n’est pas le cas.
Le marsupilami apparaît en fait en invité parmi des acteurs dont le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont bénéficié de dialogues indigents. Et même pour les fans de Jamel Debbouze, il faut vraiment faire un énorme effort, ne serait-ce que pour ébaucher un semblant de sourire. Le réalisateur, scénariste et aussi le deuxième principal acteur, Alain Chabat, tente quelques blagues un peu plus subtiles, mais il reste vraiment dans le minimum syndical et encore. Une mention peut-être particulière pour le méchant, vraiment méchant, scientifique qui veut trouver l’orchidée qui le rendra jeune et immortel, joué par Fred Testot, et peut-être un bon point au niveau jeu d’acteur pour Lambert Wilson en dictateur bientôt déchu puis revenu au pouvoir. Je n’oublie pas les enfants (mexicains ?) et leur perroquet qui sont peut-être les meilleurs de la distribution! L’on voit aussi Patrick Timsit en espèce de second couteau à la soldatesque brutalité, qui lui, le malheureux, n’a même pas eu droit à trois mots de réplique (j’exagère à peine).

Je pourrais m’arrêter là en disant : « Bon, un film de 105 mn, pour se distraire, sans trop réfléchir et pour aller au cinéma avec les enfants pendant les vacances scolaires. Un film de consommation courante, qui ne marquera pas le septième art, mais qui a le mérite d’exister, même si l’on a peu ri dans la salle, les enfants pas plus que les parents ».

Malheureusement j’ai plus à dire pour expliquer à quel niveau en sont arrivés ces gens du showbiz (réalisateurs, producteurs et critiques) qui font la loi et peuvent en toute impunité nous imposer leur vision du monde. Le film est présenté comme étant pour les enfants à partir de 6 ans. Est-ce dans l’esprit des distributeurs, au cas où « des images pourraient choquer les sensibilités des plus jeunes », ou bien parce que pour bien apprécier le film il faut au moins avoir six ans ? À noter cependant que dans les années 50 et 60, les enfants de moins de six ans pouvaient feuilleter Spirou sans difficultés et que les frères et sœurs ou cousins un peu plus âgés pouvaient leur lire les aventures du marsupilami, sans aucun problème !

Ce qui est le plus terrible, donc, dans ce film c’est que le réalisateur et les acteurs, peut-être sans s’en rendre compte eux-mêmes tellement ils sont désormais loin de la pureté de l’enfance, et s’ils le savent, au cri de « c’est cela la normalité », ce qui est pire encore, ont introduit deux scènes qui banalisent certaines pratiques sexuelles et certains plaisirs qui n’ont rien à voir avec le monde de l’enfance (scène du petit mâle chihuahua qui s’escrime à utiliser le conduit auriculaire de Jamel Debouzze pour soulager ses envies « amoureuses », par exemple). Le scénario met aussi en scène des soldats sud-américains en extase amoureuse devant leur colonel dictateur transformé en grande folle, et admirateur fou de Céline Dion, pour mieux faire passer la chose sans doute. Bien sûr pourra-t-on me dire : « vous voyez le mal partout, cela amuse les parents et les enfants ne comprennent pas ». Sauf que ce n’est pas sûr que cela fasse rire les parents responsables et que cela amuse même les enfants, mais par contre, vouloir faire rire ces enfants de choses qui ne le sont pas de leur âge et vouloir leur montrer la normalité de certains comportements qui ne le sont pas, là c’est grave, et cela l’est d’autant plus que le message est bien sûr subliminal sous couvert d’un humour qui pourrait passé pour gentillet avec juste un zeste de décalé pour faire moderne et empêcher toute velléité de critique avec le reductum ad « ringardum », le « si tu n’aimes pas, c’est que tu n’es pas à la mode ou pire, un coincé réactionnaire à la morale douteuse de catho non adulte ». L’on est très, très, loin du film « Astérix et Obélix, mission Cléopâtre » réalisé en 2002 par Alain Chabat, et pour lequel, je n’avais émis aucune critique négative.

La moralité de l’histoire : si le nerf de la guerre c’est l’argent et si « Sur la piste du Marsupilami » fait un bide, c’est que l’année 2012 montrera que les Français ont encore gardé un certain bon sens, et que ces parents français dans cette France réelle qui n’est plus celle des réalisateurs et des acteurs qui sont les chouchous des médias…, en ont assez de servir de vaches à lait à une élite qui n’en finit pas de les tromper, en politique, dans l’éducation, dans le sport et l’art mais aussi au cinéma.
N’est-ce pas pour des choses comme cela que nous devons nous indigner et surtout, surtout quand le monde de l’enfance est dévoyé, même sans s’en rendre compte par des réalisateurs et acteurs qui se croient intouchables ou que l’on veut nous faire croire intouchables ?