Rechercher:

Pages spéciales:

Page d'accueil

Vatileaks

Rencontre des familles

Toscane

Accord avec la FSSPX

Anniversaires

Poser la question, c'est malheureusement déjà y répondre. Une étonnante enquête de Zenit en langue italienne. A lire en "négatif" (26/4/2012)



A quoi servent les correspondants au Vatican?
-----------
C'est vraiment la question qui vient à l'esprit en lisant ce "cadeau d'anniversaire" plutôt... surprenant de l'agence Zenit en langue italienne.
H. Sergio Mora a fait une enquête auprès des correspondants au Vatican de différents media internationaux, qu'il a interrogés sur leur perception du Pape au bout de sept ans de pontificat. La plupart me sont inconnus.
Je l'ai traduite en entier, non pour l'intérêt des réponses (à Dieu ne plaise!!), mais pour illustrer à quel point ces gens, pétris de leurs certitudes, imbus de leur supériorité d' "initiés", ont gardé leurs préjugés pratiquement intacts, et surtout, ce qui est plus grave, persistent à les transmettre à leurs lecteurs ou auditeurs. Ils sont sourds et aveugles, ils n'ont rien vu, rien entendu. Ils ne voient ni n'entendent rien.
Je suis minutieusement Benoît XVI depuis sept ans. Je tiens ce site depuis six ans. On peut donc admettre que je connais un peu le sujet, même si j'assume - sans complexe - d'éventuels soupçons de "papolâtrie".
Au début, le site contenait beaucoup plus de photos qu'aujourd'hui, il suffit donc de feuilleter les pages plus anciennes pour trouver des témoignages éclatants (et en grande quantité!!) que les reproches de froideur faits au Pape ne tiennent pas, et ceci dès le premier jour du Pontificat.

Je reviens particulièrement sur le témoignage de Frédéric Mounier, de "la Croix":
"J'ai découvert ici, à Rome une réalité sur Benoît différente de celle qui est son image en France".
Ah bon? Dans quelle presse Monsieur Mounier s'informait-il donc, avant de poser ses valises dans la Ville Eternelle, et de "découvrir"? Et auprès de quel(lle)s journalistes? Et qui mieux que son journal (qui fait quand même partie de toutes les revues de presse!!) peut faire connaître l' "image" de Benoît XVI en France?
Et il ajoute:
"Sa pensée est très intéressante, mais loin de la capacité d'écoute des gens. Je pense que c'est un grand défi pour son pontificat".

C'est surtout un grand défi pour les journalistes qui le suivent.
Beaucoup de gens s'accordent au contraire pour reconnaître que le Pape sait atteindre tous les auditoires, y compris les plus humbles, on l'a vu encore récemment à Rebbibia, (voir aussi: benoit-et-moi.fr/2012-I) pour citer un exemple particulièrement frappant.
Certes, le discours de Ratisbonne, la conférence des Bernardins, et même "Jésus de Nazareth", sont des textes d'un abord difficile, mais ils ne sont pas destinés tel quel au grand public (les medias ne se sont pas privés de leur livrer le premier - qu'eux-mêmes n'avaient ni compris, ni même lu - en pâture, avec le résultat que l'on sait). Joseph Ratzinger est un universitaire de premier plan, et il a le droit de s'adresser aussi à ses pairs.
Mais les catéchèses et les homélies s'adressent au plus large public (même moi!) pour peu qu'on se donne la peine de les écouter.

Quant aux gestes, il se trouve que pas plus tard qu'hier, je traduisais le témoignage du sédiaire pontifical (cf. La compassion de Benoît ). Là encore, on pourra m'objecter que l'intention est hagiographique. Mais cet homme (je parle du sédiaire), oui, je crois qu'il est sincère. Et qu'il voit régulièrement, LUI, le Saint-Père de près, et qu'il l'observe - avec les yeux du coeur, encore faut-il les avoir ouverts.

L'autre témoignage que je relève avec consternation, c'est le dernier.
"Peut-être qu'il ne voulait pas que son pontificat soit centré sur cette question [de la pédophilie] et peut-être même qu'il ne le pense pas, mais aux yeux du monde, c'est la chose qui a marqué son pontificat".
Il est vraiment dommage qu'un "spécialiste" qui collabore entre autre à "Vatican Insider" n'ait pas ajouté qu'il y a avait bien d'autres points-clés, dans ce pontificat, et premier de tous, le retour à la foi, tout simplement.

Le rôle des medias est un rôle d'intermédiaire entre le fait - ou la personnalité - et le public. Ce devrait être aussi un rôle d'explication. Mais surtout pas un rôle d'interprétation à la "lumière" de ses propres préjugés, encore moins de brouillage.
Dans la préface de son "Jésus de Nazareth", Benoît XVI écrivait, à propos du livre:
" (...) chacun est libre de me contredire. Je demande seulement aux lectrices et lecteurs ce pré-requis de sympathie sans lequel aucune communication n'est possible." (cf. beatriceweb.eu/Blog06/)

A lire ce qui suit, on a l'impression que les vaticanistes (au moins ceux interrogés ici, heureusement qu'il y en a de plus talentueux et de mieux informés et que je peux compter sur d'autres sources, Massimo Introvigne, Vittorio Messori, José-Luis Restan, Sandro Magister, et tant d'autres contributeurs plus ou moins réguliers!) font tout pour que ce crédit n'existe pas!

     



Benoît XVI vu par les journalistes
Au cours de ces sept années du pontificat, l'image médiatique du Pape a changé
H. Sergio Mora
http://www.zenit.org/article-30367?l=italian
-----------------------
D'une méfiance initiale à un grand intérêt. Benoît XVI est un Pape qui a notablement amélioré son image (ndt: Parler d'"améliorer son image", c'est vraiment ne rien comprendre au Pape!).

D'une figure médiatique initiale de Panzer-Kardinal, de «rottweiller de la foi», à la réalité d'aujourd'hui: un intellectuel gentil et humble qui a appris à se mouvoir parmi les gens et qui s'est fait aimer. Un réformateur qui n'a jamais perdu de vue son but: celui d'annoncer le Christ au monde et d'amener chacun à l'Eglise.
Un Pape qui a dû faire face en première ligne et sans se cacher, aux vrais problèmes comme celui des abus sexuel, se faisant beaucoup d'ennemis. C'est l'image qui vient à la surface dans les conversations qu'a eues ZENIT avec de nombreux correspondants et Vaticanistes qui suivent le pontificat de Benoît XVI, même si quelques-uns considèrent que les problèmes de communication persistent.

Voici les témoignages recueillis par Zenit.

* * *

Giovanna Chirri, correspondant du Vatican de ANSA:
------------------
«Ce Pape est un théologien qui est devenu un réformateur (ndt: !!!), mais il n'a jamais perdu de vue son objectif: annoncer le Christ au monde; il s'est retrouvé devant un sac de noeuds, il suffit de penser à la pédophilie et à la réforme financière, mais il est toujours intervenu avec décision. Il y a eu des fuites de nouvelles, et sur ce point, il est intervenu là où il pouvait intervenir. Dans toute la prédication de ces derniers jours et pendant la Semaine Sainte, il me semble évident que son but principal est de répandre la foi et de faire en sorte que le monde puisse annoncer le Christ».

Frédéric Mounier, envoyé permanent du quotidien français La Croix à Rome:
-----------------
«J'ai découvert ici, à Rome une réalité sur Benoît différente de celle qui est son image en France. Ce Pape n'est pas le Panzer-Kardinal, mais un intellectuel humble, très attentif à écouter les gens. Je crains pourtant que sa position ne soit pas bien écoutée aujourd'hui, car il est en dehors des règles habituelles de la communication médiatique, parce qu'il parle en profondeur et est un intellectuel. Il prend le temps de penser, il ne se fonde pas sur les émotions. Alors sa pensée est très intéressante, mais loin de la capacité d'écoute de les gens. Je pense que c'est un grand défi pour son pontificat.

Salvatore Izzo, vaticaniste d'AGI :
--------------
«Benoît XVI est en train d'acquérir une figure paternelle qu'il n'avait pas avant. C'est comme dans le cas d'une personne qui n'a pas d'enfants, qui vit dans un immeuble et que les bruits dérangent. Puis, avec le temps les enfants arrivent, et les choses changent. Il fait un gros effort pour ramener tout le monde à l'Eglise, non seulement les traditionalistes, mais aussi d'autres mouvements plus innovants. On pourrait croire que c'est le contraire mais c'est comme cela» (ndt: le commentaire de Salvatore Izzo est lui aussi très décevant).

Patricia K. Thomas, APTN (Associated Press Television News) :
--------------------
«En tant que journaliste, je le vois de près (ndt: ??) et je pense qu'il a changé depuis le début de son pontificat parce que c'est un homme humble et prêt à écouter. Si vous me demandez comment le voient les Américains, ces jours-ci, avec l'affaire du groupe de religieuses américain, je peux dire qu'il y a une colère que beaucoup expriment sur Internet, autour de lui et du Vatican. Ceux qui ne vont pas à la messe pensent que le Pape veut ramener l'Église vers le passé, qu'il écoute plus les lefebvristes que les religieuses américaines. Quand il est allé aux Etats-Unis, il a parlé contre la pédophilie, mais maintenant il y a un crescendo d'hostilité».

Juan de Lara, de l'agence espagnole EFE :
-------------------
«J'ai toujours eu plus ou moins la même perception de Benoît XVI parce que j'ai toujours suivi le Vatican, mais indubitablement, il y a eu un changement. Dans le sens qu'au début, on le voyait comme une personne trop grave, orthodoxe, conservatrice. Mais avec les faits, il a montré qu'il était une personne aimable, qui a imposé un magistère social plutôt avancé.
Un fait significatif est apparu au cours de son pontificat: les cas d'abus sexuels et de pédophilie. Le Pape les a affrontés, dressant aussi beaucoup de gens contre lui, mais il ne s'en est pas soucié, il a fait le ménage dans la maison, et cela est significatif. C'est un scandale auquel il a dû faire face en première ligne».

Maarten Lulof van Aalderen, correspondant du quotidien hollandais De Telegraaf :
------------------------
«La perception que les gens avaient de Benoît XVI au début de son pontificat, n'a changé en rien. Du point de vue des médias de masse, il était un Pape professeur, c'était l'idée et elle est restée. Un Pape qui a encore du mal à communiquer avec les gens. Il n'a pas pu du tout résoudre ce problème».

Elizabeth Piqué, correspondante en Italie du quotidien argentin La Nación:
-------------------------
«Benoît XVI, sans avoir ce charisme de Jean-Paul II a réussi à se "décoincer" un peu en public, avant, il n'osait toucher personne, mais maintenant, par exemple, il prend les enfants dans ses bras et les embrasse (!!!). Je crois qu'il a appris (!!) à se gérer face aux masses. Il a appris à se faire aimer partout où il va, je pense, par exemple au dernier voyage apostolique: j'étais à Cuba, où presque personne ne va à l'église, et ici, il s'est fait aimer, pour ne pas parler du Mexique. Quand il a accédé à la chaire de Pierre, il y avait cette image médiatique du "rottweiller", de l'inquisiteur. Au lieu de cela, il s'est avéré être un Pape avec une personnalité très aimable et en même temps un intellectuel, mais très humble. A chaque fois qu'il y a eu une erreur dans la communication, il l'a toujours reconnu».

Andres Beltramo, vaticaniste de l'agence mexicaine Notimex :
----------------------
«Je pense qu'il a changé (ndt: !!!), mais la perception que les gens ont de lui a aussi changé. En partant du fait qu'il est allé dans différents pays, et cela a accéléré ce changement de perception. Dans le dernier voyage apostolique, par exemple, au début, ils ne le connaissaient pas particulièrement parce que - en quelque sorte - il était resté dans l'ombre de Jean-Paul II et il y avait un grand point d'interrogation sur sa personne. En revanche, quand ils l'ont connu personnellement, il y a eu un changement d'attitude. Ici, les medias ont parlé de lui, peut-être qu'ils l'ont aussi critiqué, ou réfléchi sur l'enthousiasme populaire, mais le fait est temporaire. Au contraire, ce qui a pris, c'est quand les gens ont pu le voir et donc, ils restent avec une perception différente de ce que les médias disent» (ndt: pas mal. Mais qu'avait fait Andres Beltramo pendant les 7 années précédant la visite du Pape dans son pays???).

Alessandro Speciale, correspondant du Vatican de UCA New's, Religion news service e Vatican Insider:
---------------------
«Benoît XVI s'est trouvé face à un défi, une crise, et pas devant ce sur quoi il imaginait qu'il allait construire son pontificat. Je parle des abus sexuels et de la pédophilie et lui, devant cette crise, il a su donner une tonalité de réponse à la hauteur des circonstances, chose que peut-être beaucoup de gens au sein de l'Église n'auraient pas été en mesure de faire, probablement en répondant instinctivement: "le monde attaque l'Eglise". Au contraire, ce Pape s'est rendu compte que c'était un mal qui était à l'intérieur de l'Eglise et donc qu'il fallait l'extirper. Peut-être qu'il ne voulait pas que son pontificat soit centré sur cette question et peut-être même qu'il ne le pense pas, mais aux yeux du monde, c'est la chose qui a marqué son pontificat. Un défi qu'il n'attendait pas, mais auquel il a répondu de manière appropriée».