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Très étonnant article du portail Religion en Libertad, traduit par Carlota. (14/4/2012)

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->
Accord entre "Rome et Ecône"?
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Carlota:
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Je ne sais pas ce qui est en train de se passer entre la FSPPX et Rome, mais les articles se multiplient et l’on en parle aussi de l’autre côté des Pyrénées.
À noter également qu’une biographie de Mgr Lefebvre sort en ce moment à Madrid, traduction de l’ouvrage de Mgr Bernard Tissier de Mallerais paru en français en 2002 (cf. amazon)

Dans l’article qui s’en fait l’écho ici: www.religionenlibertad.com , il est plus particulièrement rappelé l’intervention de Giscard d’Estaing et de Jacques Chirac…, ce qui fait dire au journaliste espagnol que la rupture de 1976 fut « une affaire de l’Église, aux répercussions politiques »…

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« Une affaire de l’Église, aux répercussions politiques »… ?
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[…] Les semaines précédant et suivant ces ordinations sacerdotales, que couvrirent des centaines de journalistes du monde entier, avaient suscité une grande agitation sociale et médiatique. Monseigneur Lefebvre était la tête visible d’un secteur de catholiques qui rejetaient le Concile Vatican II et la réforme liturgique postconciliaire. Un sondage de l’Institut Français d’Opinion Publique, publié dans la presse française le 29 août de cette année, révélait que 27% des Français « se reconnaissaient » dans ses idées, face à un pourcentage similaire qui le rejetaient, étaient indifférents ou ne répondaient pas.

Dans ce contexte d’effervescence de l’opinion publique dans une France encore sociologiquement catholique devant un fait d’une grande portée ecclésiale, il s’est produit une double intervention du président de la république, Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981) et du premier ministre de l’époque, qui lui succédera quelques années plus tard à l’Élysée, Jacques Chirac (1995-2007).

C’est ce que raconte Bernard Tissier de Mallerais, l’un des évêques consacrés en 1988 par Mgr Lefebvre dans une très complète biographie du fondateur de la FSSPX, qui sort ce lundi en Espagne: « Marcel Lefebvre. La biografía” (Editorial Actas).

L’intervention de Giscard
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Giscard demanda un rapport particulier sur la situation à René Brouillet, qui avait été ambassadeur français auprès du Saint Siège entre 1964 et 1974; et qui connaissait de première main l’évolution du Conflit jusqu’à ce qu’éclate la polémique, et était alors membre du Conseil Constitutionnel français.
Giscard chercha à positionner la République d’une manière adéquate, et à pacifier les choses face à une affaire qui affectait ses relations avec le Vatican, mais aussi ses intérêts politiques, car une partie de la droite gaulliste qui l’avait porté à l’Élysée soutenait à ce moment Lefebvre, non seulement pour des questions religieuses mais aussi pour son anticommunisme très ancré (quatre ans plus tard François Mitterrand arrachera sa première présidence avec d’importantes concessions à la gauche la plus radicale).

L’intervention de Chirac
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Mais encore plus intense et engagée fut l’intervention de Chirac, juste dans les dernières jours de son mandat à la tête du Gouvernement (il reviendra à Matignon en 1986, à l’époque de la fameuse cohabitation avec Mitterrand).
D’abord Chirac a rencontré l’académicien Jean Guiton, ami intime de Paul VI, pour connaître de première main la situation et élaborer sa propre stratégie. Ensuite, le 16 juillet, quand les pressions ont redoublé pour que Mgr Lefebvre rectifiât sa position avant d’être sanctionné, il lui a envoyé une lettre avec « une respectueuse amitié et confiance » que reproduit Tissier de Mallerais dans son ouvrage.
« J’ai confiance en votre génie, qui saura trouver les paroles de réconciliation. Quel exemple donneriez-vous à une époque où la fidélité est constamment bafouée, où l’amour vrai se fourvoie si tragiquement ! Votre combat pour la foi et pour l’Église recevrait alors le sceau éclatant de l’authenticité, celui que confèrent la rectitude absolue dans la conduction et l’acceptation du sacrifice».

Le paradoxe
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Illustrant la transcendance, qui dans l’Europe des années soixante-dix, avait encore lieu entre les affaires purement internes de l’Église et la politique au jour le jour, le cas montre en outre un paradoxe dans le comportement personnel postérieur de ses deux protagonistes.
« La France chrétienne, fille aînée de l’Église par privilège immémorial, sut donner dans le passé des preuves constantes de son adhésion au successeur de Pierre» , disait Chirac à Monseigneur Lefebvre dans cette missive.
Le même Chirac qui a boycotté ce que le successeur de Pierre, Jean-Paul II, lui a demandé d’une manière infructueuse, un quart de siècle après : que les racines chrétiennes de l’Europe figurent dans la Constitution européenne qu’était en train de rédiger …Giscard d’Estaing.