Rechercher:

Pages spéciales:

Page d'accueil

Vatileaks

Rencontre des familles

Toscane

Accord avec la FSSPX

Anniversaires

Carlota propose ses réflexions -désabusées - à un peu plus d'une semaine du second tour (27/4/2012)

Elle votera pour le "moindre mal"... mais, c'est le moins que l'on puisse dire, sans conviction.

     



Entre l’enclume et le marteau ?
----------------
Dans les années 30, une partie de l'Ukraine était sous domination polonaise (une Pologne redevenue indépendante depuis 1918, puisqu’avant, elle était été encore partagée entre la Prusse, l'Empire russe et l'Autriche Hongrie. Mais la Pologne avait néanmoins réussi à garder une partie de l’Ukraine qu’elle avait dominée à l’époque de la grande Pologne unie à la Lituanie et où elle avait failli prendre Moscou et mettre un tsar catholique à la tête de la Russie occidentale). Dans cette région (la Podolie, au Sud-Est de l’Ukraine actuelle) se trouvent et se trouvaient des catholiques, plus précisément des gréco-catholiques, dits péjorativement uniates car unis à Rome, qui se sentaient logiquement Ukrainiens et ne voulaient ni des Polonais, ni des Russes (et encore moins des Russes soviétisés), ni de toutes autres nations dominantes (Rentrera aussi dans cette complexe situation, notamment la Roumanie avec ses frontières de l’époque). Ils voulaient être des Ukrainiens libres. Que pouvaient-ils faire ? Essayer d’obtenir un soutien de l’Allemagne, nouvelle grande puissance émergeante de la zone, aux aspirations auxquelles personne ne voulait croire, mais qui allaient être continentales sinon mondiales? On connaît la suite: l’accord secret entre Hitler et Staline en août 1939, l’invasion de la Pologne, les nouvelles frontières soviétiques à l’ouest ; puis à l’été 1941, l’opération Barbarossa et en 1945, la moitié de l’Europe soviétisée pour près de cinquante ans. (Quelques éléments ici avec les réserves d’usage ...)

Cette situation me fait penser, toutes proportions gardées, bien sûr, à celle des catholiques d’aujourd’hui dans la belle Républiques française. Nous avons tellement peur du grand méchant loup bolchévo-socialo-écolo-islamo-machinchose, que nous allons nous jeter dans les bras de celui qui nous mangera à peine un peu plus lentement. Mais le résultat final sera le même. Le pire, c’est que nous le savons. Les Ukrainiens de Podolie, peut-être qu’ils ne le savaient pas, ou ils étaient tellement désespérés qu’ils se seraient alliés avec le diable…

Il faut donc que nous les catholiques, le 6 mai prochain, - ou tout au moins, de nombreux appels issus de notre milieu vont dans ce sens - nous choisissions le président sortant plutôt que de nous abstenir ou voter blanc. Certes le candidat qui serait le plus « catho-compatible » ne nous l’a pas vraiment montré dans ses actes, mais dans ses discours écrits par ses conseillers et dans ses discours de tribun de la plèbe, il aurait eu quelques mots que d’autres n’ont même pas essayé d’avoir. On nous nous dit aussi que sur terre la perfection n’existe pas, et que cette vallée de larmes n’est qu’un passage.

Mais ce choix n’est-il pas rendu obligatoire parce que nous sommes dans un système pervers qui demande (ou fait semblant de demander pour se légitimer) le choix d’un homme et d’une politique ? Or ce système, quels que soient l’homme et sa politique, va à l’encontre du bien commun puisqu’il repose sur le principe de la majorité, une majorité qui ne peut vouloir le bien (parce que la recherche du bien ne peut être qu’individuelle et ne peut avoir l’accord de tous, encore moins quand il n’est pas guidé par les principes de l’Évangile mais leurs contraires). Cette majorité, si elle veut quelque chose un jour, pourra une semaine plus tard vouloir son contraire, et ce d’autant qu’on lui demande de donner son avis (enfin s’imagine-t-elle, car son avis est bien conditionné à l’avance), sur des domaines qui ne sont pas les siens, ni même ceux des politiques. Le fait même d’avoir légiféré et de vouloir toujours plus continuer à le faire à leur sujet (et je pense en tout premier lieu aux points non négociables) montre que nous ne sommes déjà plus dans une logique du bien commun envisageable.
Et rappelons-nous toujours l’action de la majorité lors de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem et sa sortie, une semaine plus tard, vers le Golgotha.

On nous demande de voter en conscience pour éviter le pire, mais notre conscience, pour ce deuxième tour des élections présidentielles ne s’efface-t-elle pas devant la peur ? N’allons-nous pas, plutôt que de voter en notre âme et conscience, le faire par peur, cette peur du loup bolchevico-machinchose cité plus haut et bien orchestrée, d’autant qu’au premier tour si nous n’avons pas voté blanc, nous étions déjà dans une dynamique de non respect des points non négociables qui sont les seuls remparts durables pour que perdurent notre culture, notre civilisation, notre pays.

Bref, peut-être pas comme les Ukrainiens de l’histoire, nous sommes néanmoins pris entre l’enclume et le marteau (et pas entre le moindre mal et le moindre pire, car de toute façon le mal n’a jamais empêché le pire). C’est sans doute une situation habituelle pour les catholiques. Ou bien n’est-ce pas plutôt la situation habituelle des moutons, qui se réfugient dans la bergerie où est déjà le loup déguisé en berger ? Un loup déguisé en berger depuis très longtemps, bien nourri et faussement anesthésié au sein d’une dite démocratie chrétienne et de ses héritiers ou équivalents (et dont le modèle d’après certains serait Jacques Delors), et à laquelle ont collaboré, plus ou moins, sans s’en rendre compte ou en étant plus ou moins conscients, la plupart de nos évêques, au filet de voix inaudible, depuis des décennies, par rapport à la défense des points non négociables. Comme nous aurions eu besoin d’évêques comme Mgr Reig d’Alcalá (cf. Un évêque espagnol courageux...) contre lequel une plainte a été déposée, ou celui de Peoria aux EU (cf. www.riposte-catholique.fr )
Et cela même si je peux comprendre que rien n’est simple et que la situation française et la chape de silence imposée par les média, ont rendu bien peu attentif l’homo consumatrix, qui croyait tout avoir et pouvoir faire.

On nous dit donc, maintenant, que le président sortant est le moindre mal. Pourtant cet homme politique me paraît être le mercenaire décrit ici :

« Mais le mercenaire, qui n'est pas le berger, et à qui n'appartiennent pas les brebis, voit venir le loup, abandonne les brebis, et prend la fuite; et le loup les ravit et les disperse » Jean, 10 -12 .
Ou bien là :
« Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs », Matthieu 7-15.

Cette fuite dont il est question, le président sortant (et avant, ministre) ne l’a-t-il déjà pas prise depuis longtemps en servant le mondialisme et tous les courants à la mode, pour mener sa carrière de politique et assouvir ses ambitions personnelles, un virus qui l’a mené où il est?

Même si nous pouvons avoir tendance à faire de l’égocentrisme et voir tout par rapport à notre époque, il me semble que nous ne sommes même pas dans la situation des premiers chrétiens qui rendaient à César ce qui étaient à César mais qui refusaient de faire brûler de l’encens aux idoles. En effet, cet encens nous le brûlons depuis que nous sommes tombés dans le « piège de la démocratie » qui nous impose de choisir le « moindre pire ». Nous sommes soumis depuis des années à ce « moindre pire » (pilule remboursée par nos impôts, IVG de même, la viande halal/casher mangée à notre insu avec les conséquences que l’on sait, les spectacles contraires à la morale financées par nos impôts etc.). Nous sommes déjà entrés dans la soumission à la laïcité ou pour employer un mot désormais connu en Occident, en « dhimmitude » de la laïcité depuis des décennies et des décennies, une soumission qui sera peut-être bientôt une « dhimmitude » tout court, comme celle de nos frères chrétiens d’Afrique et d’Orient.

Le 6 mai prochain, il nous faudra donc voter (et ne pas s’abstenir ou déposer un bulletin blanc).
Votons donc pour le « calife laïc » qui semble être le moins pire à notre cher pays et aux valeurs de l’Évangile.
Votons donc pour le « calife » Sarkozy, puisqu’il paraît que c’est, (terrible perversion du système ou réalisme pragmatique), pour le bien de la France ou tout au moins pour « le moindre mal » de la France… Mais pour combien de mois ?

À moins que (incorrigible catholique que je suis !) l’homme à qui nous allons donner notre bulletin de vote comprenne, enfin, où le devoir doit le conduire.

(Carlota, 27/4/2012)