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... et la troisième voie. Un point de vue espagnol, sur le portail Religion en Libertad, traduit pas Carlota (27/4/2012)

-> Tous les articles sur ce sujet ici:
Accord avec la FSSPX
-> L'historique (non dénué d'humour) des réactions dans la presse française sur le site de la FSSPX, DICI

     



Carmelo López-Arias, est, sauf erreur de ma part, un journaliste et membre de l’équipe de direction de la « petite » maison d’édition « Libros libres » (livres libres) , qui porte bien son nom. Fondée il y a une dizaine d’années, elle a choisi de sortir des sentiers battus du politiquement correct mondialiste et a réussi à avoir de grands succès d’édition, en apportant une bouffée d’oxygène à un public nombreux refusant la pensée dominante qui les emprisonnait toujours plus. Ici il aborde la situation des relations entre le Saint Siège et la FSSPX qui certes, a moins « pignon sur rue » à Madrid qu’à Paris (La version madrilène de Saint Nicolas du Chardonnet n’est pas vraiment comparable) mais a néanmoins un développement significatif aussi sur la planète hispanophone et un séminaire en Argentine. Mgr Alfonso de Galarreta, l’un des évêques de la FSSPX, est d’ailleurs né en Espagne (Cantabrie) en 1957, avant d’émigrer encore enfant, avec ses parents, en Argentine où les prêtres, religieux et catholiques « adultes » ont aussi « pris le pouvoir » après Vatican II.

Original du texte ici: http://www.religionenlibertad.com

(Carlota)


Saint Siège- FSSPX: le danger de forcer les choses, et la troisième voie
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Pour comprendre (qu’on la partage ou non) l’attitude de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X dans ses conversations avec le Saint-Siège, il est capital de comprendre un point: à savoir, que pour la Fraternité, l’essentiel n’a jamais été « son problème », c'est-à-dire, la situation d’exceptionnalité canonique dans laquelle elle se trouve, mais la situation d’exceptionnalité doctrinale dans laquelle se trouve l’Église dans son ensemble, reconnue sous une forme ou sous une autre, bien que non évaluée dans le même sens que la FSSPX, par Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI.

Ces derniers jours se sont multipliés des fuites, des articles d’opinion et des déclarations qui supposent qu’il y aura un accord sur le Préambule Doctrinal préalable à la normalisation canonique (1)

La fraternité a coupé court à ces rumeurs en affirmant que l’on est « face à une étape, et non une conclusion », du processus. Et que par conséquent le résultat est encore incertain.

« La vérité est qu’il n’y a rien de définitif, ni dans le sens d’une reconnaissance canonique, ni dans le sens d’une rupture, et que nous sommes dans l’expectative », disait l’évêque Bernard Fellay, supérieur général de la FSSPX, à ses prêtres, dans une circulaire interne du 14 avril, seulement trois jours avant sa réponse à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

Entre temps, ont été diffusés des informations selon lesquelles le 23 mars la commission Ecclesia Dei, après une visite canonique à l’Institut du Bon Pasteur (société de vie apostolique approuvée en 2006 par la Congrégation du Clergé et fondé par le père Philippe Laguérie et par des prêtres anciennement de la FSSPX), aurait signalé que les professeurs de son séminaire doivent « insister sur l’herméneutique du renouveau dans la continuité en se basant sur l’intégralité de la doctrine catholique exposée par le Catéchisme de l’Église catholique », plus que dans « une critique, bien qu’elle soit sérieuse et constructive, du Concile Vatican II ». (cf. le billet de l'Abbé Laguérie, supérieur de l'Institut du Bon Pasteur et cet article de La Croix)

C’est justement le point capital que veut préciser la FSSPX avec en vue sa normalisation canonique. Des théologiens romains comme Brunero Gheradini ou Nicolas Bux (2), bons connaisseurs de l’affaire, ont fait appel à la Fraternité pour la convaincre que la position théologique du Concile Vatican II est matière à discussion et ne sera pas utilisée contre la Fraternité dans le futur s’ils signent un accord.

C’est le quid de la question qui se profile ces jours-ci

Il n’est pas bon de créer artificiellement un climat d’opinion qui suppose quelque chose qui n’est pas arrivé et d’utiliser ce climat pour déboucher, pour la FSSPX, à une situation de « ne pas pouvoir ne pas signer » (ndlr: c'est ce que j'avais essayé d'expliquer ici: Accord entre Rome et Ecône? (suite) ).
Paradoxalement, ce climat aide très peu le succès des conversations, car si Fellay avait cherché un accord canonique, il aurait pu l’avoir obtenu il y a au moins cinq ans. Ce qu’il cherche c’est une base doctrinale qui ouvre un chemin pour toute l’Église dans lequel la FSSPX ne soit qu’un élément supplémentaire.

De son côté, le Saint Siège cherche comment trouver une place à cette position doctrinale de la FSSPX sans relativiser la valeur du Concile Vatican II, juste au moment de l’année de son cinquantenaire mais en même temps sans donner la sensation que l’on exige de la FSSPX quelque chose que l’on n’exige de personne d’autre.

C’est là le dilemme pour les deux parties. Et les pressions n’aident pas parce que, entre l’accord et la rupture, il y a aussi des positions intermédiaires ou des troisièmes voies, comme la prolongation d’un tacite statu quo de bonne volonté qui, ces dernières années, avec des hauts et bas, des clairs-obscurs, a convenu aux deux parties dans l’attente de temps plus propices.

* * *

Notes

(1) Lire à ce sujet l'historique des commentaires journalistiques sur le site de la FSSPX, DICI

(2) Traduction en cours d'un interviewe de Mgr Bux à ce sujet, dans le quotidien, italien Il Foglio