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Pourquoi l'ambassadeur de la France près le Saint-Siège a-t-il été reçu en audience séparée? Et pourquoi n'y a-t-il pas eu de discours du Saint-Père ? (19/5/2012, mise à jour le 20)

-> Lire aussi:
Message du Pape au Président



Jeudi 17 mai, Jean-Marie Guénois écrivait sur le Figaro :

Benoît XVI a envoyé un premier message au président de la République. Il en publiera un second, plus détaillé et plus personnel, vendredi.

Hier vendredi, on lisait en effet sur le bulletin de la salle de presse du Vatican (en italien):

Lettres de créance de l'Ambassadeur de France près le Saint-Siège
À 11 heures, ce matin, le Saint-Père Benoît XVI a reçu en audience Son Excellence Monsieur Bruno Joubert (*), Ambassadeur de France près le Saint-Siège, à l'occasion de la présentation de ses lettres de créance.
Nous publions ci-dessous quelques notes biographiques essentielles du nouvel ambassadeur:
(...)

* * *

Rien d'autre...

Lorsque le Pape reçoit les lettres de créance des ambassadeurs près le Saint-Siège, il s'agit en général d'une audience collective, et le Saint-Père prononce un discours bien senti, même si on sait qu'il n'est pas entièrement de sa main.
En décembre dernier intervenait toutefois ce qui a été qualifié de "petite révolution diplomatique" (cf. www.zenit.org/article-29737?l=french). En substance:
Lors des cérémonies de présentation de leurs lettres de créance, les nouveaux ambassadeurs ne remettraient plus de discours au pape, ni le pape à chaque nouvel ambassadeur. Il y aurait juste un discours collectif du Pape (il s'agissait, a dit le P. Lombardi, de rationaliser le travail de la Curie, et non pas d'alléger la tâche du Pape).
Mais ce discours peut contenir beaucoup de choses. Le dernier exemple remonte au 4 mai dernier, pour les ambassadeurs d'Éthiopie, Malaisie, Irlande, Fidji, Arménie (cf. Lettres de créance).

Cette fois, le nouvel ambassadeur se présente seul. Un hommage à la France, de la part du plus francophile des Papes? Ou autre chose?
Et comme il n'y a plus de discours individuel... n'y aura-t-il plus de discours du tout?

D'autre part, l'audience individuelle n'est pas un cas unique, mais il semble exceptionnel.
[Contrairement à ce que j'avais écrit précedemment], même les Etats-Unis n'ont pas eu droit à cet honneur. Le 2 octobre 2009, lors de la remise de ses lettres de créance, le nouvel ambassadeur US Miguel Diaz (nommé par Obama), était accompagné des ambassadeurs des Pays-Bas et des Philipinnes (cf. www.vatican.va).

Mais le 2 décembre 2010, le Pape recevait seul - à ce qu'il semble, d'après le site du Saint-Siège - le nouvel ambassadeur de Hongrie, et lui adressait un discours - jamais traduit en français sur le site du Vatican (cf. benoit-et-moi.fr/2011-I)
Certes, c'était avant la "révolution" ci-dessus mentionnée.
Certes encore, l'accréditation de l'ambassadeur de France intervient dans une phase délicate de la vie politique française, en période électorale, et il n'a pas été nommé par la nouvelle équipe, faisant même clairement partie de l'ancienne (*).

Il est pourtant difficile d'imaginer que le saint-Père n'avait rien de plus à dire au pouvoir nouvellement élu que les quelques lignes formelles (un message "standard" rédigé par les bureaux de la Curie) de félicitation à François Hollande, dont l'épiscopat français, peu exigeant, a pourtant fait son miel, sans doute parce qu'on y trouvait de tout, et pas vraiment dans un ordre contraignant. (**)
Doit-on donc supposer que le discours sera publié ultérieurement? Ou qu'il n'y aura pas de discours?
L'attitude du pape serait-elle dans ce cas dictée par le désir de ne pas interférer dans la vie politique d'un pays, justement en période électorale? Ou autre chose? Comme par exemple une condamnation implicite, mais informulable?

Notes
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(*) L'actuel ambassadeur de France au Maroc, Bruno Joubert (énarque) a été nommé le 4 janvier en Conseil des ministres ambassadeur auprès du Saint-Siège. A la villa Bonaparte, il succéde à Stanislas de Laboulaye qui vient d'atteindre l'âge limite de 65 ans. Agé de 61 ans, Bruno Joubert fut conseiller pour les affaires africaines de Nicolas Sarkozy à l'Elysée jusqu'à sa nomination à Rabat en 2009
(Source: Les échos.fr)

La Croix parle de lui comme de "Monsieur Afrique". Je ne suis pas sûre qu'il s'agisse d'un compliment.

(**) Message de Mgr Bernard Podvin, Porte-parole des évêques de France
http://www.diocese-poitiers.com.fr/actualites/le-message-du-pape-notre-boussole

Le message du pape, notre boussole
Les gens demandent souvent: "Comment allez-vous vous situer par rapport à l'action de la nouvelle équipe gouvernante?" Comme si des critères émanaient de je ne sais quel subjectivisme! La réponse est simple: le message de Benoît XVI au nouveau Président de la République sera notre boussole. L'essentiel y est exprimé.
Édifier une société toujours plus juste. Servir la paix entre les nations. Respecter la vie et la dignité. Honorer le bien commun. Enraciner le service politique dans les valeurs. Aucun catholique ne peut défendre un seul de ces points à l'exclusion des autres. La valeur éminente de ces critères réside dans leur cohérence. Le catholique ne regarde pas les trains passer. Sa citoyenneté est un engagement éthique et spirituel. Elle est un service concret et une veille permanente. Qu'on relise le document des Évêques de France d'octobre dernier. On y trouvera matière à débattre en vue des législatives. L'expression catholique n'est pas un communautarisme. Elle est service du frère dans la plénitude de sa vocation. Dans la liberté de nos interventions, (liberté ne datant pas d'aujourd'hui, et exercée envers quelque pouvoir que ce soit !) faisons chorus à ce qui grandit l'homme et refusons ce qui le dégrade.
Merci Très Saint Père !