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Réflexion personnelle sur la nouvelle formule magique de la politique et de la vie sociale, illustrée par un article de Vittorio Messori. (23/5/2012)

Parité

Le gouvernement socialiste désigné le 15 mai: 17 hommes, 17 femmes



Ce billet de Vittorio Messori date du mois d'avril, et je n'avais pas trouvé d'occasion particulière pour le "placer". Et puis, en une première lecture, j'avoue que l'idée qu'un homme donne un avis d'homme sur "les femmes" en tant que catégorie, me gênait un peu.
Mais depuis notre entrée en Socialie, le 7 mai dernier, les mots "parité", "égalité"; "genre" sont devenus notre écoeurant brouet quotidien, et étant une femme, je devrais pouvoir exprimer un avis sans risquer d'être traînée en justice par la vigilante police de la pensée (et je m'appuie sur un avis masculin autorisé!).
Je le donne donc, cet avis, pour ce qu'il vaut: la parité est humiliante pour les femmes, considérées comme des êtres de seconde zone qui ont besoin d'un coup de pouce pour se faire une place, comme des chevaux dans une course à handicap.
Vivant avec le même homme depuis... pas mal d'années, il ne m'a pas échappé qu'il est très différent de moi dans ses comportements, dans ses réactions et dans sa forme d'intelligence. Moins vif, mais plus profond. Moins intuitif, mais plus solide. Plus prompt à s'emporter, mais moins rancunier dans les relations avec les autres. Etc.
J'ai fait le même genre d'observations (en moyenne, bien sûr) après de nombreuses années d'enseignement, avec mes élèves, filles et garçons.
Pourquoi devrions-nous refaire la nature?

Quant aux femmes en politique: je déplore que des femmes en lice sur certaines listes de "droite" revendiquent la parité comme l'un de leurs combats (je ne citerai pas de nom, quoi que...).
La parité, comme toute construction idéologique, n'est pas une "valeur" de droite. C'est d'ailleurs l'opposé d'une valeur, et les femmes politiques de "droite" qui l'inscrivent dans leur profession de foi trompent leurs électeurs (et surtout leurs électrices) et devraient d'urgence demander leur carte du parti socialiste ou vert. La parité n'est pas la justice, elle n'est qu'un moyen supplémentaire de division, et donc un pur produit de la révolution permanente théorisée par Trotski.
Enfin, une constatation: toutes les professions qui se féminisent se paupérisent. C'est une donnée objective. Qu'on pense aux professions juridiques, spécialement à la magistrature, et aussi à la médecine.

Bon, maintenant, je m'exprime comme une femme qui n'a pas eu à souffrir de discrimination... mais qui n'a pas non plus cherché les problèmes qui ne se posaient pas.
Dans le classement établi par Vittorio Messori, j'appartiens un peu aux trois catégories - un peu moins à la première. Mais sûrement pas à celle des sufragettes!




Le pouvoir que préfèrent les femmes
http://www.et-et.it/articoli/2012/2012_04_07.html
Vittorio Messori

J'ai lu avec intérêt l'intervention de l'Honorable Giulia Bongiorno (ndt: titre donnée aux parlementaires, en Italie) sur l'incapacité des femmes à créer des groupes cohérents qui permettent de porter, et de maintenir, des femmes à des postes de pouvoir politique.

En lisant, il m'est revenu en mémoire un examen de «comportement électoral», que j'ai passé il y a de nombreuses années, à la Faculté de sciences politiques de Turin. La situation décrite alors n'était pas différente de celle d'aujourd'hui: dans presque tous les pays où il y a des démocraties à suffrage universel, le nombre des électrices dépasse celui des électeurs. L'objectif du «pouvoir au féminin» pourrait facilement être atteint, s'il n'y avait une anomalie: peu de femmes votent pour des femmes (ndt: je n'y vois aucune anomalie!). Partout où il y a une élection - que ce soit pour le Président de la République, ou pour le Président de l'Assemblée - beaucoup de femmes, souvent la majorité, choisissent de porter leurs votes sur un homme.
De ce cours à l'université, je me souviens d'un autre constat, dérivant du fait que le vote des femmes aux élections politiques n'a été accordé dans de nombreux pays occidentaux qu'après la Seconde Guerre mondiale. Et même, dans de nombreux cantons helvétiques seulement en 1971: eh oui, en Suisse, il y a seulement 40 ans! Pourtant, en Occident, seule une minorité petite et discontinue de femmes ont réclamé le droit d'élire leurs représentants, dans l'indifférence, sinon la perplexité de la majorité de leurs «consoeurs». Les suffragettes britanniques de début du XXe siècle furent regardées par la grande masse des femmes comme des bourgeoises et des aristocrates exhibitionnistes, qui tentaient de chasser l'ennui d'une vie exempte de soucis bien plus importants.

Il y a eu une participation des femmes aux luttes syndicales, pour des questions concrètes de travail et de salaires, de garderies pour les enfants et de congé de maternité. Comme le dit la chanson célèbre, les sarcleuses se sont mobilisées oui, mais pas pour choisir les députés et les sénateurs, ou pour se faire élire au parlement, mais pour forcer «Padrun Dale bele braghe bianche» à «molar le palanche» (c'est du dialecte: je traduirais par; contraindre le patron aux beaux pantalons blancs à meuler la planche??). Même parmi les ouvrières, il n'y avait pas d'organisations (sauf dans certains cas, marginaux, sans influence, voire considérés comme pittoresques) qui exigeaient que le suffrage universel soit vraiment tel, c'est-à-dire n'exclue pas plus de la moitié de la population. Comme si les femmes ne considèraient pas la chose comme importante, comme si elle n'était pas perçue comme un droit sacré. Les Jacobins de la Révolution française, pères de tous les soi-disant «progressistes» (souvent de fieffés réactionnaires) envoyèrent à la guillotine Olympe de Gouge, auteur du Manifeste pour les droits - y compris politiques - des femmes. Les autres parisiennes n'eurent rien à y redire. Plus récemment, en Italie, le PCI de Togliatti - quoique sans le dire ouvertement, et même en s'exhibant dans d'hypocrites consensus - fut sourdement hostile à l'élargissement de l'électorat et tenta en douce de saboter l'ouverture, voulue principalement par la Démocratie Chrétienne. Dans l'Italie encore catholique, les communistes craignaient le vote des femmes, pensant que la majorité d'entre elles étaient sous la coupe du confesseur, du prêtre, de l'exécré Pie XII.

Les «divisions du Pape» de stalinienne mémoire, existaient vraiment, mais la plupart du temps, elles portaient des jupes. En fait, c'est là que peuvent prendre place les analyses du «comportement électoral», confirmant que le vote des femmes est souvent peu idéologique et tend, à quelques exceptions près, vers le centre modéré. Il est certain que le triomphe de la démocratie-chrétienne du 18 Avril 1948 ne se serait pas produit, du moins pas dans ces proportions, si le suffrage avait seulement été masculin.

Mon travail de journaliste et d'écrivain me porte (par bonheur ...) à fréquenter de nombreuses femmes de toutes extractions sociales. La majorité de celles que, intrigué, j'ai interrogées, m'a semblé divisée en trois parties, à propos de «quotas roses» au niveau politique: les indifférentes, qui disent qu'elles ont autre chose à penser; celles qui les considèrent comme «une injustice» étant donné que «nous devons nous imposer par le mérite, et non par la loi»; et celles qui les jugent même «offensantes», comme si elles étaient les pandas du zoo, qui doivent être protégées. Selon mon petit test, pour ce qu'il vaut, très rarement j'en ai rencontré de satisfaites: «Enfin, c'est ce que nous voulions».

Soyons clairs: l'égalité concrète, pas seulement théorique, des droits (et devoirs) pour les hommes et les femmes, est pour moi tellement évidente qu'il me semblerait ridicule, plus encore qu'absurde, de le remettre en question. Comme toute personne sensée, j'ai horreur de ces foules musulmanes monosexes, avec seulement des hommes sur la place et, à la rigueur, un groupe de femmes à distance regardant en silence, enveloppées de la tête aux pieds dans du tissu noir. Mais la sacro-sainte égalité politique, sociale, économique doit-elle signifier l'uniformité entre les sexes? L'attraction masculine instinctive pour certains emplois, comme ceux de la politique militante, doit-elle nécessairement marquer les femmes, toutes les femmes, même en admettant, comme de juste, des vocations de minorité? L'Honorable Bongiorno - estimable en tant qu'élément éminent de cette minorité - se demande comment faire pour que «les femmes arrivent au pouvoir», entendant par là le pouvoir politique. C'est son droit, bien sûr; mais si, toutefois, de nombreuses femmes, peut-être encore la majorité aujourd'hui, n'aspiraient pas au pouvoir au sens maxculin, mais à une autre, tout au féminin: le «pouvoir» qui naît de l'amour, des affections, de la confiance, de la sincérité, de la curiosité, de l'ouverture à la vie et au soin de la vie, de la paix avec soi-même et avec les autres? Toutes choses qui sont encore trop souvent méconnues dans la lutte politique. C'est juste une question. La question d'un homme qui, comme beaucoup, aimant les femmes les voudraient à la fois «égales» et «différentes», pour une vie dans laquelle chacun peut poursuivre sa propre vocation (*).

* * *

(*) Il est intéressant de relire à ce sujet ce que répondait Benoît XVI à Peter Seewald en 2000, dans "Voici quel est notre Dieu": http://beatriceweb.eu/Blog06/theologien/hommefemme.html
Depuis qu'il est Pape, il s'est d'ailleurs souvent exprimé sur le sujet.