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Un lecteur réagit à l'émission "C dans l'air" consacrée aux Vatileaks" (5/6/2012)

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Les vrais ennemis du Pape

* * *

Un mot pour vous dire combien je partage, et vos sentiments, et votre réflexion, au sujet de la récente émission de C dans l'air et de quelques autres semblables.

En essayant de prendre du recul, j'ai l'impression que toutes les émissions de C dans l'air, concernant le catholicisme, sont de la même eau. Il ne s'agit pas forcément de l'opposition à ce que peut dire ou faire l'Eglise sur tel ou tel point, il s'agit plutôt d'un smog phénoménal... tant et si bien que, lorsque le parti pris ou la méchanceté s'expriment, cela frappe, de mon point de vue, à côté de la cible... de même que les rares appréciations positives de rares invités...

Je veux bien admettre que des personnes sont offensées et que d'autres sont ravies par des prises de position ou des manières de parler hostiles au catholicisme, j'observe surtout qu'il se dégage de ces émissions un si grand ennui qu'elles suscitent le désintérêt. Quand je m'impose de les regarder pour essayer de comprendre comment elles fonctionnent, je reste pantois devant le vide de leur contenu et face à l'attitude des intervenants: on parle, on parle, on s'ennuie et, visiblement, on finit par se rendre compte qu'il n'y a à peu près rien à dire, mais on continue et on ne renouvelle surtout pas la manière de s'interroger.De toute façon on répond avant de s'interroger sur la base d'observations clairement partagées avec le public.

Quitte à dire du mal, et éventuellement du bien, ne pourrait-on le faire d'une manière documentée?

Par exemple, je retiens de l'intervention du journaliste italien, intervention illustrant ce qui avait été dit avant elle et commentée, ensuite, par les autres participants, je retiens donc que le vol de documents exprime le besoin d'une réforme du gouvernement central de l'Eglise... pourquoi pas? Mais au lieu de dire, et même seulement d'essayer de dire, ce qui ne va pas dans ce domaine, on nous propose aussitôt une solution si peu explicitée qu'on ne voit pas pourquoi, à partir du même degré zéro d'analyse, on ne proposerait pas le contraire. De fait, si quelque chose ne va pas parce qu'une poignée de personnes s'embrouillent, et alors qu'elles sont trop peu nombreuses, nous dit-on, en quoi arrangerait-on les choses en transformant telle instance en "Parlement de l'Eglise"? Et pourquoi ne pas réduire le nombre de personnes en espérant qu'elles s'embrouilleront moins? A ce stade de puérilités, le problème n'est plus d'être pour ou contre ce que disent les intervenants, le problème n'est plus d'être offensé ou ravi par leurs propos, le problème est que le contenu des propositions, sur lesquelles on brode pendant une heure, flirte avec le néant.

Les intervenants me font penser aux commentateurs d'une partie de pétanque qui, s'étonnant que Panisse et M. Brun perdent un peu de leur temps en s'invectivant au sujet de la proximité de leurs boules respectives par rapport au cochonnet - c'est à dire s'étonnant du fait que même les règles les plus simples sont compliquées par les pratiques qu'on en a - et bien que ces commentateurs proposent d'améliorer le jeu en multipliant les joueurs de la même partie et avec les mêmes pratiques! J'insiste: avec les mêmes pratiques, parce que j'ai été surpris de l'ambiguïté avec laquelle la journaliste de Paris-Match attribuait les dysfonctionnements actuels à l'élimination des pratiques de "l'ancien temps" depuis l'avénement de Benoît XVI. Les intervenants "catholiques" se distinguaient d'ailleurs un peu des autres sur ce point... mais sans grandes conséquences sur le ton général puisque, tout en évoquant un besoin de réformes on ne parlait jamais de réformes commencées par le pape. Personne ne cherchant à savoir si les réformes ne devaient pas justement commencer par les causes des dysfonctionnements actuels, ni si elles n'auraient pas déjà commencé dans d'autres domaines, et dans quelle mesure le vol de documents pourrait leur être lié: il ressemble aux pratiques anciennes mais on ne voit pas très bien si c'est pour s'opposer aux réformes ou pour les soutenir de la manière la plus extravagante, peut-être les deux... C'est à dire que, voyant Panisse et M. Brun se disputer et , soit choquer soit ravir, en prenant tout le Vieux-Port à témoin, avant d'envisager de compliquer davantage le déroulement de la partie de pétanque, on pourrait peut-être s'approcher et regarder tout simplement où sont les boules par rapport au cochonnet, c'est à dire voir comment se pose le problème.

Bref, une émission comme celle de C dans l'air me laisse pantois tant il y a de l'Ubu dans l'air! Et je pense que le pape Benoît XVI, qui est en train d'opérer une réforme profonde de l'Eglise, a également bien des choses à dire concernant la réforme de telles émissions. Je ne l'ai pas entendu prétendre qu'il fallait impérativement changer le décor ou multiplier le nombre des caméras, je l'ai encore moins entendu proposer qu'on limoge le coiffeur des invités et autres fariboles, je l'ai seulement entendu demander, à tous et à chacun, un effort pour que la Raison préside là où elle doit présider.

CJ (5 juin)