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Il n'y a évidemment à ce stade aucune certitude. Seulement des hypothèses, dont celle des conflits exacerbés entre cardinaux n'est pas - de très loin - la plus vraisemblable. Et, selon l'expression consacrée, aucune n'est écartée. Un article très intéressant du quotidien Il Tempo (6/6/2012)

     



Le site IL TEMPO.it (Il Tempo est un quotidien italien «conservateur de droite», nous dit wikipedia) consacre un énième article aux derniers développements de l'affaire Vatilaks, plus intéressant que la plupart de ceux qui innondent ces jours-ci la presse italienne, au moins dans sa dernière partie.
Je ne le traduis pas en entier, car le lecteur français est modérément intéressé par les dernières "révélations" de la presse italienne sur le rôle du majordome.
Hier, Il Corriere della Sera a parlé de lui comme d'un agent double, c'est-à-dire que, démasqué après la divulgation de documents auxquels ne pouvait avoir accès que quelqu'un se déplaçant «avec facilité» dans le bureau du pape (l'occasion était l'émission d'enquête «Les intouchables», diffusée sur la 7 le 25 janvier dernier - cf. L'argent, le nerf de la guerre), il aurait continué pendant des mois à alimenter le (les) corbeaux afin de faciliter son (leur) identification.
Une hypothèse «non seulement infondée, mais dénuée de toute plausibilité», que le Père Lombardi écarte avec énergie, allant même jusqu'à dire, agacé, aux journalistes qui l'interrogeaient:
«Vous êtes libres de me croire ou pas. Mais si vous écrivez des âneries, ce sont vos affaires».

Voici donc la partie selon moi la plus intéressante de l'article.
L'hypothèse avancée fait écho à ce qu'écrivait Carlota ici (cf. ici) et moi-même (Troisième vague d'attaques contre l'Eglise), et pour ce qui me concerne, elle «tient la corde» (elle expliquerait d'ailleurs pas mal de choses, et en particulier, le fait, finalement évident, que Gabriele ait pu agir seul, approché par des gens peu scrupuleux - il parlait beaucoup, semble-t-il, y compris aux journalistes, voir ici -, et vulgairement appâté par l'argent)

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IL TEMPO.it
6 juin 2012
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(..)
Le point qui reste entièrement à éclaircir est ce qu'il y a derrière les «Vatileaks»..
Dans un long article, l'International Herald Tribune, l'édition internationale du New York Times, écrit qu'au Vatican «les liens et les intérêts comptent plus que le mérite, et les jeux de pouvoir machiavéliques sont plus la règle que l'exception» (ndt: On connaît le rôle joué par le NYT dans la «tempête pédophile»; et c'est ce point de vue que notre presse moutonnière s'est empressée d'adopterà l'unanimité). La sempiternelle ritournelle, qui parle de complots au sein de la Curie, de cardinaux qui visent à affaiblir le Secrétaire d'État et se préparent aux grandes manœuvres en vue du conclave, avec des intrigues affairistes autour d'intérêts économiques et d'un pape de plus en plus isolé et perdu dans son firmament intellectuel «incapable de contenir les luttes entre ses subordonnés».
En attendant, on se demande si la solitude de Benoît XVI est celle que l'on a vue à Milan. Peut-être les commentateurs autorisés des Etats-Unis étaient-ils trop occupés à analyser les intrigues pour s'attarder sur les images extraordinaires transmises de Bresso.

Mais surtout il faut se demander qui est derrière ce scandale. Que le pape ne soit pas en mesure de gérer la Curie est une déclaration qui apparaît franchement hors de propos. Cela est démontré entre autres choses, par la rapidité avec laquelle il a établi une commission dirigée par le cardinal Herranz, par les résultats de l'enquête qui ont suivi, et par l'intervention qui a durement contré les attaques contre le Saint-Siège.
Et si au contraire, derrière cette opération, il n'y avait pas du tout des cardinaux et des monsignor, mais d'autres «pouvoirs forts» laïcs qui ont un intérêt direct à discréditer l'autorité morale de l'Eglise et du Pape, amplifiant à dessein les différends entre ses collaborateurs? Ce ne serait pas nouveau.

Pour dire les choses comme Benoît XVI, «parfois on peut penser que la barque de Pierre est à la merci d'adversaires difficiles» (cf. A table avec le Saint-Père ( II)).
Mais elle n'est pas destinée à couler.