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José-Luis Restàn a consacré son billet du 29 juin à la visite que le Pape a faite la semaine dernière en Emilie, à Rovereto, dans la zone rouge des derniers séismes. Traduction de Carlota (1er/7/2012)

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Visite en Emilie, dans la zone du séisme


   


Pas des surhommes mais des gens de foi
José Luis Restán
28/06/2012
(www.paginasdigital.es/)
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Et toi, confirme dans la foi mes frères.

Ce ne sont pas que des mots, mais la mission que Jésus transmet à Pierre après la résurrection.
Benoît XVI s’est mis en route vers le cœur blessé de la région italienne de l’Émilie simplement pour cela. Pour montrer à ceux qui ont souffert dans leurs chairs et dans leur âme le coup brutal du tremblement de terre, que la foi est la véritable connaissance de la réalité, le regard qui permet comprendre jusqu’au plus profond chaque circonstance de la vie.
Dans la « zone zéro » de la municipalité de Rovereto, où sont encore visibles les blessures, plaies béantes, qu’a laissées le terrible tremblement de terre d’il y a un mois, Benoît XVI, a accompli humblement la mission de son Seigneur. Le Pape théologien n’a pas prononcé un cours depuis une chaire, il s’est mis au milieu des tentes en plastique, à côté des décombres qu’il faut encore ramasser, et il a regardé dans les yeux ceux qui, à côté du tremblement de la terre, ont senti vaciller leur courage et peut-être s’écrouler leur espérance.

Qu’est ce que la vie, qu’est ce que l’amour, qu’est ce que la mort ? Des questions simples qui ne sont pas l’objet de débats de carton, elles sont la trame de notre humanité qui reste dénudée, à fleur de peau quand les circonstances arrachent violemment tous les masques. Pour cela le Pape signale, à peine a-t-il commencé de parler, qu’il est venu pour les consoler mais surtout pour les soutenir. Parce que, en fin de compte, où réside la consistance de l’homme ? Quelle est la pierre, s’il y en a une, sur laquelle on peut construire quand l’ouragan redouble de force ? Il n’y a pas d’autre question qui touche le fond du drame.

Le Pape avoue en face de ceux qui ont souffert du tremblement de terre l’émotion que lui a procurée la lecture dans le bréviaire du psaume 46 : « Dieu est notre refuge et notre force, puissant défenseur dans le danger ; pour cela nous n’avons pas peur même si la terre tremble et les montagnes s’écroulent dans la mer ».

J’avais lu un nombre innombrable de fois ces phrases, confesse-t-il, mais maintenant elles me remuent profondément parce qu’elles donnent une voix à l’expérience que vous êtes en train de vivre. Et en coupant court à ce que tous pensent il reconnaît qu’il y a une apparente contradiction entre cette force dont parle le psaume et la peur et l’angoisse que tous ont éprouvée.

Mais l’assurance qu’affirme la foi « n’est pas celle d’un surhomme…elle se base dans la certitude que Dieu est avec moi, comme l’enfant sait toujours qu’il peut compter sur sa mère et son père parce qu’il se sent aimé indépendamment de ce qui arrivera ». Alors le Pape les amène à regarder le Crucifié, signe en même temps de douleur et d’amour. Le Dieu que nous avons connu n’est pas dans les nuages, il est entré complètement dans la douleur et dans les épreuves des hommes, il a voulu se soumettre à l’humiliation extrême de la croix pour que personne ne puisse le sentir éloigné dorénavant. Sur cette pierre, leur dit Benoît, on peut construire, on peut reconstruire.

Les hommes et les femmes d’Émilie Romagne, travailleurs et joyeux, tant de fois éprouvés, ont écouté le Pape parler de leur propre histoire, comment la foi de tant de personnes a généré après la guerre en Italie un type d’homme capable de se lever et de reconstruire, de générer de la solidarité, de semer un avenir de paix et de liberté pour leurs familles.

Et toi, confirme en la foi mes frères, avait dit Jésus à Pierre.

Benoît XVI est arrivé au milieu de ceux qui ont traversé la catastrophe pour leur dire qu’ils ne sont pas seuls, qu’ils ne seront jamais seuls parce que l’Église est une compagnie charnelle et spirituelle, une amitié qui refait chaque matin le même Seigneur qui a vaincu la mort. « J’ai ressenti une émotion devant tant de blessures, mais j’ai vu aussi tant de mains qui veulent les guérir à côté de vous, j’ai vu que la vie recommence, qu’elle veut recommencer avec force et valeur, c’est cela le signe le plus beau et le plus lumineux ». Le signe que l’homme n’appartient pas au chaos ni à la furie absurde, mais au Mystère du Christ qui a planté sa tente parmi nous.