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Le rabbin Neusner, le Pape et le conflit de Gaza

Le rabbin américain que l'on présente comme "l'ami du Pape" répond à Paolo Rodari (17/1/2009)

Paolo Rodari a beaucoup de ‘scoop’, c’est indéniable.

L’interview du Rabbin Neusner, présenté partout comme l’ami du Saint-Père, me met quand même un tout petit peu mal à l’aise (ou pour tout dire me paraît une défense bien tiède, pour un "ami"), lorsqu’il s’exprime sur Pie XII, et surtout lorsqu’il réclame plus ou moins explicitement « un éventuel geste, de deuil et de mémoire au Musée du Yad Vashem » (qui « ferait une grosse impression ») lors de la visite ( ?) de Benoît XVI en Terre Sainte.
Peut-on laisser quand même le Saint-Père libre des gestes qu’il décidera de faire, ou de ne pas faire, à ce moment-là?
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Interview avec le Rabbin Jacob Neusner : « Ratzinger ne nous a pas trahis »
17 janvier 2009
Il Riformista
http://www.paolorodari.com/...

Le rabbin Jacob Neusner est né à Hartford dans le Connecticut en 1932.
Exégète raffiné des Écritures Sacrées juives, professeur d'histoire et de théologie du judaïsme au Bard College de New York, c'est en 1993 qu'il publia un essai encore actuel aujourd'hui, « A Rabbi talks with Jesus », qui suscita l'intérêt du préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Joseph Ratzinger.
Un intérêt sanctionné par une épaisse correspondance entre les deux, qui se porsuit encore aujourd'hui.
Lorsqu'en 2007 Benoît XVI fit sortir son premier livre comme Pontife, « Jésus de Nazareth », quelques-unes des raisons de cette intense amitié vinrent alors au jour. Neusner - cité dans le texte plus souvent que deux grands du calibre de Romani Guardini et de Saint Augustin - y était vanté par Benoît XVI pour la recherche sincère de la vérité mise en oeuvre dans son étude, une recherche ne tendant cependant pas vers l'adhésion au christianisme quant à prendre au sérieux la figure de Jésus et la prétention à la vérité contenue dans les Évangiles.

Jacob Neusner parle ici de son rapport avec Ratzinger et il fait le point sur le dialogue parcouru entre juifs et catholiques à la lumière du conflit Gaza, lequel, bien qu'essentiellement politique, influe aussi sur le rapport entre les différentes fois et religions.

- Rabbin Neusner, comment jugez-vous les mots du grand rabbin de Venise Elia Enrico Richetti second lequel avec Benoît XVI et sa réintroduction de l'ancien missel qui prévoit que le vendredi saint on prie pour les juifs, l'Église raye derniers « cinquante ans d'histoire » dans le dialogue entre judaïsme et catholicisme ?
- Je ne partage pas l'opinion du grand rabbin de Venise sur le futur du dialogue juifs-chrétiens. Ce dialogue a donné une grande contribution à l'échange réciproque entre les différentes fois. Entre autre, les engagements des Pontifes successifs - Pie XII, Jean XXIII, Paul VI, Jean Paul II et Benoît XVI en particulier - représentent une pierre miliaire pour le futur de nos rapports. Quant à la prière du vendredi saint, je dis seulement que toutes les religions prient pour l'éclairage des « autres ». Les hébreux prient pour l'éclairage des gentils et il ne se produit rien de différent dans la « contrepartie » catholique.

- Benoît XVI a t’il à coeur le rapport avec les juifs ?
- Le Pape Benoît XVI, dès le début de son pontificat jusqu'à aujourd'hui, n'a pas trahi les engagements pris de maintenir des bonnes relations entre catholiques-chrétiens et juifs.

- Selon vous, les mots de Richetti sont-ils influencés par les prises de position du Pape et d'autres représentants de l'Église sur le conflit de Gaza ?
- Le conflit avec le Hamas concerne le droit à l'État juif d'exister. Le Hamas ne veut pas faire la paix avec l'État d'Israël mais il veut seulement que le conflit continue à l'infini. Si le Hamas favorisait la paix avec Israël et les palestiniens, il affirmerait que l'État d'Israël existe. Et cela irait contre sa position et contre celle de ses partisans. Et il ferait de l'Ehzbollah et d'Ahmadinejad ses ennemis.

- Le dialogue juifs-catholiques procède par hauts et bas. Aujourd'hui on célèbre la journée de dialogue juifs-chrétiens. Où en sommes-nous?
- En comparant les relations qui existaient entre les juifs et l'Église catholique avant Jean XXIII et le Concile Vatican II et ce qui il y a maintenant, je peux dire qu'aujourd'hui les relations sont caractérisées bien plus qu'avant par le respect réciproque et l'amitié. Il y a de puissantes forces à l'intérieur de la communauté catholique et des institutions juives qui poussent vers l'amitié : par exemple, dans les universités pontificales romaines, l'estime et l'amitié sont alimentées à travers différents parcours académiques. De plus, les communautés juives soutiennent les jeunes générations qui entendent faire vraiment un sérieux travail de dialogue entre les deux parties.

- On parle d'une possible visite du Pape en Terre Sainte ? Selon vous, pourrait-elle être utile ?
- Une visite du Pape, dans les traces de celle déjà effectuée par Jean Paul II, ne pourra que favoriser l'amitié entre les juifs et les catholiques. Et il représenterait une pierre miliaire dans la reconnaissance catholique de l'État hébreu. Un éventuel geste, ensuite, de deuil et de mémoire au Musée du Yad Vashem ferait une énorme impression.

- Pie XII est jugé de manière ambivalente. L'Église catholique voudrait le béatifier, alors qu'au Yad Vashem il y a encore une légende qui le dépeint de façon ambiguë…
- Tant que les archives du Vatican n'auront pas été étudiées avec objectivité, de façon critique et dans toutes leurs parties, je crois qu'on ne pourra pas émettre un jugement définitif sur Pie XII. Il serait sage de remettre ce jugement définitif au terme de cet important travail. Aujourd'hui encore le souvenir de Pie XII est obscur.

- Comment jugez-vous la prière des musulmans pro Hamas en deux places symbole de Milan et de Bologne ?
- Une personne extérieure comme moi a du mal à dire son opinion sur une question qui concerne la définition de la nationalité italienne et de sa culture. Je crois que c'est un problème qui dépasse les frontières de l'Italie et concerne toute l'Europe. Pour les américains, c'est différent, car nous venons d'une tradition politique différente dans les relations entre les religions. Je crois de toute façon que c'est à l'histoire d'enseigner que l'Europe se fonde sur la chrétienté.



Sur ce thème:
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