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Rencontre avec le clergé de Rome

Une séance de "questions-réponses" au débotté, comme il en a le secret. (26/2/2009)

Un père et ses fils

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Felici

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Intégralité du reportage photo ici:
http://www.fotografiafelici.com/
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Comme de coutume en début de Carême, le Pape a rencontré ce matin au Vatican les Curés et les autres prêtres du diocèse de Rome.
(VIS)

J'ai traduit deux articles italiens (Raffaella), qui se complètent assez bien, en attendant le texte de la rencontre.

Une dépêche d'APCOM

" Nous sommes en famille. C'est un instant de repos spirituel. Ce n'est pas un oracle qui parle, mais nous sommes dans un instant d'échange familial".

C'est ainsi qu'a commencé le 'question time' du Pape avec les prêtres et le clergé romain, reçus ce matin en audience dans la Salle des Bénédictions, au Vatican.
"Cette rencontre est aussi pour moi très importante, pour connaître la vie des paroisses, vos expériences - a dit Ratzinger, parlant a braccio- et je voudrais moi aussi apprendre à m'approcher de la réalité, parce que dans le Palais Apostolique, je suis un peu loin. Vous vivez jour après jour la réalité de vos paroisses " ;.
La rencontre de Benoît XVI avec le clergé romain a duré une heure et demie.
Huit questions ont été posées, qui ont embrassé des thèmes allant du sens de la mission à la liturgie, de la pastorale juvénile à la crise économique.
" Il ne suffit pas de prêcher ou de faire de la pastorale avec le bagage précieux de la théologie - a poursuivi le Pape – mais cela doit être personnalisé à partir de la connaissance académique, dans une vision personnelle de ma vie pour atteindre les autres personnes".
" Ne perdons pas la simplicité de la vérité. Dieu existe, et ce n'est pas un être hypothétique et lointain, mais il est proche - a t'il ajouté- il parle avec moi. Nous ne proposons pas de réflexions, ou une philosophie, mais nous proposons l'annonce simple de Dieu qui agit aussi avec moi".

Pour Ratzinger, donc, " la première aide est notre expérience personnelle". "Nous envoyons des hommes sur la lune, nous sommes des hommes de notre temps, nous vivons avec les mass media d'aujourd'hui. Si moi-même je prends sérieusement mon expérience et si je cherche à personnaliser en moi ma réalité - a-t-il expliqué- nous sommes en chemin pour nous faire comprendre aussi aux autres.
Qui connaît le mieux les hommes d'aujourd'hui que le curé ? Les hommes viennent chez nous souvent sans masque, sans prétextes élevés, dans la situation de la souffrance, de la maladie, de la mort, dans le confessionnal sans masque, avec leur être".

Au terme de la rencontre, un curé romain a offert au Pontife une poésie en romain écrite en vue de la visite de Benoît XVI au Capitole, le 7 Mars.

© Copyright Apcom

Radio Vatican

Benoît XVI au clergé romain : parole et témoignage pour atteindre le coeur de l'homme d'aujourd'hui.
Et sur la crise économique : les racines sont dans l'égoïsme
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Les raisons profondes de la crise économique, l'importance de la première annonce et, encore l'urgence éducative, le rôle du curé dans la société d'aujourd'hui et la centralité de la liturgie dans la vie du chrétien : ce sont quelques-uns des thèmes forts affrontés par Benoît XVI dans sa traditionnelle rencontre au Vatican avec le clergé romain, au début du Carême, le premier avec le nouveau cardinal vicaire, Agostino Vallini (NDT: il a succédé à Camillo Ruini). En présentant l'évènement, le "porporato" a mis l'accent sur la dimension familiale de la rencontre dans laquelle les curés romains ont pu raconter à leur évêque les succès et les difficultés de leur activité pastorale

Une rencontre caractérisée par l'affection et la franchise.
Un échange familial, a dit le Pape, en soulignant combien il est important pour lui de pouvoir écouter les expériences des prêtres de son diocèse. Benoît XVI a répondu à huit questions de curés, expressions de l'Église de Rome, qui ont embrassé différents thèmes. Répondant à un prêtre du quartier périphérique de Tor Bella Monaca, où la crise économique se fait particulièrement sentir, le Pape a réaffirmé que l'Église est appelée à dénoncer les faillites du système économico-financier sans morale:
"Dénoncer ces erreurs fondamentales qui se sont aujourd'hui avérées dans l'écroulement des grandes banques américaines : l'avarice humaine est une idolâtrie qui va contre le vrai Dieu, et une falsification de l'image de Dieu avec un autre dieu - Mammon ; nous devons le dénoncer avec courage mais aussi concrètement, parce que les grands moralismes n'aident pas s'ils ne sont pas soutenus par la connaissance de la réalité, qui aide aussi à comprendre ce qu'on peut faire concrètement! "
Depuis toujours, a-t-il remarqué, l'Église non seulement dénonce les maux, mais montre les chemins qui mènent à la justice, à la charité, à la conversion des coeurs. Ce n'est pas toujours facile, a t'il reconnu, parce que souvent des intérêts de groupe s'opposent. Dans l'économie aussi, la justice ne se construit donc que s'il y a les justes, et ceux-la se forment par la conversion des coeurs.

Deux questions, en particulier se sont arrêtées sur le défi de la mission évangélisatrice. Le Pape a exhorté le clergé romain à unir les études de théologie avec l'expérience concrète pour traduire la Parole de Dieu à l'homme d'aujourd'hui. Nous ne devons pas perdre la simplicité de la Vérité, a t'il dit encore, qui ne peut pas être assimilé à une philosophie.
Benoît XVI a ensuite mis l'accent sur le rôle du curé qui, a-t'il affirmé, connaît l'homme mieux que personne en profondeur, au-delà des rôles qu’il assume dans la société.
"Pour l'annonce, nous avons besoin des deux éléments : le témoignage et la parole. La parole est nécessaire, qui fait apparaître la vérité de Dieu, la présence de Dieu dans le Christ et donc l'annonce est une chose absolument indispensable, fondamentale, mais le témoignage aussi est nécessaire, qui donne de la crédibilité à cette parole, afin qu'elle n'apparaisse pas seulement comme une belle philosophie, une utopie. Et en ce sens il me semble que le témoignage de la communauté des croyants est de très grande importance. Nous devons ouvrir, autant que nous pouvons, lieux des lieux d'expérience de la foi".

Le Pontife a ensuite offert sa réflexion sur un thème qui lui est particulièrement cher, celui de l'urgence éducative.
Le devoir des prêtres, a t'il remarqué, est d’offrir aux jeunes une formation humaine intégrale. Et il a réaffirmé qu'aujourd'hui nous vivons dans un monde où beaucoup de personnes ont une masse de connaissances mais sans orientation intérieure éthique. Pour cela, l'Église a le devoir de proposer une formation humaine éclairée par la foi. S'ouvrir donc à la culture de notre temps, mais en indiquant des critères de discernement.

Dans la rencontre il n'a pas manqué de moments sympathiques, comme quand un curé du quartier de la Casilina a décliné un sonnet en romain pour célébrer la visite prochaine de Benoît XVI au Capitole. Une poésie que le Saint Père a particulièrement aimée :
" Merci ! Nous avons senti parler le coeur romain, qui est un coeur de poésie. Il est très beau sentir un peu romain et de sentir que la poésie est profondément enracinée dans le coeur romain. C'est là peut-être un privilège naturel que le Seigneur a donné aux romains, c'est un charisme naturel qui précède les privilèges ecclésiaux… " (rires - applaudissements)

Dans l'entretien avec le clergé romain, qui a duré presque deux heures, le Pape a aussi parlé de la liturgie en réaffirmant qu'apprendre à célébrer signifie connaître Jésus Christ, entrer en contact avec Lui. La Liturgie, dans sa réflexion, doit toujours davantage le coeur de notre être chrétien.

Le Pontife a également indiqué la particularité de l'Église de Rome, appelée à présider dans la Charité. Un don, a t'il affirmé, qui concerne tous les fidèles de Rome. Le ministère pétrinien, a t'il ajouté, doit garantir l'unité et la richesse de l'Église, en prévenant toute absolutisation et en excluant tout particularisme.

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Joël Prieur dans Le Choc du Mois Merci, François Vayne