Jugement téméraire, calomnie, mensonge
Pour aider à faire un examen de conscience après les dernières polémiques, un article sur Liberté Politique (21/3/2009)
Je lis à l'instant sur le site Liberté Politique un article signé d'un dominicain, le Fr. Emmanuel Perrier
On en lira l'intégralité ici: http://www.libertepolitique.com/..
Je me suis sentie particulièrement concernée par certains passages, que je me permets de reproduire ici, en y ajoutant quelques commentaires (entre [] et en italique)
Quelques blogs, en France, se hâtent de rectifier la désinformation. Je crois pouvoir compter mon site parmi eux.
Mais parmi les "défenseurs", il y a aussi les ouvriers de la 25ème heure. Certes mieux vaut tard que jamais... mais ce serait bien de les entendre plus tôt.
Comme l'auteur de cet (excellent) article nous invite à le faire, j'ai moi aussi réfléchi.
Williamson, Recife, le préservatif… et les cathos-gogos
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Ces derniers temps, j’ai croisé de nombreux catholiques atterrés par l’affaire Williamson, puis irrités par l’histoire de la fillette de Recife, enfin effondrés devant les propos du pape en Afrique sur le préservatif. Quand j’écris "enfin", c’est une clause de style. Il n’y a aucune raison pour que ça s’arrête. La provocation marche tellement bien qu’il serait inconséquent pour les médias de ne pas remettre 2 € dans le Juke-box la semaine prochaine.
Outre les prescripteurs de l'opinion, qui vivent en circuit fermé, il y a trois moteurs de ce énième accès d’anticatholicisme.
Les deux premiers mènent le bal : un groupe restreint mais vociférant de fanatiques haineux d’un côté, l’immense foule des français post-chrétiens en guerre avec leur passé de l’autre, qui ont besoin régulièrement qu’on leur ressorte une bonne excuse pour ne pas mettre les pieds à l’église.
Le troisième moteur, ce sont les cathos-gogos, happés par la vague, se laissant aller à hurler avec la meute, à relayer l’indignation publique, à en causer et bavasser avec le voisin, la famille et tous ceux passant à portée de voix. Le catho-gogo, ce n’est pas l’autre, ce n’est pas un petit groupe, le catho-gogo c’est l’immense majorité d’entre nous [pardon de commettre un péché d'orgueil, mais je n'en fais pas partie. "Suivant" le Saint-Père depuis 4 ans, je prévois assez bien et à chaque fois les polémiques à venir, et je fais ce que je peux pour les dénoncer dès le premier jour en retournant à la source de l'info... le problème est que je suis assez peu lue ] , nous qui avons, de près ou de loin, de plus ou moins bon gré, comme acteur ou comme souffleur, participé au gigantesque happening médiatique dont nous étions les hôtes flattés [ L'auteur renvoie donc dos à dos les deux "camps", je suis un peu réticente...]. Et avant l’arrivée de la nouvelle vague, le moment est propice à un sérieux examen de conscience, du genre de ceux qui conduisent au confessionnal. Car deux types de péchés ont été massivement commis depuis un mois et demi parmi les chrétiens français : l’un contre la vérité sur les personnes, l’autre concernant le devoir d’être moins bête.
[ J'ai vu au moins deux des groupes à l'oeuvre ici, dès le premier jour de l'affaire de Recife.. Ceux qui avaient "honte", "mal à leur église", etc.. Les plus féroces remerciaient l'auteur du blog pour son "courage"!!! On ne doit pas parler de la même chose. J'ai tenté de réagir, sans succès, au point que j'en étais arrivée à douter de la rectitude de ma réaction]
La médisance, le jugement téméraire, la calomnie et le mensonge sont les formes essentielles (..) des offenses faites à la vérité.
On peut en être auteur ou, plus souvent, complice.
Ainsi, se prononcer de manière définitive sur une affaire qui a lieu à l’autre bout du monde sur la seule foi d’une dépêche AFP est quasi-inévitablement un jugement téméraire. Il en va de même lorsque l’on commente la levée d’une excommunication sans savoir ce qu’est une excommunication (car ça n’est pas une « exclusion de l’Église » au sens des terrains de foot et des partis politiques). Il y a malveillance ou calomnie lorsque l’on ne se tait pas après avoir appris que l’interview du misérable Williamson datait de trois mois. On inclura aussi les paroles et les pensées de mépris et de haine à l'égard des chrétiens impliqués dans ces affaires, mais aussi à l’égard des instigateurs ou des complices de la frénésie médiatique [là aussi, je suis légèrement perplexe]. Ce qui constitue le péché – faut-il le préciser ? – c’est l’engagement de la volonté dans l’acte. Avoir des tentations auxquelles on résiste n’entraîne la commission d’aucun mal.
Circonstances aggravantes : lorsque l’offense touche le pape ou des évêques, elle blesse l’unité même de l’Eglise. Lorsque l’offense est commise par un journaliste chrétien ou quelqu’un en charge de la diffusion de l’information, la culpabilité est plus grande car elle émane d’un professionnel dont l’expérience morale devrait le prémunir de telles faiblesses [ je n'aurais pas la cruauté d'insister, mais les attaques frontales ou feutrées de la presse chrétienne, en France, ont certainement fait plus de mal, et davantage blessé le saint-Père que celles de Libé ou du Monde, car elles ont pu être reprises avec une sorte d'autorité morale par l'ensemble des revues de presse].
Cas particulier : en cas d’addiction aux médias, de besoin irrépressible d’en parler ou d’y penser, il y a ce que l’on appelle un vice, une habitude ancrée contre laquelle la lutte est plus longue et plus exigeante [c'est sans doute vrai. Mais à qui s'adresse réellement ce reproche?].
Le devoir d’intelligence
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... Il est grand temps que les catholiques de France arment leur intelligence et prennent le temps de la réflexion. À défaut, ils risquent de passer encore de très mauvais carêmes sous les feux des médias.
Qu'ajouter à cette conclusion hélas prophétique?
Ceux qui en ont le courage pourront relire ceci:
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