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Enquête sur le "berlusconisme"

Une lecture catholique dans un article important de Massimo Introvigne. Sa réflexion s'applique aussi à nous français (29/1/2011)

Si vous voulez vraiment comprendre quelque chose au "phénomène Berlusconi", autre chose, en tout cas, et de bien plus subtil que le monstre de foire décrit par les medias (certains savent très bien ce qu'ils font, d'autres se contentent de recopier sottement, en se disant que c'est bien suffisant pour leurs idiots de lecteurs), il faut lire cet article important de Massimo Introvigne, paru ce matin dans La Bussola. Il explique tout de façon cristalline, sans aucune complaisance pour les frasque du Cavaliere, mais sans indulgence non plus pour ses détracteurs : on n'est pas forcé d'être d'accord, mais d'admettre que ses arguments ont une indéniable légitimité, si!
Car il a au moins trois titres pour le faire.
Il est sociologue et historien, il est italien, il est catholique (ce qui est le point de vue de mon site).

- L'italien, qui a souvent l'occasion de voyager et de rencontrer des confrères étrangers, remarque: "Ce n'est pas la première fois, que, fréquentant les milieux internationaux, hors de l'Italie, on me demande comment expliquer le phénomène Berlusconi. La difficulté étrangère de comprendre le berlusconisme ne commence certes avec le Bunga Bunga. On peut dire du reste que la Gauche italienne et ses intellectuels, ont compris très peu de chose du berlusconisme".
L'italien comprend certes mieux que quiconque "l'ethos italien", que Berlusconi incarne, et pas uniquement par cynisme

- Le sociologue et historien reprend le thème de la vraie et des fausses droites - amplement développé dans un article que j'ai déjà traduit ici (Vraie ou fausses droite: comment les reconnaître) - et du fusionisme. Le "charisme" de "l'archi-italien" Berlusconi a su fédérer autour de sa personnes des alliances improbables, entre des droites qui n'ont pas d'autre chose en commun que la haine du "communisme" (il ne s'agit pas des soviétiques, inutile de nous prendre pour des débiles, tout le monde sait que le mur de Berlin est tombé, mais de ses nouveaux oripeaux gauchistes, peut-être encore pire que leurs ancêtres) encore bien présent en Italie (et en France!) dans les milieux-clés de la culture, des medias, de la magistrature, de l'éducation.
Le fusionisme, c'est ce que le charisme de François Mitterrand avait su réaliser avec la gauche en 1981. Et peut-être aussi ce que Le Pen n'avait pu réaliser que dans le cadre plus restreint de ce qu'on nomme en France l'"extrême-droite".

- Le catholique pense que la droite traditionnelle, attachée aux valeurs non négociables, n'a peut-être pas fait un mauvais choix en cherchant un abri dans la "grande tente de Berlusconi" (l'image savoureuse qu'il a trouvée, en référence sans doute à la tente de l'"ami" Khadafi et du bunga bunga). Cela aide à comprendre la relative indulgence de L'Eglise - et notamment la sympathie du Pape.

L'article se termine par une interrogation. Comme tout mouvement fondé sur le "charisme" d'un homme, il aura une fin. Qu'en restera-t-il après?

-> Voir aussi:
Berlusconi, l'homme à abattre
Berlusconi, l'homme à abattre (II)
Le Pape n'accable pas Berlusconi

Le berlusconisme au-delà du Bunga Bunga
Massimo Introvigne
29-01-2011
(article en italien ici. Ma traduction)
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A l'embarras, et même à l'effarement des catholiques italiens face aux récents événements de la politique, le cardinal Bagnasco a fait entendre une voix forte, mais équilibrée, condamnant autant le «libertarisme» et le «moralisme» (ndt: Le Pape n'accable pas Berlusconi). A la dénonciation claire des modes de vie incompatibles avec l'éducation qui est dûe aux jeunes et à la dignité des institutions s'est ajoutée une critique de "modèles mentaux et de comportements radicalement partisans", où les torts ne sont certes pas tous d'un seul côté: et "certains - a ajouté le cardinal - se demandent ce qui motive l'énorme quantité des enquêtes en cours" contre un certes particulier accusé.

Tout cela réclame toutefois une réflexion, la plus sérieuse et la plus approfondie possible, sur ce qu'on appelle le berlusconisme, dont - me trouvant ces jours-ci à l'étranger - je comprends toute la difficulté. Ce n'est pas la première fois, que, fréquentant les milieux internationaux, hors de l'Italie, on me demande comment expliquer le phénomène Berlusconi. La difficulté étrangère de comprendre le berlusconisme ne commence certes avec le Bunga Bunga. On peut dire du reste que la Gauche italienne et ses intellectuels, ont compris très peu de chose du berlusconisme: d'où leurs défaites récurrentes. Rien que pour situer la question, plusieurs livres ne suffiraient pas, et certains - de valeur inégale - ont déjà été publiés.

Je pense que l'utilisation de cinq catégories sociologiques, et précisément de la science politique, nous permet non pas de résoudre le problème mais au moins de le décrire, ouvrant des «fenêtres» sur une question qui n'est pas simple.

1. Une Italie, beaucoup de droites

La première est la notion de droite . Bien que Berlusconi se définisse comme un homme du centre, la notion de centre est nébuleuse et vague. La consistance électorale et de nombreuses propositions politiques de Berlusconi appartiennent à la droite, ou du moins se présentent comme hostiles et alternatives à la gauche. Sur le thème des droites, beaucoup - y compris moi-même - sont revenus, à l'occasion des mutations récentes et extrêmement rapides de Gianfranco Fini. Il est utile de rappeler l'essentiel de cette discussion. Les notions de droite et de gauche viennent de la Révolution française. Est de droite celui qui s'oppose à la Révolution française et à ses principes. Ceux qui au contraire, pour diverses raisons, sont favorablees à la Révolution sont à gauche.

Au cours des XIXe et XXe siècles - dès lors que le processus révolutionnaire qui a fait un pas décisif avec la Révolution française ne s'arrête pas, mais continue - naissent d'autres "droites" qui compliquent le tableau. Il y a une «droite» libérale, qui accepte les principes de la Révolution française, mais refuse le passage suivant vers le socialisme. Et il y a une «droite» nationale-révolutionnaire, ou socialiste nationale, qui accepte de nombreux éléments essentiels du socialisme, mais refuse l'assimilation finale du socialisme dans le communisme marxiste d'obédience soviétique.

Chacune de ces «droites» est fragmentée en de nombreuses variantes, de sorte que les livres sur les droite en Europe - et ailleurs - ressemblent parfois à un effort de classification digne de Carolus Linnaeus(1707-1778) (ndt: père de la classification moderne des organismes vivants). Et en Italie, les «droites» sont socialement diffuses. Pendant des années, ils ont trouvé peu de représentation politique, mais il se produit régulièrement ce que Giovanni Cantoni a nommé dans un livre "la leçon italienne."

Quoi qu'il en soit, les Italiens ne veulent pas voir la gauche explicitement au pouvoir, et quand ce danger menace, ils se rebellent. Du point de vue doctrinal, plus une position est claire, plus elle est forte. C'est bien l'avantage de la droite catholique contre - révolutionnaire qui d'un point de vue historique, peut se dire la droite initiale, la droite DOC (ndt: sigle qui signifie "denominazione d'origine controllata") par rapport autres droites. Mais à cette force spéculative ne correspond pas une égale force opérative. Dans la pratique politique - qu'il s'agisse d'élections ou d'autres moyens d'accéder au pouvoir - la droite «vraie» ne peut gagner que si elle fait alliance avec quelqu'un d'autre, souvent avec d'autres «droites» qu'elle nomme, non sans raison, «fausses».

2. L'opération fusioniste

D'où le second concept important pour notre problème: le «fusionisme». On croit que ce concept est né aux États-Unis au XXe siècle, mais non. Il est né en France au XIXe siècle, parmi les droite royalistes divisées par des questions à la fois doctrinales et dynastique. Une «droite» libérale, dite orléaniste - tenue en suspicion tant par la droite contre-révolutionnaire parce les Orléans avait adhéré à la Révolution française, que par la droite nationale-révolutionnaire à cause du lien de ces même Orléans avec une bourgeoisie accusée d' exploiter implacablementles pauvres - propose une alliance qu'elle nomme justement «fusion» à toutes les droites monarchistes. Ces dernières pensent différemment sur beaucoup de choses, mais elles devraient au moins avoir une préférence commune pour la monarchie contre la république. Les temps et les lieux ne sont pas mûrs, et le «fusionisme» des Orléans échoue.

Mais il aura du succès ailleurs , notamment aux États-Unis où la «fusion» qui combine «droites» chrétiennes, libérales et même libertaires, portera le Parti républicain à ses victoires les plus spectaculaires.
Berlusconi a mis sur pied une opération fusioniste classique. Il a planté sa tente, sous laquelle toutes les «droites» peuvent rester ensemble. A personne, il ne demande de trahir son identité.

La droite (ndt: sans guillemets!) catholique peut rester sous la tente et jouer son rôle - en grande partie parce que, comme le note souvent le Pape, dans le monde moderne, les catholiques fidèles à leurs principes non-négociables sont tout simplement expulsés et marginalisés. La «droite» libérale classique est la bienvenue. Même des «droites» socialisantes - pensons à certains "partis de la dépense publique" du Sud, qui, du moins jusqu'à récemment, sont restés fermement avec Berlusconi - c'est-à-dire radicaloïdes et libertaires, sont bien accueillis. Personne n'est empêché de donner son avis, mais personne non plus n'a le droit d'interdire à son voisin de dire le contraire.

Les voisins agacent, c'est vrai: les catholiques ne sont pas ravis de se retrouver avec des radicaux libéraux et libertaires, parfois parfois libertins. Mais ils sont sous cette tente, car ici, ils peuvent dire à peu près ce qu'ils veulent et pas ailleurs. Et même, sur certaines questions loin d'être secondaires - je pense au mariage gay - les catholiques ont réussi à faire accepter leur position à la majorité de leurs compagnons de tente, les convaincant plus ou moins , mais ramenant malgré tout le résultat à la maison.

3. L '«ennemi» communiste

Troisième notion: la désignation de l'ennemi. Pour que les opérations fusionnistes réussissent, la présence significative d'un adversaire est nécessaire. Il est difficile de faire rester ensemble des gens qui ne s'aiment pas. Mais elles resteront ensemble si elles craignent le même ennemi qui s'approche. Pour que le fusionisme réussisse, il faut que Hannibal (247-182 avant JC) soit aux portes. Le plus grand fusioniste de l'histoire politique américaine, Ronald Reagan (1911-2004), réussit à faire tenir ensemble des "droites" disparates en les convainquant que l'«empire du mal» communiste soit menaçait le monde, soit pouvait être vaincu. Il avait raison sur ces deux points.

Berlusconi a construit sa victoire de 1994 sur la peur des «communistes». Ou c'était lui qui gagnait, disait-il, ou "Occhetto (ndt: dernier secrétaire du PCI ) et D'Alema au Palais Chigi (siège de la présidence du Conseil, ndt)".
C'est lui qui a gagné. Le fusionisme de Berlusconi fonctionne à travers le mécanisme toujours renouvelé de la désignation de l'ennemi communiste. Les adversaires de Berlusconi répétent comme des disques rayés que "les communistes sont partis". Mais c'est justement sur ce point qu'ils perdent. Dire que l'Union soviétique n'existe signifie répéter un lieu commun, même si ce n'est pas un réconfort total pour un pauvre qui vit en Corée du Nord, où bien sûr il y a encore le communisme.

Mais surtout, le communisme italien après la Seconde Guerre mondiale n'était pas le communisme soviétique des chars. La théorie de l'hégémonie d'Antonio Gramsci (1891-1937) - que le PCI avait adoptée un peu par conviction et un peu par contraintes internationales - remplaça la prise directe du pouvoir par le coup d'État, et, plus précisément, les chars armés par la lente infiltration dans les ganglions du pouvoir réel: école, culture, universités, journaux, judiciaire. Le vieux PCI n'était pas au gouvernement. Mais dans les universités, les rédactions des journaux, les tribunaux, il était amplement au pouvoir. C'était ce pouvoir qui gênait beaucoup d'Italiens, et qui est toujours là. Lorsque Berlusconi affirme que de nombreuses rédactions de journaux et de tribunaux de la République sont "communistes", il utilise peut-être un langage simpliste, mais il dit aussi une vérité que les Italiens expérimentent sur leur peau.

L'appareil hégémonique de la gauche dans la culture, l'éducation, la magistrature, n'a pas été démantelé. En particulier, les centristes - qui sur ce point jouent leur existence - peuvent bien insister que les «communistes» ne sont plus là. On peut ergoter sur la signification changeante du terme "communiste" - en intégrant des thèses radicales sur la vie et la famille, les «communistes» d'aujourd'hui, devenus parti radical de masse sont peut-être pires que ceux d'hier -, mais les Italiens qui votent pour Berlusconi sont convaincus que c'est lui qui a raison, et que les intellectuels et les centristes ont tort: le système de pouvoir communiste continue à fonctionner, avec ou sans le Mur de Berlin. Et quant aux tribunaux, les magistrats ne sont sans doute pas tous des communistes, mais parfois les Italiens ont l'impression - certainement exagéré mais compréhensible - que tous les juges sont des communistes.

4. Le charisme

Quatrième concept: le charisme. Il n'y a pas besoin de déranger Max Weber (1864-1920) (ndt: sociologue et économiste allemand, considéré comme le fondateur de la sociologie moderne ) pour savoir qu'une opération fusioniste, en plus d'un ennemi aux portes, a besoin d'un chef charismatique. Barry Goldwater (1909-1998) avait peut-être pensé l'opération fusioniste de façon plus profonde que Reagan, mais ce fut Reagan qui remporta la victoire car il était doté de charisme, cet étrange réalité aussi difficile à définir que facile à reconnaître.

Que Berlusconi soit charismatique, même ses détracteurs les plus enragés ne le nient pas. Et les sociologues qui ont étudié le charisme l'ont défini comme une forme, et non pas comme un contenu. Le fait qu'il soit difficile de saisir et de définir une "doctrine du berlusconisme" n'est pas un obstacle au charisme. C'est plutôt le contraire. Le charisme, dans sa déclinaison fusioniste, consiste à être reconnu par chacun comme proche , et par personne comme identique. Quiconque est sous la tente et se mire dans Berlusconi voit en lui quelque chose de lui-même.

Weber avait également prédit les conflits entre les différents types d'autorités qui coexistent dans la société moderne: juridico-bureaucratique, traditionnelle (typique de l'Église catholique) et charismatique. Le charisme, au sens de Weber, a souvent surgi dans l'histoire en dehors de tout contexte institutionnel, même si les institutions ont trouvé des moyens de le banaliser (ndt: M. Introvigne utilise un néologisme, forgé par le sociologue Max Weber, qu'il met entre guillemets, et qu'on pourrait traduire par «routinisation»).

Au-delà de Weber, la sociologue des religions contemporaine Eileen Barker, a forgé en 1993 le néologisme "charismatisation" pour indiquer comment dans le monde post-moderne le charisme est construit à travers une interaction, qui fonctionne aussi "depuis la base", entre la figure charismatique et ses partisans. Sauf que, construit ainsi, le charisme post-moderne a souvent des traits imprévisibles et anarchiques, comme le montre bien le cas de Berlusconi.

Le résultat est une relation difficile entre l'autorité que Berlusconi tire de son charisme - et de la légitimité électorale, bien sûr, mais la seconde ne serait pas sans le premier - et les différents types d'autorités: celle juridico-bureaucratique des institutions et de la magistrature, et celle traditionnelle de l'Eglise. Les affaires contingentes ont certes une gravité particulière. Mais les racines du malaise exprimé par le cardinal Bagnasco puisent bien à ce "contraste charismatique" qui vient de loin.

5. L'ethos italien

Cinquième notion: l'ethos. Chaque nation a son propre ethos, composé de traits de caractère national qui dérivent de la langue, de la culture, de la religion, d'un long dépôt de vertus et de vices. Peut-être Reagan n'aurait-il pas gagné en Italie car il était un leader typiquement américain. Berlusconi, au contraire, est archi-italien, et il a planté les piquets de sa grande tente fusioniste tout en maintenant le regard sur le caractère national italien.

Il sait que l'Italie est catholique , et la tente n'a jamais manqué de crucifix, d'aumôniers et d'attention pas seulement formelle aux principes non négociables - le cas d'Eluana l'enseigne. Ses vices sont, hélas, des vices historiques et répandus chez les Italiens, même si leurs dimensions, s'agissant de leaders charismatiques deviennent souvent franchement exorbitantes, et empirent peut-être avec l'âge.

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Si nous introduisons ces catégories, nous comprenons quelque chose que les étrangers et même de nombreux intellectuels de chez nous ne comprennent presque jamais: pourquoi Berlusconi a du succès.
Il en a parce qu'en Italie, les «droites», bien que souvent laissées dans l'histoire sans représentation, sont très répandues dans le corps social.
Parce qu'il su les mettre ensemble, par une opération de fusionisme parfois sans scrupule, désignant clairement l'ennemi: le «communisme» qui, selon les intellectuels a disparu, mais pour la majorité des Italiens est toujours là.
Parce qu'à tous ceux qui sont venus dans la tente fusioniste, il a offert un leader charismatique - unique "liant" grâce auquel les fusionismes marchent.
Mais, peut-être plus important encore, parce qu'il a fait preuve d'une syntonie pas seulement rhétorique avec l'ethos national.
Le problème du charisme est qu'il est lié à la personne. Il n'y a pas de partis charismatiques, il n'y a que des leaders charismatiques. Pour cette raison, tout fusionisme lié au charisme d'un leader est exposé au vieillissement et au déclin, parce que les gens vieillissent.

Le problème n'est pas tant le Bunga Bunga que la conscience croissante que, comme tous ceux qui sont nés d'une femme, même Berlusconi n'est pas éternel et que "la phase post-charismatique" d'un mouvement social est toujours un processus difficile et complexe. Cela peut arriver dans cinq jours ou dans cinq ans, mais la formule en cinq étapes que j'ai essayé de décrire est destinée à épuiser ses effets.

Quand cela finira, les catholiques attachés aux principes non-négociables qui ont décidé de rester sous la tente pourront dire, que somme toute, ils n'ont pas fait un mauvais choix. Beaucoup de nos voisins - y compris la très catholique Espagne, au moins pour son histoire - ont la reconnaissance des unions homosexuelles, les enfants donnés en adoption à des couples de même sexe, souvent l'euthanasie. En Italie, il n'existe pas de telles choses - les cas, heureusement pour l'instant isolés comme celui d'Eluana, sont l'oeuvre de la magistrature - parce que les piquets de la tente d'une certaine façon ont tenu bon.

Certains catholiques garderont un sentiment de malaise, d'avoir eu à coexister avec les libertaires et libertins, sous la bannière d'un charisme éthiquement anarchique et structurellement post-moderne, très loin du parcours traditionnel qui conduit une personne à être reconnue comme faisant autorité, qui est précisément celui de l'Église. Mais peut-être la vraie question est-elle une autre.

Les catholiques ont profité de ces années de relative liberté d'action sous la tente de Berlusconi pour construire à travers les parcours de formation et d'éducation réclamés par le cardinal Bagnasco une présence plus forte, celle que Benoît XVI a appelé une nouvelle classe dirigeante, avertissant aussi que "cela ne s'invente pas". Ce ne sont pas les mots de tel ou tel homme politique qui comptent. Bientôt, on pourra voir les faits. La suite, comme on dit, au prochain épisode.

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