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Provocations antichrétiennes: protester, ou pas?

Après la destruction du corps du délit dans l'exposition blasphématoire d'Avignon, une énième provocation antichrétienne à Madrid amène le journaliste José Manuel de Prada à se poser les mêmes questions que nous. Article sur www.religionenlibertad, traduit par Carlota (18/4/2011, mise à jour ultérieure, à ne pas manquer!)

-> Lire ici:
La provocation "piss Christ"

Protester, ou ne pas protester?

L’œuvre d’art blasphématoire – que je ne nomme pas à nouveau ici, car elle est vraiment innommable - exposée à Avignon a été détruite hier par des inconnus (1).
Juste avant l’annonce de la nouvelle, Carlota posait la question : Faut-il mieux ne rien dire quand il y a trop à dire ? Mais n’est-ce pas plutôt que nous ne sommes plus capables d’avoir à dire?

Elle a traduit un article de l’écrivain et éditorialiste espagnol Juan Manuel de Prada, réagissant à une ultime provocation anticatholique dans son pays : l'appel à une « procession athée » programmée pour le 21 avril 2011, Jeudi Saint, à Madrid en même temps que la procession solennelle catholique du Jeudi Saint. Elle a finalement été annulée in extremis, mais pas pour les bonnes raisons.
Un épisode qui renvoie aux fortes mises en garde du Saint-Père, s'adressant avant-hier au nouvel Ambassadeur d'Espagne près le Saint-Siège: Discours à l'ambassadeur d'Espagne

Que dans certains milieux on ait tendance à considérer la religion comme un facteur socialement insignifiant, et même gênant, ne justifie pas le fait quon essaie de la marginaliser, parfois au moyen de la diffamation, l'injure, la discrimination et jusqu'à l'indifférence devant des épisodes de claire profanation

La procession athée chemine de l’intérieur
Juan Manuel de Prada
Texte en espagnol: http://www.religionenlibertad.com/articulo.asp?idarticulo=14955

Les déclarations de l’un des organisateurs, en lançant la convocation de cette « procession athée » (*) qui prétendait défiler l’après-midi du Jeudi Saint, m’ont fait frémir : « Nous représentons un front idéologique. Un front dédié, uniquement et exclusivement au châtiment des consciences catholiques. Notre objectif est de faire mal. Et nous ne le ferons pas en les ménageant ».
Il ne m’échappe pas que l’odium fidei est un sentiment inextinguible dont les braises ne s’éteindront jamais, tant que le monde est monde, mais je m’étais habitué à considérer que, dans cette phase démocratique de l’Histoire, l’odium fidei se manifestait sous des expressions moins furibondes, plus sibyllines ou aseptisées, englobées sous ce qu'il nous est donné d’appeler « laïcisme ».

Les déclarations de cet organisateur de «procession athée» m’ont permis de comprendre que deux expressions de l’odium fidei peuvent être simultanées et concurrentes, qu’il peut y avoir un État qui très démocratiquement impose une idolâtrie politique d’accomplissement obligé, en même temps que ses plus furibonds paladins s’occupent de « châtier » et de « faire mal » aux récalcitrants qui s’obstinent à ne pas obéir. De fait, les haineux les plus acharnés de la religion surgissent là où on a imposé une idolâtrie politique qui combat la religion d’une manière sibylline.
Il est connu de tous que certains secouent l’arbre et d’autres ramassent les noix. Et les déclarations aussi furieuses que celles prononcées par celui qui a convoqué la « procession athée », n’acquièrent leur sens entier que si nous les interprétons à la lumière d’autres d’apparence plus sibylline, comme celles que faisait valoir Peces-Barba (cf. Le bâton pour les catholiques) dans un article récent. « Plus on leur accorde, plus on les supporte, et pire ils répondent. Ils ne comprennent que le bâton et la séparation entre les domaines». (...)

La «procession athée» a été, finalement, interdite, pour des raisons bien collatérales et mêmes étranges (*), peut-être parce que les haineux sibyllins de la religion, dans le rôle des gentils flics, considéraient qu’en cette occasion, les haineux les plus acharnés, - les méchants flics - s’étaient laissés entraîner dans leur élan. Mais cette « procession athée » n’était rien de plus qu’une simagrée d’histrion, et la vraie procession de l’odium fidei chemine par l’intérieur. Ce n’est pas le bâton qui s’emploie, - pour le moment, mais le poison subtil de la propagande, et ainsi il empoisonne les consciences, il arrive à créer un chaudron de culture qui à la longue permettra de sortir le bâton du placard sans scandale.
Dans une célèbre œuvre de C. S. Lewis, « Lettres du diable à son neveu », Screwtape (**), un vieux diable d’illustre lignée adresse à un autre diable, son cadet et encore un bleu dans le métier, une série de conseils afin de lui faciliter sa vie sur terre, parmi lesquels l’on trouve celui-ci: « Nous voulons que l’Église continue à être petite, nous seulement pour qu’il y ait le moins d’hommes possible qui apprennent à connaître l’Ennemi, mais surtout pour que ceux qui se retournent contre nous (..) se trouvent dans cet état d’exaltation maladive et de pharisianisme agressif qui sont les caractéristiques d’une société secrète ».

C’est cette véritable procession de l’odium fidei que je juge préoccupante: celle qui, en même temps qu’elle propage l’athéisme, prétend présenter les catholiques comme une secte de fanatiques enfermés dans une citadelle. Et contre cette secte de dangereux fanatiques il n’y a que le “bâton” de valable comme le préconisait Peces-Barba: la raillerie et l’outrage élevés au rang de routine, le confinement dans un ghetto d’ostracisme, la mort civile administrée à petite dose. Celui qui l’a expérimenté sait de quoi il parle.
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NDT:
(*) Il s’agissait d’un « procession athée » programmée pour le 21 avril 2011, Jeudi Saint, à Madrid dans des rues voisines, parallèles voire plus encore, et en même temps que la procession solennelle catholique du Jeudi Saint telle qu’on sait si bien les faire en Espagne (il était évident que les pèlerins se rendant à la vraie procession auraient dû passer par les lieux fréquentées par la « procession athée ».
La déléguée du gouvernement à Madrid s’était d’abord abstenue d’interdire la « procession athée » qu’elle avait qualifiée de festive nonobstant le but déclaré des organisateurs de cette fameuse activité de fête, à savoir «punir la conscience catholique » et « faire mal sans ménagement ». Les Madrilènes se sont manifestés (pétition de plus de 60 000 signataires en l’espace de quelques jours). Elle l’a finalement interdite (avec sauf erreur de ma part, l’explication habituelle, risque de troubles de l’ordre public, ce qui laisse planer le doute sur qui est la victime et qui est le possible agresseur, et ne remet pas en cause l’objet du délit proprement dit). La mairie de Madrid quant à elle avait déclaré que si le délégué du gouvernement n’interdisait pas la « procession », elle le ferait car elle ne tolérerait pas des moqueries contre la foi et les convictions des citoyens, catholiques ou d’autres confessions car Madrid était une ville ouverte, tolérante et intégrante (sic !).

(**) Screwtape, souvent rencontré dans ces pages , aussi sous son nom italien Berlicche, en particulier ici : http://benoit-et-moi.fr/2009/...

(1)

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Dans le fond, les provocateurs (je parle des organisateurs de l'exposition, pas de ceux qui ont "vandalisé" la prétendue "oeuvre") ont eu ce qu'ils voulaient: inversant les rôles avec un toupet incroyable !!! (les victimes sont devenues les coupables), ils se sont fait passer pour des martyrs, ont vilipendé la "minorité" catholique... et surtout, ils ont fait parler d'eux.
On est en plein dans les conseils du diable Screwtape à son neveu:

Nous voulons que l’Église continue à être petite, nous seulement pour qu’il y ait le moins d’hommes possible qui apprennent à connaître l’Ennemi, mais surtout pour que ceux qui se retournent contre nous se trouvent dans cet état d’exaltation maladive et de pharisianisme agressif qui sont les caractéristiques d’une société secrète .

Les commentaires de la presse française unanime sont franchement ahurissants, et posent une vraie question sur sa prétendue pluralité.

En témoigne cette capture d’écran sur Google dimanche 17 avril en fin d’après-midi (cliquez sur la vignette).

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L'humour ébouriffant et bienvenu du blog AB2T!!
N'est-ce pas finalement la meilleure réponse?


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