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Sale temps pour le socialisme... en Espagne


Carlota a traduit un article assez féroce d'un prêtre espagnol déjà rencontré ici, le
Père Fortea, contre l'ex-idole des socialistes français (eux aussi mal en point [1]), José-Luis Zapatero. (28/5/2011)

Comme je viens juste d'entendre, sur le câble, un ex-ministre de l'éducation et "philosophe" prendre la défense du grand homme, "un type vraiment bien" - dommage que les électeurs ne s'en soient pas aperçus, il a été sévèrement sanctionné aux élections locales la semaine dernière - je ne crois pas inutile de faire entendre un autre son de cloche.

[1]: Lire ici sur le site Polemia: Affaire DSK/Diallo : le socialisme est mort...
Mais ne nous réjouissons pas trop vite...

Voir aussi, sur l'Espagne


Carlota m'écrit

Je ne voudrais pas trop insister sur l’Espagne et son actuel chef du gouvernement. Mais, il y a tellement de similitudes entre la situation espagnole et celle de la France et d’autres pays occidentaux ! Des pays « post-démocratiques » où l’oligarchie et les médias totalement coupés du réel ont précipité par lâcheté, cupidité, orgueil et arrogance, aveuglement ou tout à la fois et volontairement dans un but bien précis de destruction des nations, nos pauvres pays et nos pauvres peuples, vers un précipice ou un mur (que cela soit dans le domaine de l’économie, de l’école et de l’université, des mœurs)…
Zapatero n’est que l’archétype de cette « élite » dénaturée qui sans parler d’affaires de mœurs qui ne les concernent pas forcément tous, a surtout perdu le sens de la Cité et de la Chose Publique, des mots devoirs et capacité à gouverner dont l’essentiel est de prévoir. Certes il y a toujours des circonstances atténuantes qui sont souvent là plus pour que ceux qui ont laissé faire et qui ainsi s’auto - excusent de leurs faiblesses, que pour exonérer les vrais coupables et leurs grandes fautes.
Voici donc un nouveau texte, cette fois du Père Fortea dont nous avons déjà découvert son goût du paradoxe et son humour caustique (L’original est ici blogs.periodistadigital.com/padre-fortea.php/...).

Zapatero n’a pas été aussi mauvais que vous le pensez !
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Je m’apprêtais à ne rien dire sur la débâcle de Zapatero.
Mais finalement, en y réfléchissant mieux, je crois que je vais partager avec vous quelques idées sur le sujet.

Pour un président [du gouvernement] il n’y a rien de plus triste que de terminer son mandat dans la totale assurance de ne pas être aimé par ses concitoyens. Que ceux qui, un jour, ont voté pour toi, aujourd’hui considèrent que ça a été une erreur. Qu’une nation pense qu’elle n’aurait pas du te faire confiance. Que tu ailles au lit en pensant que tu as eu le pouvoir suprême sur un peuple, et que tes électeurs pensent que tu n’étais pas digne de ce pouvoir. Que tu aurais pu utiliser ce pouvoir pour construire un pays et que tes électeurs considèrent que tu ne l’as pas fait.

Toutes ces pensées ont du s’entrechoquer dans la tête de ZP [Zapatero] durant ces trente dernières heures. Et encore une fois il a du se demander en lui-même : pourquoi les Espagnols n’ont-ils pas compris mes deux législatures?

Et bien je vais te le dire, moi, petit Espagnol de rien du tout, je te le dirai en 7 mots: parce que tu as tout fait mal.

Oui, mon cher, tu as été un désastre, une plaie, une époque dont tous (y compris les tiens) désirent tourner la page. Il ne reste presque plus personne dans le Royaume d’Espagne qui ne se soit pas rendu compte que tu as été un président calamiteux.

Pourquoi? D’abord, parce que dès le début tu as cherché la confrontation. […] Comme président tu as réussi à obtenir ce que très peu de gouvernants ont réussi à faire : diviser profondément un pays, rouvrir les vieilles blessures qu’on avait eu tant de mal à fermer.

Quand tu es arrivé, l’Église comme toujours t’a tendu la main.
Tu t’es chargé de faire tout ce qu’il y avait de possible contre elle.
Tu as subventionné tous les films contre l’Église que tu pouvais. Il faut que les Espagnols sachent que toi, oui TOI, tu a été jusqu’à subventionner le film mexicain « Le crime du Père Amaro » (1). Tu as réussi à rendre la vie impossibles aux Hiéronymites de Yuste jusqu’à ce qu’ils quittent les lieux (2). Tu a fermé la « Vallée des Morts » (3) rien que pour le plaisir (ndt en français dans le texte). Tu as fait tout ce que tu avais en main pour que les citoyens se retournent contre les évêques. Cela te rappelle quelqu'un, celui qui a déclaré par exemple : «Aux évêques qui ont fait des déclarations, nous leur mettrons les points sur les I » ? Eh bien, oui, tu vois, c’est toi. Mais ce n’en est qu’une de tes déclaration parmi beaucoup d’autres, parce ce que toutes ces années tu en as été prodigue de déclarations sur les évêques et l’Église.

Finalement, c’est le peuple espagnol (et même les tiens), qui te les a mis les points sur les I.

Mais en second lieu, c’est la très triste la façon dont tu a dilapidé une économie florissante comme l’espagnole. Ta politique économique, et ce que j’en sais de politique, ce n’est pas qu’elle a été mauvaise, elle a été la pire possible. Ta politique, ce sont les bulletins de vote qui la régissaient et non pas le bien commun. Tout pour un bulletin de vote. Le problème c’est que les pots cassés, ce sont des millions de gens qui les paient. Ton « dé-gouvernement » économique a des répercussions tragiques sur des êtres humains bien concrets, qui réunis seraient des multitudes. Mais comment peut-on être aussi panier percé avec un budget annuel d’un demi billion de dollars ? … Le neuvième budget d’état du monde.

Après, on pourrait ajouter à ces deux points une liste interminable de questions qu'on peut discuter, et d’autres pas du tout (lois contre la morale) autour du mal que tu as fait. Mais les deux premiers points ont objectivement une qualification morale. Au-delà de l’esprit partisan, au-delà des questions politiques, c’est une réalité objective que les deux premiers points ont été inacceptables.

Et s’il s’agissait ici d’un blogue sur l’économie, on pourrait analyser chaque point de ce que tu as fait durant ces années, pour se rendre compte jusqu’à quel point tu as gaspillé l’argent, sans autres désirs que d’en tirer profit pour les élections municipales, régionales ou générales. Sous ton mandat, la politique politicienne s’est toujours imposée à l’économie (4). Mais tu te rends compte des répercussions que cela a dans la vie des personnes ? Bon, sur cela au moins maintenant tournons la page.

Pourvu que le prochain président socialiste soit quelqu’un qui ne se propose pas d’attaquer l’Église comme l’une de ses premières mesures et qu’il dépense l’argent avec un peu plus de bon sens. Pour moi ce serait une joie de pouvoir dire : voici un grand président socialiste, parce que tu ne sais pas l’envie que nous avons, nous catholiques, de pouvoir dire que nous ne sommes ni de droite ni de gauche. Nous en avons beaucoup envie. Tu ne te l’imagines pas.

Mais évidemment pas avec ta politique du bâton (5) et du M.Culbuto à l’intention des chrétiens. Mais dans quelle tête peut-elle bien avoir sa place cette politique là! Écoute, ZP, tu n’es pas la demoiselle Rotelmeier (6) et nous nous ne sommes pas tes élèves disciplinés, ceux qui doivent passer par une classe de rééducation. Écoute bien, nous les chrétiens nous ne sommes pas devenus majeurs d’hier et nous avons ce que nous avons à faire...

Notes de Carlota

(1) « Le crime du père Amaro » (2003) du réalisateur mexicain Carlos Carrera, sous des dehors doucereux et mine de rien du politiquement correct, met en scène tous les poncifs du genre sur le célibat et les tourments amoureux d’un jeune curé (alias le beau Gael García Bernal) avec en prime un autre curé qui fait du narco – trafic .
Le film a remis au goût du jour et dans un contexte mexicain le roman naturaliste déjà contesté à son époque par l’Église catholique de l’auteur portugais José Maria de Eça de Queirós (1845-1900) qui est parfois considéré comme le Zola lusitanien. Ah, s’il n’y avait que ce film anticatholique co-financé par les impôts des citoyens espagnols catholiques (voire aussi français) ! Citons par exemple « la mauvaise éducation » d’Almodovar (subventions d’état 10% ) , « Mar adentro » d’Aménabar qui y fait l’éloge de l’euthanasie (20% de subventions). Ces deux films ont été parmi ceux qui ont fait le plus d’entrées en Espagne l’année de leur sortie. Il y a néanmoins parfois une justice (cf finalement l’échec commercial du film Agora malgré une sortie en fanfare en Espagne . Les scénaristes occidentaux seraient-il tant en manque d’inspiration que seul l’anticatholicisme les délivre des affres de la page blanche !

Charles-Quint au monastère de Yuste

(2) Le Monastère de Yuste a été en effet transformé en hôtel de Luxe en 2010.
[Photo ci-contre: Charles-Quint au monastère de Yuste (1837) par Eugène DELACROIX (1798-1863)
Musée National Eugène Delacroix - Paris)]

Yuste, c’était la dernière demeure de l’Empereur Charles Quint, le grand rival de François 1er sur la scène politique européenne du XVI ème siècle. Ce petit-fils des Rois Catholiques, descendant également de Charles le Téméraire, à la tête d’un empire où « le soleil ne se couche jamais » quand il décida d’abdiquer en faveur de son fils Philippe II, alors qu’il n’avait que 56 ans, se retira dans le petit couvent des Hiéronymites (ou de Saint Jérôme, ordre spécifiquement espagnol fondé en 1370) installé au fin fond de l’Espagne (Cáceres – Estrémadure). Il passa donc les dernières années de sa vie loin des honneurs et dans la prière entouré des moines, et avec, auprès de lui son jeune fils naturel, Jean d’Autriche, le futur vainqueur de Lépante. Ou tout au moins c’est ce que nous aimions entendre raconter enfants, émerveillés devant la piété et la grandeur austère de cet homme de devoir et de foi, et par ce petit garçon qui le soutenait dans sa vieillesse. Il y décéda en 1558. Ses restes furent par la suite transportés à l’Escorial.
Les moines Hiéronymites après une présence de l’ordre en ces lieux de plus de 500 ans, ont rejoint le monastère de El Parral (Ségovie), le seul appartenant encore à cet ordre en Espagne. Ce déménagement (certains journaux disaient carrément qu’on les avait jetés dehors) a été provoqué par l’État espagnol (direction du Patrimoine National) qui semble avoir donc sciemment voulu rompre avec un passé essentiel dans le cœur de nombreux Espagnols, ou tout au moins d’un certain âge. Ce couvent, haut lieu spirituel et historique de la grandeur éternelle du pays a été transformé, en hôtel de luxe, après que la direction du Patrimone ait toujours plus élargi les zones ouvertes aux touristes rendant ainsi progressivement impossible l’observation de la clôture monastique. J’avoue que cela me fait presque charnellement très mal quand j’ai appris la chose.
Mais il faut toujours garder espoir. L’exemple des Chanoines que les Guerres de Religion puis la Révolution avaient dispersés voire totalement supprimés en France, et qui se sont de nouveau installées tout récemment à La Grasse.

(3) cf La vallée des Caidos: http://benoit-et-moi.fr/2010-III/...

(4) Je n’ai pas éléments sur les chiffres donnés par le Père Fortea mais il s’agit bien évidemment de sommes gigantesques, et même si la situation française est un peu moins mauvaise, nous sommes tous embarqués sur le même bateau de l’impéritie. L’on pourrait se dire : à quoi bon se donner des représentants du peuple comme ils aiment à le proclamer si fort et si fréquemment, si c’est pour que la société soit abandonnée à la loi des plus forts dans toutes les activités humaines et aux avantages des puissants, qui ont tous les droits mais aucun devoir, et qui font partager les risques aux plus pauvres mais gardent les profits pour eux. Nous sommes solidaires dans les pays occidentaux voire planétaire d’une même dérive où l’économie de marché est devenu la valeur absolue…

(5) On peut relire le fameux article d’un intellectuel espagnol au CV des plus prestigieux de son pays (mais nous avons les mêmes en France !): voir ici http://benoit-et-moi.fr/2011-I/...

(6) Fraülein Rotelmeier est la méchante gouvernante dans l’histoire de la petite Suissesse Heidi lorsqu’elle se retrouve à Francfort.

Mauvaise nouvelle de Malte Une Caritas plus catholique: dossier