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Sortie d'Agora, le "chef-d'oeuvre" d'Amenabar

Précédé d'un tapage médiatique qui laisse présager le pire. C'est le moment de relire le billet écrit par Carlota en octobre dernier (7/1/2010)


Lu sur le site du magazine Première:

Agora : le nouveau chef d'oeuvre d'Alejandro Amenabar

(..)
Agora est donc un pur fantasme de cinéaste : ressusciter un genre moribond pour en bouleverser les codes et le porter à son firmament. Amenabar - comme Kubrick auquel on pense souvent - s’empare donc du peplum hollywoodien pour le transfigurer. Apex classique, fresque postmoderne gonflée, Agora convoque des références écrasantes ( Ben-Hur ), pose sa réflexion sur la liberté de pensée et emballe le tout dans une histoire pleine de bruit, de discours et de fureur. "J'avais dès le début imaginé de garder un point de vue comique sur cette histoire d'amour. Je ne voulais pas que les clichés du peplum me paralysent" nous confiait le cinéaste, "je voulais explorer des questions essentielles".
De fait, plus dense et plus puissant que n’importe quel drame en costume aperçu récemment, Agora est d'abord un grand film d'amour (avec une sublime Rachel Weisz ) qui s’interroge sur l’opposition entre raison et sentiment, savoir et intolérance, religion et pyrrhonisme. Lyrique, viscéral, Agora raconte finalement comment une civilisation stable et raffinée meurt rongée par le fanatisme. Les barbus étaient chrétiens hier, aujourd’hui ce sont les talibans. Et à travers l'histoire d'Alexandrie, c’est du monde contemporain que parle Amenabar dans un film aussi virtuose et passionnant que ses explications...

Passons sur les mots savants employés par l'auteur de l'article... ils ne font pas illusion: il est certain que plus la culture historique est mince, plus les gens sont prêts à avaler n'importe quoi.

C'est ce nous expliquait Carlota dès le 15 octobre dernier: http://benoit-et-moi.fr/2009...
C'est le moment de relire cet article.

« Agora », le dernier film du cinéaste hispano-chilien Alejandro Amenábar (né en 1972, réalisateur de « Mar adentro » - 2004 - où il prônait ouvertement et avec les ressorts compassionnels habituels du genre, l’euthanasie) vient de sortir en Espagne (9 octobre), le même jour que « Katyn » (2007) d’Andrzej Wajda.

Déjà présenté au festival de Cannes en mai 2009 « Agora » n’y avait pas vraiment suscité l’enthousiasme (Sortie France annoncé pour 2010).
Il s’agit pourtant, bien que tourné en langue anglaise, du film espagnol le plus cher jamais produit. De nombreuses scènes ont été réalisées à Malte pour les décors naturels. Le film a fait l’objet, Outre - Pyrénées d’un énorme battage médiatique et semble être pour l’instant un non moins énorme succès en salle.
Il raconte les derniers mois de la vie d’Hypathie d’Alexandrie, qui fut mathématicienne, astronome et enseigna au IVème siècle de notre ère dans l’un des hauts lieux du savoir antique. Sa personnalité atypique lui a permis de séduire notamment l’imagination de nos écrivains Romantiques du XIXeme siècle. Le sujet du scénario a donc tout pour plaire au public contemporain, avec le dépaysement d’un péplum et tous les moyens de l’informatique pour essayer de reconstituer au mieux le monde gréco-romain et le grand port égyptien de l’époque. Malheureusement aux quelques premiers instants de bonne surprise visuelle succède l’ennui. Les protagonistes aux doctes tirades nous endorment presque, l’histoire plus ou moins sentimentale à l’intérieur de la supposée Histoire avec un grand H, est faiblarde. Les acteurs eux-mêmes semblent se morfondre.
Mais surtout les idéologies véhiculées par un film-prétexte sont particulièrement fatigantes à supporter quand on veut aller au cinéma pour tout simplement se changer les idées.
« Agora » est en effet encore un tissu d’erreurs historiques et d’anachronismes et un mélange de théories philosophiques mal digérées et fumeuses. En outre la cathophobie ordinaire y suinte encore et les mêmes arguments auxquels nous commençons à être habitués au cinéma ressortent sur l’intolérance, le machisme, l’obscurantisme de la religion (en faite essentiellement chrétienne) qui s’oppose à la liberté et au progrès en particulier scientifique et à l’épanouissement de la raison et du bien-être de chacun.
Hypathie dont le personnage cinématographique a été considérablement rajeuni pour rendre encore plus pathétique sa mort, était, nous n’en doutons pas, une femme exceptionnelle. Mais elle est transformée à l’écran en vierge (entièrement consacrée à ses recherches scientifiques) martyre athée d’un laïcisme féministe, massacrée par une populace chrétienne (*), méchante, inculte et sanguinaire qui brûle par-dessus le marché la célèbre bibliothèque de la ville (a priori les deux évènements sont séparés de plusieurs années). Bref encore un beau film bien comme il faut pour nous formater.

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(*) Cette présentation des Chrétiens d’Égypte du IVème est d’autant plus désolante que leurs descendants (Les Coptes) qui ont réussi à garder la Foi de leurs ancêtres depuis deux millénaires, malgré les conquêtes arabes et turcs, subissent toujours au XXIème siècle des persécutions religieuses et des humiliations civiques dans leur propre pays, dans l’indifférence générale des bien-pensants de la planète (affaire récente des chiffonniers du Caire de Sœur Emmanuel dont les cochons, leurs moyens de subsistance, ont été écorchés sous prétexte de la grippe H1N1).

17 janvier 1793 Agora, un pamphlet politique