L'ONU contre l'Eglise, ça continue
Énième épisode. Une mise au point de Monique (6/5/2014, mise à jour le 8)
Monique T.
6 mai 2005
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Je viens de lire l'article: «Genève: procès contre l'Eglise à l'ONU» sur le Salon Beige et l'article source de «La Tribune de Genève» qui ne prend aucun recul par rapport aux accusations de l'ONU et qui nous présente comme Secrétaire d'Etat un autre homme, Mgr Christophe El-Kassis (c'est dire s'ils sont bien informés!).
Le Pape François (ou son secrétaire d'Etat) va-t-il se décider à taper sur la table?
On parle d'absences de mesures, de la nécessité de suspendre les prêtres coupables (alors que Benoît XVI en a suspendu 848, 2572 ayant par ailleurs été frappés d'autres mesures disciplinaires !). On nous parle de la commission créée par François qui va mettre en oeuvre des procédures claires. Bref, c'est comme si Benoît XVI n'avait rien fait, comme si on prenait enfin la mesure du problème. Les délégués de l'Eglise n'ont peut-être pas le temps de parler à Genève mais il serait urgent que l'excellent actuel service de communication du Saint-Siège produise avec la CDF un document clair et lisible, approuvé par le Pape, résumant toutes les mesures prises du temps de Benoît XVI et poursuivies par François.
Même le bon catholique de base croit que Benoît XVI est resté sans réaction et que c'est François qui enfin ouvre les yeux (créer une commission, c'est moins difficile que de rencontrer personnellement des victimes!) [*]
François me semble peu réactif, dans l'affaire avec l'ONU. Il est vrai qu'il est mis en valeur et que tout l'opprobre tombe sur son prédécesseur qui (injustice suprême!) a dû nettoyer la saleté de trois ou quatre pontificats.
Sur la page d'accueil (en haut à droite) du site du Vatican, il y a bien un lien vers le traitement des abus (http://www.vatican.va) mais qui va chercher? et ce n'est pas assez clair pour des non initiés. Les rencontres de Benoît XVI avec les victimes ne sont pas mentionnées.
A la suite de l'article de «La tribune de Genève», il y a un xxxxxx (censuré!!) qui dit que le Cardinal Ratzinger a fait remonter les cas à la CDF pour les camoufler... alors que c'est tout le contraire. Küng lui-même avait porté cette accusation! Il y a beaucoup de gens qui pensent encore ainsi!
Le Saint-Siège est-il incapable de faire apparaître la vérité?
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(*) C'est aussi plus facile de battre sa coulpe sur la poitrine des autres: on a beaucoup glosé sur le fait que François, lors de l'audience au BICE - Bureau international catholique pour l'enfance - le 11 avril dernier (cf. radio Vatican) avait demandé pardon pour les faits de pédophilie dans le clergé, alors qu'il n'a jamais été accusé de quoi que ce soit, ni impliqué par les médias, à l'inverse de Benoît XVI, constamment en première ligne, au point qu'on a été jusqu'à s'en prendre à son propre frère.
Mise à jour
8 mai 2015
Monique me signale les précisions données par Sébastien Maillard sur La Croix, le 7 mai:
Durant l’audition, le Saint-Siège a dû, en tout état de cause, justifier dans le détail sa lutte contre les abus sexuels sur mineurs commis par des prêtres alors que son rapport de 25 pages remis en amont au comité n’y faisait pas allusion.
En réponse aux demandes précises formulées la veille par le rapporteur Gaer, Mgr Tomasi a évoqué le nombre d’accusations crédibles contre des prêtres pédophiles transmis à la Congrégation pour la doctrine de la foi, année après année, de 2004 à 2013 inclus, donnant un total de 3 420 cas.
Ceux-ci concernent le plus souvent des faits remontant aux années 1960, 1970 et 1980. Le nonce apostolique a également chiffré le nombre de prêtres réduits à l’état laïc sur cette même période – 848 – et ceux frappés d’autres mesures disciplinaires 2 572.
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Les conclusions du comité sont attendues le 23 mai. Dans l’immédiat, le pape François recevra vendredi 9 mai en audience le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, au Vatican.