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Cabale du NYT: Ce qui s'est vraiment passé

L'Avvenire relate méticuleusement les faits. (25/3/2010)


Ma traduction de l'article d'aujourd'hui (reproduit par Raffaella)
Mon intention était au départ d'ignorer cette boue.
Mais je tiens à apporter ma petite pierre, c'est-à-dire des arguments objectifs pour ceux qui voudraient aider le Saint-Père avec des faits, et pas des on-dit.

Un point est particulièrement important.
Certains font semblant de croire que la CDF était quelque chose comme la CIA, ou le KGB, et devait savoir en temps réel tout ce qui se passait partout dans le monde, et sanctionner durement les innombrables déviants.
Il n'en est rien, évidemment, et nous savons que dans un de ses livres d'entretiens (mais au moment où j'écris, je n'ai pas la référence), le cardinal Ratzinger expliquait que la CDF tournait avec un tout petit effectif (je crois, bien moins de 100 personnes), qui devaient gérer, sans presque aucun moyen, des affaires du monde entier. Les hommes n'étant que des hommes, il est facile de comprendre que des lettres restaient sans réponse!!

Jeudi 25 mars, l'Avvenire
Prêtres pédophiles aux États-Unis: ce qui s'est vraiment passé
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"De hauts responsables du Vatican - y compris le futur Pape Benoît XVI - n'ont pas défroqué un prêtre qui avait molesté quelque 200 enfants sourds, malgré que plusieurs évêques américains aient à plusieurs reprises averti que l'absence de mesures décisives en la matière pourrait mettre l'Eglise dans l'embarras".
Ainsi commence l'article dans le New York Times d'aujourd'hui, repris en bonne place dans les médias italiens (ndt: et d'ailleurs!!).
En fait, toute la documentation publiée par le New York Times sur son site Internet , démentit cette lecture tendancieuse des faits concernant le père Lawrence Murphy, entre 1950 et 1974, aumônier dans une école pour sourds dans le diocèse de Milwaukee.

Les documents disent qu'en réalité, les seuls à se soucier du mal causé par le Père Murphy, ont été les dirigeants du diocèse américain et la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, alors que les autorités civiles ont classé l'affaire.

En particulier, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, saisie de la question seulement entre 1996 et 1997 a donné des indications sur la manière de procéder avec le père Murphy, bien que l'éloignement des faits dans le temps constituât un empêchement en vertu du droit canon.

Tout commence le 15 mai 1974, quand un ancien élève de la St. John’s School pour les sourds dépose une plainte à propos d'abus accomplis sur lui et d'autres garçons par le Père Lawrence Murphy entre 1964 et 1970, mais - à ce que l'on sait - après enquête, le juge décide de classer l'affaire. Le diocèse de Milwaukee, au contraire, éloigne immédiatement le père Murphy, avec un permis temporaire pour raisons de santé (jusqu'à Novembre 1974), mais qui devient définitif. Une lettre du diocèse de Superior ,en 1980 explique que le père Murphy vit dans le Wisconsin, chez sa mère, tandis qu'il continue d'exercer le ministère sacerdotal, en aidant le curé de la paroisse locale.

Dans l'intervalle, toutefois, les plaintes au diocèse de Milwaukee se multiplient et entre Juillet et Décembre 1993, le père Murphy est soumis à 4 longs interrogatoires par les responsables de l'archidiocèse assistés par des psychologues, et des spécialistes de la pédophilie (!!). Il en ressort un tableau clinique de «pédophile typique», qui recommande un traitement psychologique pour maniaques sexuels, et aussi un accompagnement pastoral / spirituel en même temps qu'une restriction à l'activité ministérielle. Le rapport des interrogateurs montre qu'il y a eu 29 dénonciations de la part des garçons: le Père Murphy admet des "contacts" avec seulement 19 des garçons impliqués. Par des documents ultérieurs, on aura la preuve que l'archidiocèse de Milwaukee poursuit ses enquêtes pour essayer de déterminer la réalité et l'ampleur des faits, et le 17 Juillet 1996, l'évêque Rembert Weakland écrit au préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le Cardinal Joseph Ratzinger, demandant des éclaircissements sur le cas du père Murphy et sur celui - sans lien - d'un autre prêtre accusé de crimes sexuels et financiers.

Mgr Weakland se réfère à la plainte de 1974 et explique que ce n'est que récemment qu'il a eu connaissance du fait que certains crimes sexuels ont eu lieu au cours du sacrement de la Confession, de sorte qu'il a officiellement charger un prêtre du diocèse, le Père James Connell, de mener une enquête approfondie (le décret date de Décembre 1995). Un obstacle à la constatation des faits - selon Mgr. Weakland - est la réticence compréhensible des enfants et de la communauté de la St John's School de rendre publiques des circonstances embarrassantes. Mgr Weakland s'adresse à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi pour avoir un éclaircissement sur la juridiction dans cette affaire de «crime de sollicitation» (canon 1387): relève-t-elle de la compétence du Diocèse, ou de la Congrégation?

Selon les documents ultérieurs, il semble que la lettre ne soit jamais arrivée sur le bureau de celui qui était alors le cardinal Ratzinger, ni sur celui de Mgr. Bertone, Secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

En tout cas, en l'absence d'une réponse, l'archidiocèse de Milwaukee poursuit son propre chemin et le 10 Décembre 1996 informe le Père Murphy que le 22 Novembre une procédure pénale ecclésiastique contre lui a été ouverte, avec un tribunal ecclésiastique créé à cet effet. La requête de l'accusation est "la destitution du Père Murphy de l'état clérical».

Mais le problème qui se pose est celui de la prescription pour les crimes commis, de sorte qu'en vertu du droit canon, il serait impossible de poursuivre. Mais l'archevêque de Milwaukee est résolu à trouver une dérogation au canon, en raison de la situation physique et psychologique des victimes .
Intention approuvée par Mgr. Bertone, dans une lettre en date du 24 Mars 1997.
À la fin de 1997, le processus se déplace alors au diocèse de Superior, mais le président du Tribunal reste le même qu'à Milwaukee, le père Thomas Brundage. Il ressort des documents présentés par le New York Times la volonté claire des autorités ecclésiastiques de Milwaukee et de Superior de procéder le plus rapidement possible afin de parvenir à un acte de justice et de réparation pour les victimes et la communauté de la St John's School.
Pendant ce temps, le père Murphy a écrit une lettre au cardinal Ratzinger (12 Janvier 1998), demandant l'annulation du procès contre lui parce que l'instruction de 1962 prévoit, pour poursuivre l'action pénale une période de 30 jours à compter de la date de présentation de l'accusation (ndt: ???).

Le Père Murphy affirme notamment que - en plus d'être désolé - il est gravement malade et vit donc retiré depuis 24 ans. Raicon pour laquelle il demande au moins de ne pas être réduit à l'état laïc.

Le 6 avril 1998, Mgr. Bertone écrit à Mgr Fliss, évêque de Superior, au nom de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, expliquant que - après avoir examiné attentivement la question - il n'y a aucune limite de temps pour engager des poursuites comme le soutenait le Père Murphy, de sorte que le processus peut se poursuivre même si - ajoute Bertone - il est juste de tenir compte de l'article 1341 du Code de Droit canonique, selon lequel une sanction pénale ne doit être imposée qu'après avoir constaté qu'il n'est pas "possible d'obtenir suffisamment la réparation du scandale, le rétablissement de la justice, l'amendement du coupable" par d'autres moyens.

Mgr Fliss répond le 13 Mai à Mgr Bertone, affirmant que, comme indiqué par la Congrégation, il y a une nécessité d'un procès contre le Père Murphy, compte tenu de la gravité du scandale et la grande douleur infligée à la communauté catholique de la St John's School".

Nous en arrivons donc au 30 Mai, quand a lieu au Vatican une rencontre entre Mgr Bertone, le sous-secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le Père Gianfranco Girotti, et les évêques américains impliqués dans la question.

La minute (compte-rendu) de la rencontre montre qu'à la Congrégation, il y a des doutes sur la faisabilité et l'opportunité du procès canonique, étant donné la difficulté à reconstruire des événements remontant à 35 ans, notamment en ce qui concerne les actes criminels survenus dans le confessionnal, et alors qu'aucun autre fait n'est à relever pour la période à partir de 1974.

Bertone, à l'issue de la rencontre, résume les deux lignes fondamentales à tenir: une restriction territoriale pour le ministère sacerdotal (en pratique, le père Murphy doit rester à Superior) et une action décisive pour obtenir le repentir du prêtre, inclant la menace de "démission de l'état clérical".

L'évêque de Milwaukee, écrit encore le 19 août à Mgr. Bertone pour le mettre au courant des mesures prises pour appliquer les directives énoncées par la congrégation, et l'informer que son diocèse continuera à supporter le coût des thérapies de soutien pour les victimes d'abus sexuels. Enfin, le père Murphy meurt le 21 août, fermant définitivement l'affaire.

© Copyright Avvenire en ligne , ma traduction

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