100 méprises sur Benoît XVI
Une agréable surprise (24/2/2010)
Une initiative sympathique:
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Je viens d'acheter (dans une librairie protestante!) un petit livre intitulé "100 méprises sur Benoît XVI", très joliment illustré sur sa couverture, préfacé par le cardinal Cottier, et signé par un journaliste suisse Mario Galgano, ex porte-parole de la Conférence des évêques suisses, et actuel collaborateur de Radio Vatican, selon la quatrième de couverture.
Il se présente sous la forme de 100 clichés (ou supposés tels) négatifs répandus sur Benoît XVI, avec à chaque fois, une réfutation en règle, et le plus souvent une phrase ou une méditation du Saint-Père pour justifier définitivement la fausseté de l'accusation. Le tout presque toujours sur moins d'une page.
Les "clichés" sont regroupés en trois chapitres: Benoît XVI, sa personne. Benoît XVI, sa théologie. Benoît XVI, son ministère pétrinien.
Les chapitres sont inégaux, et les entrées aussi.
Le premier est le plus faible. Si l'on est réfractaire à un certain humour, on peut regretter d'y trouver des "accusations" du genre "Benoît XVI n'aime que l'emmental bavarois", "Benoît XVI ne mange que de la choucroute", ou "Benoit XVI porte des lunettes pour faire plus intellectuel".
Personne n'y aurait pensé... et quand bien même! (je pense à l'emmental et à la choucroute!!).
Mais après tout, c'est à prendre au second degré, et on peut le voir comme un clin d'oeil ironique destiné à répondre, à leur niveau, aux insanités calomnieuses répandues sur les forums, ou même lues dans un certain "Erratum". C'est aussi l'artifice de rédaction choisi qui l'impose: "100 méprises" exactement, il fallait bien les trouver quelque part; et peut-être, enfin, était-il nécessaire de laisser une place au sourire.
Les deux autres chapitres ont plus de substance, il y a des entrées vraiment pertinentes (par exemple celle sur l'islam, n°91), et on ne peut que remercier l'auteur de nous remplir le coeur de joie, en nous permettant de relire (redécouvrir, même) certains de ces bijoux qui émaillent les discours et les homélies.
Par exemple, au hasard, à l'entrée n° 74 (dans le chapitre "Ministère pétrinien") "Benoît XVI présume trop de sa tâche de successeur de Pierre", Mario Galgano rappelle cette confidence très émouvante dans le discours du 14 septembre 2006, à Freising, au dernier jour de son voyage en Bavière:
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«Combien de choses devraient être faites - je vois que je n'en suis pas capable. Cela vaut pour les curés, si sollicités, mais aussi pour le Pape: il devrait faire tant de choses! Et mes forces ne suffisent tout simplement pas. Ainsi, je dois apprendre à faire ce que je peux, laisser le reste à Dieu et à mes collaborateurs, et dire: "En définitive, c'est Toi qui dois le faire, car l'Église est à Toi. Et Toi, tu me donnes seulement l'énergie que je possède. Qu'elle te soit donnée, car elle vient de Toi; je laisse le reste, précisément, à Toi.» Je crois que l'humilité d'accepter cela - «c'est ici que finissent mes énergies, je Te laisse le soin, Seigneur, de faire le reste» - cette humilité est décisive. Tout comme avoir confiance: Il me donnera aussi les collaborateurs qui m'aideront et qui feront ce que je n'arrive pas à faire. »
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Et à l'entrée n°65, (chapitre "La théologie") "Benoît XVI autorise chaque catholique à croire ce qu'il veut", il y a cet extrait du discours aux évêques suisses en visite ad limina, le 7 novembre 2007:
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«Précisément à notre époque, nous connaissons très bien le "non" prononcé par ceux qui ont été invités en premier. En effet, les chrétiens d'Occident, c'est-à-dire les nouveaux "premiers invités", se dérobent aujourd'hui en grand nombre, ils n'ont pas le temps d'aller vers le Seigneur. Nous connaissons bien les Églises, les séminaires, les maisons religieuses qui se vident toujours plus; nous connaissons toutes les formes sous lesquelles se présente ce "non, j'ai d'autres choses importantes à faire". Et cela nous fait peur et nous bouleverse d'être témoins de ces invités qui s'excusent et se dérobent, et qui en réalité devraient comprendre la grandeur de l'invitation et se presser dans cette direction.»
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Avec ses limites, un excellent petit manuel de survie, très éloigné de toute propagande, où ceux qui souffrent de voir le Saint-Père stupidement attaqué dans les medias, sur internet, et même autour d'eux, devraient trouver des arguments pour convaincre un entourage sceptique ou agressif - y compris via forums et blogs.
