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Transmise par Anne, une parabole de Renée Casin, étonamment d'actualité, parue dans l'Homme Nouveau du 2 février 1997 (4/5/2012)

     



Anne m'écrit:

J'ai retrouvé avec du retard un article de Renée Casin, dont je vous avais envoyé des poèmes (cf. benoit-et-moi.fr/2011-III), dans l'Homme Nouveau du 2 février 1997, intitulé : "Le naufrage du Titanic", long de deux pages. Je vous en ai recopié quelques extraits.

* * *

Lors de son lancement pour le compte de la Compagnie White Star Line, un employé catholique du paquebot écrivit à ses parents : « Je suis persuadé que le vaisseau n’arrivera pas en Amérique à cause des odieux blasphèmes qui couvrent ses flancs. » Superstition ? Non, mais intuition fulgurante.

Qu’est-ce à dire ?

Cela signifie que, parmi les milliers d’ouvriers travaillant en 1912 à l’intérieur et sur les flancs du colossal navire, il s’en trouvait assez portant au coeur le mépris du christianisme pour oser écrire en lettres énormes, afin de se moquer de leurs camarades catholiques irlandais :

« Ni la terre ni le ciel ne peuvent nous engloutir. »

« Le Christ lui-même ne le fera pas sombrer. »

Et, juste au-dessus de la ligne de flottaison, à l’endroit même où l’iciberg éventrera la coque sur toute sa longueur :

« Ni Dieu, ni Pape. »
Les couches successives de peinture ne les firent pas disparaître ainsi que l’a rapporté Jacques d'Arnoux dans son livre Nouvelles paroles d’un revenant. Et c’est avec ces défis insensés encore visibles sur sa tôle que le gigantesque paquebot, dont les ingénieurs avaient assuré en effet qu’il ne pouvait pas sombrer et en avaient apporté la garantie totale, s’élança sur l’Atlantique !

[…]

Il n’est pas besoin de rappeler la suite des événements mondiaux pour constater que, depuis 1912, notre siècle, notre société glissant avec une rapidité de plus en plus folle entre les glaces flottantes, les flancs marqués par « Ni Dieu, ni Pape », rongée intellectuellement par la lèpre rationaliste et existentialiste, le cancer matérialiste –dans tous les sens du terme- et le virus érotico-constestataire permanent, est en danger, c’est le moins qu’on puisse dire !Les chaloupes de sauvetage sont prêtes. Une flottille innombrable accrochée à la nef mystique de Pierre est depuis bientôt vingt siècles en haute mer, accueillante et tranquille à travers les tempêtes en dépit des contestations actuelles, insubmersible en vérité…

[…]

Les clignotants sont au rouge sur le pont du Titanic qui prend de la gîte de seconde en seconde. La sirène d’alarme mugit encore de détresse avant de s’engloutir. Cependant, des projecteurs puissants balaient la surface de l’océan à la recherche de canots de sauvetage furieusement secoués. Dans leurs faisceaux on peut apercevoir une flottille de secours et, à quelques encablures, les flancs majestueux d’un navire battu par les flots, mais, grâce à Dieu, hors d’atteinte des glaces dérivantes.

Renée Cassin, Homme nouveau du 2 février 1997