Rechercher:

Pages spéciales:

Page d'accueil

Vatileaks

Rencontre des familles

Toscane

Accord avec la FSSPX

Anniversaires

Le point de vue de Marcello Foa (8/5/2012)

     



Ne surévaluez pas Hollande
----------------
Je suis très prudent sur les attentes concernant la présidence de Hollande, que certains (ndt: Marcello Foa parle des titres de la presse italienne... de gauche!) espérent révolutionnaire.

La première perplexité est de nature systémique: aujourd'hui, en réalité, les pouvoirs d'un chef de l'Etat / de gouvernement sont limités et comparables à ceux du président d'une région. Ayant perdu une grande partie de la souveraineté, en particulier législative et économique, il est très difficile de réformer vraiment un pays, si ce n'est pas dans le sens fixé par l'UE et les marchés financiers.

La deuxième perplexité est sur le comportement de l'homme, qui est porté au compromis, et certainement pas à la lutte. Ce sera un président qui aura tendance à lisser et à concilier

La troisième concerne la carrière et le background de Hollande, qui n'est pas un vrai socialiste, mais sort des Grandes Ecoles (ndt: en réalité, seulement de l'ENA, ce qui est assez particulier, mais difficile à comprendre pour un non-français!), donc, appartient à l'élite qui depuis toujours gouverne la France; il fréquente les cercles qui comptent à Paris et dont la presse ne parle jamais; comme jeune député, il s'est aussi battu en faveur de la mondialisation, en faisant valoir que «nous devons accepter les obligations économiques et financières qui en découlent».
Peut-être que dans l'intervalle, il a changé d'avis, mais j'en doute. J'ai l'impression qu'en dépit d'une rhétorique assez évidente, l'homme est idéologiquement confus, oscillant entre le populisme neo-étatiste d'une gauche capable de 'taxer', et l'inconhérence d'une gauche à la Tony Blair, qui se bat contre les marchés seulement en apparence, mais en réalité, finit par favoriser les grands oligopoles internationaux à tendances monopolistiques qui sont la négation du libre marché.

Selon moi, Hollande ne réalisera qu'une petite partie des promesses faites pendant la campagne électorale et le seul effet vraiment positif serait qu'il puisse forcer Merkel à dialoguer, éventuellement (c'est mon grand espoir) à être un peu moins rigoriste, et à mieux considérer la croissance.

Ce serait déjà un succès, mais ne nous faisons pas d'illusion ... L'homme est ce qu'il est.

http://blog.ilgiornale.it/foa/2012/05/07/proprio-sicuri-che-hollande-sia-un-rivoluzionario/