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Après le voyage au Mexique et à Cuba, et les festivités pascales, et avant le voyage en Toscane, Jeannine feuillette d'autres pages de l'agenda du Pape: les anniversaires, les deux concerts, et la visite à Gemelli (16/5/2012).

-> Voir aussi:
La lettre de Jeannine du 14 mai (I)

     



Il y a eu les grands moments de fatigue : voyage au Mexique, cérémonies de la Semaine Sainte annoncées et assurées avec des célébrations longues et tardives, puis une semaine de repos à Castel Gandolfo réduite à cinq jours par suite de l'arrivée de Mgr Georg Ratzinger, amputée par un aller et retour à Rome pour l'Audience Générale du mercredi, mais avec le moment délicieux du Regina Cæli à Castel Gandolfo, avec cette cour pleine de personnes enthousiastes, un Pape presque à portée de main, au visage encore fatigué mais souriant, bras grands ouverts, sensible à l'affection qui s'exprime, porté par ces visages levés vers lui, tantôt attentifs, tantôt rieurs, ces mains qui lui font des signes d'amitié, ce rassemblement spontané pour le voir, l'entendre.
La semaine suivante a dû être un mélange de joie et de fatigue aussi.

Anniversaire
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Son souhait de voir son anniversaire traité comme une fête de famille a bien été respecté mais il n'a pu échapper à cette fête organisée par son secrétaire, à cette célébration spéciale qui a vu arriver au Vatican un grand nombre de Bavarois qui lui ont offert leur présence, un air de la Bavière, des cadeaux mais ceux qui ont le plus touché notre Benoît ont été, paraît-il, les produits régionaux, rappels de son enfance, de la vie de tous les jours au sein d'une famille unie.
Je me demande s'il n'a pas été tenté de refuser tout cela parce qu'il est humble, effacé, se jugeant peut-être peu digne de tant d'attentions; fort heureusement son frère était d'accord.

Deux concerts pour le Pape
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Suite logique je ne peux oublier de souligner les deux concerts que j'ai suivis sur le CTV, j'ai failli rater le deuxième car j'avais noté jeudi 10 au lieu de vendredi 11. Deux cadeaux qui auront parlé au cœur de Benoît XVI, ce pape musicien.
Je me suis offert le luxe de traduire superficiellement les deux articles parus en italien sur Radio Vatican et donnant des précisions. J'apprécie la manière dont ils sont retransmis en isolant les assistants hors champ de la caméra pour laisser l'attention se concentrer sur les exécutants et la beauté des instruments. Avant et après la partie musicale on peut voir la foule et le bel éclairage de la scène et de la sculpture de la Résurrection..
Pendant ces moments de joie, de paix, je trouve admirable de voir comment tous ces timbres si différents, toutes ces tessitures, arrivent à créer une parfaite harmonie de sons qui volent jusqu'aux cœurs des mélomanes qui se laissent envahir par tant de beauté. J'admire les différents éclairages sur le fond de la scène et la sculpture , les tons sont chauds et très variés.

Le concert du 20 avril
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A Gudrun Sailer, une journaliste allemande (sans garantie pour la profession) qui interrogeait le chef d'orchestre du concert du 20 avril, Ricardo Chailly ( de Leipzig ) et le questionnait au sujet du choix de Mendelssohn pour cette prestation j'ai noté la réponse de l'interviewé:
«Je vois en lui le musicien avant tout, le pape musicien. Ceci est une donnée extraordinaire et très différente du passé. Il est celui qui aime non seulement la musique mais qui joue de la musique classique. Ceci est très significatif pour moi et pour tous les exécutants de ce concert au Vatican».
Bel hommage à Benoît XVI.
Les livrets sont à damiers bleus et blancs, aux couleurs de la Bavière. Pour continuer cette fête de famille Mgr Georg Ratzinger est présent mais il me paraît loin du Pape. Le Saint-Père arrive et traverse la salle s'offrant ainsi un petit bain de foule. Ses mains sont prises, serrées, embrassées, lui-même embrasse un enfant, reçoit des fleurs, Domenico Gianni et son secrétaire veillent, on l'isole un peu mais trop; il est très applaudi; le cardinal Sodano lui serre la main et notre Benoît gagne sa place.
Le concert commence et il n'y a plus que l'orchestre sous l'oeil des caméras. Plus tard on retrouve le Saint-Père qui applaudit longuement, se lève et va rejoindre l' orchestre; les mains tendues il remercie le chef et prend la parole, debout, face au parterre d'invités, en allemand bien sûr. Il est très applaudi car les mots qu'il prononce ne sont pas des phrases conventionnelles mais traduisent bien les connaissances de ce musicien averti et son senti de la musique.
Avant de regagner sa place il y a la photo de groupe avec le chef d'orchestre et les solistes puis il reçoit patiemment, avec bienveillance les personnes qui viennent le saluer, une longue poignée de main est échangée avec une jeune femme blonde. Notre Saint-Père se retire en traversant de nouveau la salle. Les memores domini sont présentes, elles sont sa famille quotidienne et lui apportent par leur présence la douceur qui manque dans ce cadre grandiose certes mais dans lequel j'étoufferais. Je me souviens plus spécialement de celle qui, au retour de l'hôpital d'Aoste en juillet 2009, a caressé sa main gauche lorsqu'il est arrivé; j'avais trouvé beaucoup de féminité dans ce geste très simple.

A l'hopital Gemelli
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Le 3 mai, j'ai oublié de suivre le discours de Benoît XVI dans la cour de l'hôpital Gemelli à l'Université catholique du Sacré Cœur. Visite très attendue par les autorités universitaires, le personnel, les autorités civiles, le maire de Rome, des laïcs, des cardinaux, des évêques, des religieuses, le tout sous un soleil qui chauffe déjà beaucoup. Heureusement l'emplacement réservé à notre Pape est bien abrité. Dès que certains voient la voiture du Saint-Père arriver, les applaudissements crépitent et la chorale chante.
Benoît XVI debout dans une voiture noire au toit ouvrant salue et gagne à pied sa place. Accueilli par le cardinal Scola, c'est la 5è fois qu'il vient depuis le début de son pontificat. Pendant son discours gros plan sur deux religieuses qui suivent avec grande attention ses paroles, pareil pour les professeurs d'université. Foi et raison doivent dialoguer pour entretenir une relation harmonieuse entre ces deux dimensions de l'Homme (Discours à Gemelli: Quaere Deum ).
A la fin du discours le Pape donne sa bénédiction et des applaudissements fournis fusent; de nombreuses personnes viennent le saluer, juste avant le maire, une jeune femme brune très souriante et chaleureuse, quelques cadeaux sont remis au Saint-Père pendant que la chorale chante. Il signe le front d'une jeune femme qu'il embrasse et attire vers lui dans un geste très spontané. Il y a beaucoup de liberté pour lui parler, chacun s'incline à sa manière et c'est très bien, une religieuse qu'il gratifie d'un geste très sobre sur le bras; fait rare: un homme aux cheveux gris serre aussi la main du secrétaire. Avant de partir notre Pape n'oublie pas les personnes en fauteuil; sa voiture démarre accompagnée par la chorale . Certaines personnes courent pour suivre la voiture et font des signes d'au revoir.

Le concert du 11 mai
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Le concert du 11 mai est offert par le Président de la République italienne et c'est un concert italien. Le décor est le même, un fond musical accueille les personnes présentes, déjà installées ou qui arrivent; les musiciens de l'orchestre prennent place. L'ambiance est différente, chaleureuse mais non familiale. Le Pape et le Président qui se sont rencontrés avant le concert ont fait part de leurs inquiétudes communes concernant la crise et les chrétiens au Moyen-Orient.. Le célèbre chef d'orchestre italien Riccardo Mutti dirige l'orchestre qui revêt un caractère exceptionnel lié au prêt par la Fondation Antonio Stradivari d'instruments précieux pour cette exécution avec Verdi et Vivaldi. A la fin le Saint-Père applaudit longuement et prononce son discours debout, interrompu par les applaudissements. Cette fois c'est le chef d'orchestre qui vient le saluer. Des personnes s'inclinent, une jeune femme l'embrasse, les musiciens viennent en personne et il reçoit un violon et une partition offerts par le Quirinal, de quoi réjouir ce pape amoureux de la musique, qui a offert à Riccardo Muti une distinction honorifique. On fait la traditionnelle photo, il caresse des enfants, se tourne vers la salle qu'il quitte. Par moments, Mon Dieu qu'il a l'air fragile!.

Je crois avoir fait le tour de la question. Voilà surtout comment je le vois, les années passent mais l'intelligence, la bonté, la douceur sont toujours présentes et tout cela compte bien plus qu'un visage, une silhouette, sans défauts mais sans âme. La force de persuasion est toujours là, la foi joyeuse résiste aux attaques franches mais plus souvent sournoises pour lui permettre d'avancer sur le chemin que Dieu lui trace, le tout avec simplicité, humilité. C'est une très belle personne, je reprends cette expression du cardinal Schönborn en 2005. Benoît XVI n'a pas varié et je regrette que le cardinal auteur de cette appréciation très favorable ne soit pas resté, à mes yeux, fidèle à l'image que j'avais gardée de lui.

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Jeannine