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Mais pourquoi le Pape a-t-il mauvaise presse?

C'est la question que se pose François H , en écho au titre d'un livre de Bernard Lecomte, après avoir lu une interviewe que celui-ci a accordée au Point, à l'occasion de la béatification de JP II (3/6/2011)

Inutile de dire que je partage son analyse.

Relire aussi, de François H



Le Pape et les medias: un serpent de mer!
Nous n'en verrons jamais la fin - sinon, peut-être, dans l'occultation totale du message - car derrière, il y a la mauvaise foi irrécupérable de ceux qui ont fabriqué dans un but bien précis l'image totalement surréaliste d'un Pape réactionnaire, rétrograde, déphasé et glacial - succédant au Panzerkardinal. Et il y a malheureusement aussi, à côté du relai des habituels idiots utiles celui (bien pire!) des faux amis, qui font de sa prétendue incapacité à "communiquer" (et de la nullité de son entourage!) un argument à charge, acquérant de cette façon le droit de passer dans ces mêmes medias.

J'ai déjà beaucoup parlé de mes réserves autour du livre de Bernard Lecomte "Pourquoi le Pape a mauvaise presse", en particulier ici et ici.
J'ai expliqué pourquoi je ne l'aimais décidément pas. Dans la phrase-titre, le Pape est le sujet (forme active), comme si la faute venait de lui. Démarche typique du faux ami. Car le livre devrait évidemment s'intituler "Pourquoi la presse n'aime pas le Pape". C'est une approche très différente.

Marion Guében-Baugniet balayait superbement les critiques dans son article L'Eglise et les medias, parue dans la revue Pâques Nouvelles:

Comment se fait-il que l’Église « ne passe pas » dans certains médias ?
La cause en est profonde. Elle se situe bien au-delà des dysfonctionnements de la communication.
La mission de l'Église est de se faire le vecteur du message du Christ, d'une vérité d’un autre ordre que la vérité du monde. Dans la mesure où ces deux s'opposent, il y aura toujours, au moins pour une part, une opposition entre la logique du monde et celle l'Évangile qui est celle, qu’on le veuille ou non, de la porte étroite. Lorsque Jésus enseigne, il ne cherche pas à faire l’unanimité. Il est venu déranger au nom de son Père pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. Il leur dit : Soyez dans le monde sans être du monde.
... (la suite ici)

Dans leur biographie-évènement "La joie de croire", Chantal et Paul Colonge évoquent eux aussi avec une grande honnêteté les relations de Benoît XVI avec les médias. Parlant des "défis" (un mot qu'ils n'apprécient pas vraiment") du Pontificat, ils identifient celui, particulièrement périlleux, des medias:

Troisième défi, autrement périlleux : les médias. Ceux-ci, à de rares exceptions près, ne sont guère en harmonie - c'est là un euphémisme - avec la doctrine et surtout la morale de l'Église catholique. Jean-Paul II, servi par son ton pince-sans-rire, savait déjouer leurs pièges. Benoit XVI, qui, lui aussi, en cercles restreints use de l'humour, mais n'est pas de nature malicieuse, répond avec franchise aux questions des journalistes, sans toujours prévoir l'utilisation perfide qu'ils feront de ses réponses. Exemple peut-étre le plus caractéristique : lors de son voyage en Afrique, en mars 2009, la présentation tronquée de ses déclarations sur la lutte contre le sida ; la plupart des médias n'ont retenu qu'une chose : « Le pape contre le préservatif ». Or, tout le reste, notamment toutes les actions menées par l'Église catholique en Afrique pour combattre ce fléau, est passé à la trappe. Connaissant la fixation des médias sur tout ce qui touche de près ou de loin à la sexualité, un pape plus « politique » aurait esquivé le problème du condom, mais lui, il estime de son devoir de dire le fond de sa pensée. Peut-on parler d'échec dans ses rapports avec les médias ? Non, car il aime à rappeler que l'Église n'a pas à s'adapter aux goúts du jour, mais à propager le message du Christ....
Dans toutes ses grandes homélies, il dénonce le rejet par la société du religieux dans la sphère privée et le relativisme ambiant. Il ne cherche donc pas à amadouer les médias. Cela signifie que la plupart des médias continueront, à n'en pas douter, à le présenter comme un conservateur impénitent.

Mon ami François H (qui devient un habitué, pour notre plus grand plaisir!) a lu dans "le Point" une interviewe de Bernard Lecomte, à l'occasion de la béatification de Jean-Paul II. On aurait pu s'attendre, venant d'un journaliste catholique s'exprimant dans une revue pas franchement cathophile (!) qui lui offrait quand même une tribune, à une "défense" plus convaincue du nouveau Bienheureux. Or, ayant lu les mises en garde de Bernard Lecomte {"attention, prévient-il, à ne pas trop idéaliser Karol Wojtyla ! L'homme fut un si grand communicant que l'on a tendance à en faire une icône. Or il ne faut pas oublier que son pontificat a été marqué aussi par des manques (il a très peu promu de femmes au sein de l'institution), des crises, des affaires (comme celle du carmel d'Auschwitz}, l'impression du lecteur est plutôt que
"Jean-Paul II aurait dû autoriser la contraception et l’avortement, le mariage des prêtres, le sacerdoce des femmes. Surprenantes conclusions, tirées du discours d’un journaliste qui prétend défendre le Saint-Père".

Et plus loin:

"(...) en lisant et en relisant un tel entretien, c’est en vain qu’on cherchera, dans ces propos, des considérations proprement religieuses. Si Jean-Paul II a eu un rôle bénéfique, c’est avant tout en matière politique et sociale, et dans le domaine du dialogue interreligieux. Bernard Lecomte mentionne certes les JMJ. Mais que dit-il de la dévotion mariale de ce Pape, des heures qu’il a passées devant le Saint-Sacrement, de son enseignement proprement dit ? Rien. Et ce n’est certainement pas un hasard si ce qui n’est rien d’autre que la défense du sacerdoce catholique devient dans sa bouche un manque de promotion des femmes dans l’institution, pour reprendre ses propres termes. Là où l’on se trouve face à un enjeu surnaturel, au sacerdoce de Jésus-Christ lui-même, il n’est plus question que de « promouvoir » des personnes dans « l’institution » ; que cette institution soit divine et voulue par le Christ, voilà qui semble n’avoir plus aucune importance".

La conclusion de François H est sans appel:

Pourquoi le Pape a-t-il mauvaise presse ? Peut-être également parce que certains de ses défenseurs supposés ne raisonneraient pas autrement s’ils étaient ses adversaires.


Voici le texte entier de François H.

Ne voulant pas modifier sa mise en page (mais j'ai souligné quelques passages), j'ai converti le document word au format pdf: f.hsurbernardlecomte.pdf [54 KB]


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