Le Pape dans la tranchée
Il est serein. Mais une journaliste italienne s'interroge à juste titre:" espérons que cette escalade médiatique ne finira pas par inspirer quelque déséquilibré" (14/4/2010)
Le pape dans la tranchée
(Source: Raffaella)
Franca Giansoldati
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Hier après-midi, le Pape Benoît XVI, après une semaine de repos à Castel Gandolfo, un peu pour reprendre son souffle, un peu pour terminer la rédaction de la deuxième partie de son livre sur Jésus, est rentré au Vatican.
Là, un nouveau front polémique l'attendait, cette fois avec la communauté gay. Une autre tempête dans les médias.
Une tempête médiatique qui va s'ajouter à celle sur la pédophilie, sur les juifs et sur les anglicans. De ce feu hostile, il se serait probablement bien passé, aussi parce qu'il ne manquera pas de se répercuter sur son agenda. Samedi et dimanche prochain, il sera sur l'île de Malte, où, bien que les autorités feront tout pour l'éviter, on voit déjà se profiler des manifestations anti-catholiques. Un groupe de victimes de prêtres pédophiles réclame avec insistance au nonce une rencontre avec le pape (sans avoir obtenu de réponse de l'entourage du pape).
La veille de son 83e anniversaire, qu'il fêtera vendredi, et du cinquième anniversaire de son pontificat, qui sera célébrée lundi lors d'un déjeuner avec tous les cardinaux présents à Rome, semble constellé d'ennuis.
Lui semble vivre ces moments difficiles de façon plus ou moins sereine. Mais les tempêtes s'amoncellent au-dessus de la Coupole.
Une question revient de façon récurrente, en particulier en dehors du Vatican. A quel point se sent-il assiégé? A quel point son Eglise est-elle la cible de forces anti-chrétiennes? Ces derniers jours, plusieurs évêques et Cardinaux ont hasardé des hypothèses sur la franc-maçonnerie, le sionisme, sur les gays, et même la patte du diable, mais ce sont essentiellement des voix isolées.
Un qui ne croit pas en l'existence d'un complot, c'est certainement le pape lui-même qui, par la teneur de ses discours, semble plutôt favorable à des effets secondaires d'une série de «ismes»: le sécularisme, le nihilisme, le relativisme.
Un de ses proches collaborateurs, hier après-midi, glosait, séraphique. «Il pleut, mais cette fois il pleut plus longtemps."
Ajoutant, caustique, que dans le passé, il y avait sans doute eu de pires moments, au cours desquels, même en Europe, des prêtres avaient été tués. Il a donné l'exemple de l'Espagne des années trente, mais les cas peuvent être élargiis, l'éventail est large. Pour le moment, ce ne sont que des balles de papier, des projectiles dont le pape théologien n'a pas peur.
Nous ne pouvons qu'espérer que cette escalade médiatique ne parviendra pas à inspirer quelque déséquilibré. Un peu de prudence, peut-être, en ces temps, ne serait pas superflue.
Copyright Il Messaggero, 14 aprile 2010
Carlota me fait remarquer que des graffitis obscènes ont été barbouillés sur la maison natale du saint-Père, à Marktl-am-Inn.
J'avais lu hier (car la presse s'est réjouie d'en parler, et des photos couraient sur la Toile) qu'ils étaient tellement orduriers qu'on ne pouvait pas en citer les termes...
Selon mon amie: des paroles et des écrits, nous passons aux actes... Qui a dit qu'il n'y avait pas de lien entre tout cela?
