Le « Ratzinger Schülerkreis »
Cette année, à Castelgandolfo, les anciens élèves du professeur Ratzinger débattent sur le thème « Mission dans le dialogue avec les hommes et les différentes cultures et religions ». Une interviewe de Joseph Fessio, par Paolo Rodari. (25/8/2009)
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Sur ce thème, relire aussi:
Le legs de Benoît, décembre 2008.
Création et évolution
« Pour nous, c'est toujours le professeur Ratzinger ».
Le jésuite américain Joseph Fessio explique au Riformista les thèmes du séminaire de fin août à Castel Gandolfo.
Paolo Rodari, 15 août 2009
Elle se tiendra du 27 au 30 août dans le Palais Apostolique de Castelgandolfo. C'est la rencontre annuelle des ex-élèves de Joseph Ratzinger qui, les années précédentes fut consacrée d'abord à l'Islam et ensuite à l'évolutionisme. Il s'agit d'une rencontre informelle, affrontant les thématiques que Benoît XVI entend approfondir de manière plus ponctuelle. Comme l'explique au Riformista un des participants, le jésuite américain Joseph Fessio, le « Ratzinger Schülerkreis » de fin août 2009 aura pour thème « la mission », « sa justification » et « mission dans le dialogue avec les hommes et les différentes cultures et religions ». Un thème qui, dans le pontificat ratzingérien, a déjà fait beaucoup parler de lui. C'était en décembre 2007 lorsque fut publiée une Note de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi dédiée aux « aspects doctrinaux de l'évangélisation ». L'ex Saint-Office (ndt: ..!) condamnait le relativisme et le pluralisme indifférenciés où toutes les positions se valent et expliquait le chemin de la justification de la mission évangélisatrice de l'Église envers les non catholiques. Selon la Note, qui dans une large mesure se référait au Concile, proposer le Christ n'est pas interférence injustifiée mais amour de la vérité.
Fin août, sur les hauteurs d'Albano, le Pape prononcera le rapport conclusif de la rencontre. Les rapports intermédiaires d'orientation, par contre, seront prononcés par le théologien protestant Peter Beyerhaus et Horst Bürkle, théologien évangélique qui s'est converti au catholicisme et professeur émérite de la Ludwig-Maximilians Universitaet de Munich. Il est significatif que deux représentants proches du monde protestant aient été invités : les rapports oecuméniques, en effet, sont au choeur du thème : c'est à partir de la façon dont l'Église catholique conçoit les relations avec les autres Églises chrétiennes que la mission peut assumer des couleurs plus ou moins adéquates. Comme toujours, l'archevêque de Vienna, le cardinal Christoph Schönborn sera également présent aux travaux.
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- Professeur Fessio, quel est le thème de la rencontre de cette année ?
- Cet année le thème est la mission. Les deux interventions principales seront du Professeur Peter Beyerhaus et du Professeur Heinz Bürkle. Le Professeur Beyerhaus présentera une relation consacrée au thème « Missione ad Gentes - sa justification et sa forme aujourd'hui ». Le Professeur Bürkle présentera une relation dédiée à « l'Église et Sa Mission dans le dialogue avec les Hommes et les Différentes Religions et Cultures ». Habituellement les deux relations sont exposées en deux phases distinctes, à la manière de séminaires, avec tous les étudiants présents, en présence du Saint Père. Après l'exposition des relations, il y a des questions et des commentaires, avec le Saint Père qui normalement conclut les travaux par une instruction sommaire après que lui-même ait pris part à la discussion.
- Le thème de la rencontre, c'est le Pape qui l'a décidé ou vous l'avez décidé ensemble ?
- La modalité selon laquelle est choisi le thème de la rencontre de l'année suivante est toujours la même : les membres du Schülerkreis proposent et discutent plusieurs thèmes après quoi ceux-ci sont présentés, par ordre de préférence, au Saint Père qui ensuite en choisit un. Le Schülerkreis, à travers son responsable, décide avec le Pape qui sera invité à parler.
- Pourquoi Benoît XVI promeut-il ces rencontres ?
- Les rencontres commencèrent après que le Professeur Ratzinger fût nommé archevêque de Munich et Frising en 1977. Il était très disponible pour nous concéder son temps et proposait très volontiers (était très "proposeur" de) la rencontre annuelle. Après qu'il ait été élu Pape nous pensâmes que la rencontre serait abandonnée, mais il proposa de continuer.
- Dans les moments de pauses des rencontres que faites-vous? Déjeunez-vous avec le Pape, conversez-vous avec lui ?
- Nous buvons un café, nous mangeons des gâteaux, nous parlons entre nous et avec le Saint Père. D'habitude, nous avons au moins un repas avec le Saint Père. Quelquefois le déjeuner, parfois un petit déjeuner.
- Que vous rappellez-vous de Joseph Ratzinger avant le Pontificat ? Avez-vous un souvenir particulier auquel il est lié ?
- J'ai beaucoup de souvenirs de Joseph Ratzinger, mais rien qui apporte davantage de lumière sur lui et sur la façon dont le monde le connaît aujourd'hui. Comme on le voit, c'est une personne claire et très transparente. Une des joies que nous, ses étudiants, eûmes en entendant l'annonce de son élection, fut de savoir qu'à partir de cet instant tout le monde connaîtrait réellement le vrai cardinal Ratzinger. Pas le « sévère enseignant », le « Panzerkardinal » mais l'aimable, gentil, attentif intellectuel, prêtre et ami.
- Qu'est-il resté des rencontres des années passées ? Avez-vous continué à travailler sur les thèmes que vous avez abordés ?
- Les deux dernières années, les discours et les discussions du meeting ont été publiés . Sinon, pour ce que je sais, il n'y a pas eu de développement ultérieur des thèmes. Pour Ignatius Press, dont je suis l'éditeur, il y a eu quelques résultats particuliers. Par exemple, après la rencontre et l'écoute du Père Samir Khalil Samir lors du meeting de 2005, nous décidâmes de publier le livre sur l'Islam, ( « 111 Questions sur l'Islam ») et publiâmes « Chance or Purpose » du Cardinal Schönborn après la rencontre dédiée à « Création et évolution».
