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Quand les journalistes ne transmettent que le mal

Retour sur le discours du pape, lors de l'hommage à l'Immaculée, le 9 décembre (17/12/2009)

Mardi dernier, dans le discours qu'il a prononcé en fleurissant la statue de l'Immaculée, Place d'Espagne, le Saint-Père a "recadré" fermement, avec une certaine amertume, aussi, les journalistes. Pas parce qu'ils déforment ses propos (là, il y aurait tant à dire, mais il ne va pas se commettre avec eux!), mais parce qu'ils banalisent le mal.

Chaque jour, en effet, à travers les journaux, la télévision, la radio, le mal est raconté, répété, amplifié, nous habituant aux choses les plus horribles, nous faisant devenir insensibles et, d'une certaine manière, en nous intoxiquant, car la négativité n'est pas totalement éliminée et, jour après jour, elle s'accumule. Le cœur s'endurcit et les pensées s'assombrissent.

Et plus loin, comment ne pas reconnaître dans cette triste constatation la fausse pitié occasionnelle pour les "SDF" dont les medias nous abreuvent en ce moment, comme à chaque fois que le thermomètre flirte avec 0°C

Dans la ville vivent — ou survivent — des personnes invisibles, qui de temps en temps apparaissent en première page ou à la télévision, et sont exploitées jusqu'au bout, tant que la nouvelle et l'image attirent l'attention. C'est un mécanisme pervers, auquel il est malheureusement difficile de résister. La ville cache tout d'abord, et ensuite elle expose au public. Sans pitié, ou avec une fausse pitié.

C'est ce que met en évidence cet article, écrit par un journaliste, trouvé sur le blog de Raffaella.

Quand les journalistes ne transmettent que le mal

Francesco Antonio Grana
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"Jésus, je t'en prie fais que mon papa travaille à nouveau."
J'ai trouvé cette phrase écrite sur un carton en forme d'étoile accroché au grand sapin de Noël que nous avons fait dans la paroisse.
Elle ne pouvait pas me laisser indifférent. J'ai perçu le drame du chômage, commun à de nombreuses familles en cette période de crise. Histoires de gens invisibles, comme le pape l'a rappelé le jour de l'Immaculée, qui occupent parfois les pages des journaux et sont exploités tant que l'image et la nouvelles attirent l'attention.
Un examen de conscience pour nous journalistes. Souvent, nous sommes bons pour faire le diagnostic, mais nous laissons beaucoup à désirer comme patients, refusant toujours de prendre les remèdes que nous nous prescrivons à nous-mêmes par des débats solennels sur l'avenir de notre profession. Plus de proclamations que d'envie de renouveler un métier qui ne perd pas sa fascination.
"Tous les jours -- a dit récemment Benoît XVI - à travers les journaux, la télévision, la radio, le mal est dit, répété, amplifié, utilisé pour les choses les plus horribles, nous rendant insensible et d'une certaine façon, nous intoxiquant, parce que le négatif n'est jamais totalement éliminé, et s'accumule jour après jour .
J'ai lu sur les journaux plusieurs commentaires à ces paroles du Pape; plutôt des plaidoyers, avec un ressentiment à peine caché, de la part de ceux qui se sont sentis visés par ces mots, qu'une analyse attentive du problème que Benoît XVI a souligné.
De nombreux collègues qui affirment que ce pape est victime de caricatures quotidiennes, se sont retrouvés à lui en appliquer de nouvelles pour rejeter ses propos sur les médias. Personne n'a eu le courage de soumettre à l'examen ses propres actions, espérant que les paroles du Pape seraient vite oubliées.
...

En ce temps de préparation à Noël, on peut trouver parmi les santons napolitains trois types de journalistes.
Razzullo, le journaliste de Naples (parthénopéen, allusion à une république fondée par les français à Naples en 1799), qui traverse la ville le carnet à la main pour prendre des notes, pour raconter le quotidien qui souvent ne fait pas les manchettes: c'est le journaliste de rue, espèce particulièrement rare et en voie de disparition. Il ne perd rien de la vie, de sa réalité. Il participe à toutes les rencontres. Rien n'échappe à sa plume. Il sait que les véritables scoops ne sont pas les événements incroyables que nous racontons souvent et que malheureusement, nous créons parfois. Mais ce sont les faits simples de tous les jours que nous oublions souvent de voir.
Il y a ensuite Benino, le "pasteur dormeur" (pastore dormiente), qui est le journaliste distrait, absent, qui relate dans ses articles des événements qu'il n'a pas vus, en s'appuyant entièrement sur les "vélins" préparés par les agences de presse et sur les dépêches d'agence. Le journaliste qui ne vérifie pas ses sources.
Et finalement, il y le pasteur de la surprise (pastore della meraviglia), toujours en éveil et en attente: c'est le journaliste d'investigation, celui qui cherche les nouvelles, sans jamais se décourager. Celui qui est toujours prêt à se remettre en cause, à abandonner les préjugés qui ont donné naissance à son enquête, si des informations démentent ses idées de départ. C'est le chercheur de vérité. Obstiné, il ne cède pas aux clichés. Il sait que nous devons raconter les événements au-delà des modes de pensée. Et peu lui importe s'il se trouve souvent seul et incompris. Sa force, c'est la certitude que seule la vérité nous rendra libres.

Et pour "trouver la synthèse de la vérité - comme le dit Pino Blasi, pendant quatorze ans à la tête du jurnal régional Rai-Campanie - il faut se laisser bercer de doutes et de certitudes."

Copyright © 2009 QUOTIDIANO L'AVANTI.

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