Béatification de Pie XII: la presse est unanime!
Heureusement, ce site a prévu des antidotes... (21/12/2009)
Un article sur ce sujet ne peut être que polémique.
Ce n'est pas nous qui avons commencé.
Et franchement, nous (je crois m'exprimer au nom de plusieurs personnes) en avons plus qu'assez de ces jugements à l'emporte-pièce faits par des gens qui n'ont aucune compétence, et s'adressent à d'autres qui s'en moquent éperdument et sont d'une ignorance totale sur la question (je veux parler de "l'homme de la rue") mais qui se croient autorisés à donner leur opinion sur tout, via les blogs et les commentaires sur Internet.
Côté français, il y a eu Odon Vallet, puis le navrant multi-récidiviste dans la méchanceté anti-Pape et dans l'analyse erronée (Merci à Patrice de Plunkett de lui régler son compte!!), l'anté-diluvien Alain Duhamel, voici maintenant le vieux Jacques Julliard qui se permet de titrer spirituellement sur le Nouvel Obs, pour les bobos athées qui ne pratiquent que le culte du dieu Mammon, via les pubs luxueuses pour Vuitton, Gucci et Guerlain:
Mais de quoi j'me mêle???
Bref, Francesco Colafemmina a du courage, et il apporte des arguments. Ils sont nécessaires, pour contrer la "pensée unique", de plus en plus unique, en fait, à tel point qu'un seul journal qui s'intitulerait, par exemple, tout simplement "La Pravda" suffirait: et au moins, les gens sauraient à quoi s'en tenir.
Article ici: http://fidesetforma.blogspot.com/...
Ma traduction:
Lundi 21 Décembre 2009
Archives et hypocrisie
Francis Colafemmina
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La ligne est celle désormais tracée depuis plusieurs années: le Saint-Siège ne peut pas béatifier Pie XII si, auparavant, les archives du Vatican n'ont pas été rendues acceccibles à un "team" d'experts internationaux.
Il s'agit d'un diktat de l'Anti Defamation League:
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L'ADL a depuis des années affirmé avec insistance que la déclassification et la mise à la disposition des chercheurs indépendants et des historiens de toutes les archives les plus importantes, avant et après la Seconde Guerre mondiale, est dans l'intérêt tant de l'Eglise catholique romaine que du peuple juif, afin d'assurer au mieux la vérité sur le rôle de Pie XII pendant la Shoah. Ce matériel devrait inclure un matériel connu sous le nom d' "Archives secrètes du Vatican", les archives des Conférences épiscopales d'Europe et les archives des nonciatures apostoliques à travers le monde sous le pontificat de Pie XII. Bien que nous reconnaissons pleinement que le processus de la canonisation est une affaire interne à l'Église, la question de ce que Pie XII a pas ou n'a pas fait pour sauver des Juifs pendant l'Holocauste est une question profonde qui doit être résolue d'abord et avant tout pour des raisons de relations entre catholiques et juifs.
Ces documents sont d'une importance particulière pour les survivants de l'Holocauste et leurs familles.
Aller plus loin dans la cause de béatification, sans avoir en mains tous les éléments de preuve des faits, serait prématuré, du fait de nombreuses inconnues sur la vérité historique des actions entreprises par le Vatican pendant la guerre.
Tant que toutes les archives secrètes du Vatican de la Seconde Guerre mondiale ne seront pas déclassifiées et rendues accessibles à des chercheurs indépendants, aux fins d'études et d'analyse, la figure de Pie XII à l'égard des Juifs continue à être voilée, et une source de controverses et de discorde. Nous faisons fortement pression sur le Vatican afin qu'il considère comme une priorité majeure l'accès intégral et complet aux archives.
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A première vue, cela peut paraître une requête admissible. En réalité, ce ne l'est pas. Consulter les documents d'archives pour les années de la Seconde Guerre mondiale et celles qui suivent immédiatement, signifierait -selon des estimations exorbitantes de la part des juifs - déclassifier au moins 16 millions de documents. Ces documents devraient être analysés par qui? Sûrement par des historiens chargés de défendre l'orthodoxie de l'Holocauste, et les répercussions sur l'histoire du côté Israélien, étant donné que cette demande ne vient que de groupes de pression de ce côté.
Une requête qui est aussi arrogante que présomptueuse, accusant implicitement le Vatican de couvrir avec le secret des informations sensibles sur "ses actes" au cours des années de guerre. D'autant plus arrogante qu'elle provient de la plus haute autorité issue du lobbying juif, le B'nai B'rith, fondé en 1913, et maintenant de la bouche des autorités de l'État d'Israël. Mais surtout parce qu'elle semble ignorer les 12 volumes de plus de 5000 documents sur la période de la guerre, publiés par Paul VI et tous les documents et témoignages recueillis sur la question ces dernières années.
D'un côté, il y a donc une ingérance de fond qui est littéralement inacceptable et de mauvaise foi, parce que le Saint-Siège ne délégue à personne la «certification» de son histoire. C'est une ingérence doublement inacceptable, dès lors que, sur la base de cette "certification" historique, l'Eglise devrait décider de la "sainteté" ou non du pape Pacelli, subordinnant ainsi le mystère spirituel au matérialisme historique et aux convenances politique.
Si c'était une simple question historique, ce serait comme si l'Italie demandait à Israël - un Etat souverain - à consulter tous les documents archivés sur - que sais-je - le massacre de Sabra et Chatila ou les différentes destructions effectuées à Gaza ces dernières décennies (..). Il est clair qu'Israël pourrait comparer cela à un acte d'hostilité pur et simple.
Quand c'est au contraire le petit, mais puissant état méridionnal qui demande au Saint-Siège d'ouvrir ses archives pendant plusieurs années aux recherches de chercheurs "orthodoxes", eh bien ... le Vatican devrait presque se considérer comme honoré ...
A cette dynamique s'ajoute l'ignorance complète des implications spirituelles et ecclésiologiques que comporte la cause de béatification de Pie XII. Ignorance que je crois personnellement vraie seulement en paroles. D'une part, en effet, l'Église catholique est considérée comme une institution purement profane et politique. D'autre part, nous sommes conscients que la question strictement historique est utilisée comme un "écran" idéologique des implications plus authentiques de la béatification de Pie XII. Implications toutes intra-ecclésiales, appartenant au monde catholique, plus qu'à celui des juifs.
On «lutte» contre Pie XII, parce qu'il est le dernier pape avant le Concile. Parce qu'il représente un modèle d'Eglise considéré comme dépassé et «défunt». Parce qu'on pense que l'Église n'a entamé un nouveau parcours - acceptable par le monde juif - qu'avec Nostra Aetate, et que tout ce qui précède ne peut être qu'annulé, ostracisé, idéologiquement jeté dans l'oubli. Même par rapport à la béatification de Pie IX, celle de Pie XII ne peut être envisagée qu'avec plus d'agacement, et une hostilité sans fin. Lorsque Pie IX a été béatifié en 2000, il semblait si éloigné dans l'histoire que, peut-être, sa béatification a fini par tomber dans la catégorie du pittoresque Vatican, plus que dans celle du pernicieux passéisme "antisémite" ...
Quoi qu'il en soit, il nous faut aujourd'hui nous préparer à une offensive de Noël et d'après Noël contre le Saint-Père. Comme en Janvier dernier avec l'affaire Williamson, dans les prochains jours, nous pourrons assister au début d'une nouvelle Via Crucis du Souverain Pontife.
Les antidotes? Avant tout, l'unité des évêques et des cardinaux. En vue de Noël, il serait souhaitable que personne ne fasse de déclarations hors de propos ou manifestement hostile envers les actions de Sa Sainteté. Même un silence sans hostilité n'est pas acceptable. Servir le Pape et aimer l'Eglise devraient tous nous encourager à avoir un plus grand sens de la communion et de l'harmonie, quelles que soient nos opinions personnelles et profanes.
Deuxièmement, informer correctement. Sur ce point nous ne pouvons pas faire grand chose. Les journaux sont toujours prêts à se déchaîner contre le pape et à donner raison à la propagande politiquement correcte(..).
Pour démonter la propagande, il serait toutefois opportun de rappeler au moins un événement majeur et poser une question discriminante: si Pie XII a été un pape "controversé" qui "n'a pas jugé bon de crier à la face du monde de manière forte et claire sa condamnation du nazisme", pourquoi celui qui était le grand rabbin de Rome pendant les années de guerre (1940-1944) s'est-il converti au catholicisme en public le 13 février 1945 et pourquoi lui, Israël Zoller, a t'il décidé de se faire baptiser Pio Eugenio Zolli, et pourquoi a t'il alors déclaré: "Je n'ai pas hésité à donner une réponse négative à la question si je m'étais converti par gratitude envers Pie XII pour ses innombrables actes de charité. Cependant, je me sens obligé de lui rendre hommage et d'affirmer que la charité de l'Évangile fut la lumière qui montra le chemin à mon coeur, vieux et fatigué. C'est cet amour qui brille si souvent dans l'histoire de l'Eglise et qui resplendit dans les actes du Pontife régnant"?
Cet épisode supprimé de la mémoire historique de la communauté juive italienne est une preuve déterminante des mensonges et des soupçons sans fondement et malveillants répandus sur la figure du Vénérable Pie XII. Et prouve encore plus l'hypocrisie des jugements historiques et de la requête d'ouvrir les archives du Vatican.
Hypocrisie qui ne cache en rien les véritables raisons de l'hostilité idéologique envers le pape Pacelli: l'incarnation d'une Eglise qu'on voudrait ouvertement archiver, d'une église différente du monde, faite de charité silencieuse et non pas "criée", d'obéissance réservée et non de démocratisme relativiste et médiatisé, composé de personnes oeuvrant dans la prière et non pas d'activistes à la seule recherche d'une place au soleil. Cette Église d'il y a 60 ans est si incompatible avec la mentalité moderne qu'elle constitue un véritable «scandale».
C'est la raison pour laquelle l'herméneutique de la continuité entre cette Église et l'Église d'aujourd'hui scandalise: une Eglise unique, en chemin vers l'Orient, vers le Seigneur qui revient. Herméneutique de la continuité que le pape Benoît XVI a rappelé avec beaucoup de courage et une sérénité profonde, nous indiquant, en prévision de Noël que le vrai centre de nos vies, ce ne sont pas toutes ces arguties mondains et ces viles machinations, mais le Dieu enfant né à Bethléem. Cet Enfant, qui, il y a deux mille ans, a changé l'histoire du monde et change tous les jours au cœur de l'homme.