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L'Eglise anglicane aussi en Espagne

Commentaires et précisions de Carlota, qui a traduit un article du blog espagnol www.religionenlibertad.com (21/10/2009)


À l’occasion de cette magnifique nouvelle concernant l’anglicanisme, il peut-être intéressant d’évoquer l’Espagne dont était bien sûr originaire Catherine d’Aragon (*), la première et unique femme légitime (selon le droit canon romain) de Henri VIII d’Angleterre. C’est en effet Catherine d’Aragon qui par son refus d’admettre les motifs d’annulation de son mariage avancés par son mari Henri VIII, fut « responsable » du schisme avec Rome et de la naissance de l’Église Anglicane en 1534.

J. F. Lamata Molina sur le site www.religionenlibertad.com vient d’écrire un article où il cite certain élément du communiqué de presse officiel de Carlos López Lozano, évêque diocésain (Madrid) de l’Église Espagnole Réformée Épiscopale IERE (**), nom auquel s’identifient les anglicans en Espagne. (NDT : Monseigneur Carlos López Lozano est né en 1962, dans une famille madrilène de tradition protestante disent les textes officiels).

Traduction de l’article J. F. Lamata Molina du 21 octobre 2009 sur religionenlibertad.com

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Dans un communiqué de presse Carlos López Lozano, évêque diocésain de l’Église Espagnole Réformée Épiscopale (IERE), nom avec lequel s’identifient les anglicans en Espagne, se réfère en termes durs à la décision du pape Benoît XVI de créer des ordinariats personnels pour accueillir les anglicans qui désirent entrer en pleine communion avec l’Église Catholique, à laquelle on se réfère toujours comme « Église de Rome ».
López Lozano dit en ces termes: «à côté de la tristesse due à l’abandon par quelques uns de nos frères […] cela donne l’impression que l’Église de Rome tente de profiter à son propre bénéfice, de la situation de débat interne existant actuellement au sein de l’église de la Communauté Anglicane».

Le «débat interne» auquel fait allusion l’évêque López Lozano concerne les décisions polémiques comme de permettre l’ordination d’homosexuels comme prêtres et même évêques. Le secteur le plus traditionaliste, qui a adopté le nom de Communion Traditionnelle Anglicane à la tête duquel se trouve l’évêque australien John Hepworth a donc sollicité «la pleine communion ecclésiale et sacramentelle» avec Rome. Ce qui est devenu effectif avec la décision de cette semaine
Dans le communiqué l’évêque López Lozano ajoute « que depuis le XIXème siècle l’Église de Rome a essayé de diverses manières d’absorber le plus grand nombre possible de fidèles et d’églises anglicanes». Il assure en outre que «le nombre de catholiques romains qui intègrent l’Église de la Communion Anglicane est très supérieur à ceux qui l’abandonnent en direction de Rome », néanmoins il ne présente pas de chiffres pour corroborer cette assertion « par respect, courtoisie et discrétion ».
Malgré le ton dur du communiqué López Lozano voit aussi des éléments positifs dans l’abandon d’un demi million de fidèles: «Nous constatons aussi que l’abandon de certains fidèles et ministres du cultes va aider à l’approfondissement de la propre identité et vocation anglicane».

À l’inverse des postures du dirigeant anglican espagnol, le primat de l’Église d’Angleterre et archevêque de Canterbury, Rowan Williams, valorise positivement la décision de Rome dans une lettre envoyée à ses fidèles auxquels il explique que «c’est la conséquence du dialogue œcuménique entre l’Église Catholique et la Communauté Anglicane, le dialogue entre elles deux continue ». Pour les autorités de l’Eglise Anglicane la décision n’est d’aucune manière un acte d’agression et de prosélytisme. Même si l’archevêque Williams regrette de n’avoir pu informer ses primats de la décision que le Vatican allait annoncer et dont il avait été informé.

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Puis J. F. Lamata Molina termine son article par un rappel sur des ordinations controversées de l’église anglicane et cite le chiffre de 78 millions d’Anglicans dans le monde.

Évidemment dans le monde hispanophone, comme ailleurs, je suppose, on peut lire beaucoup de réactions rendant grâce au Seigneur et au Pape Benoît XVI pour son magnifique œuvre pour l’union des chrétiens, avec dans les cas des anglicans des aménagements d’usage du fait d’une séparation de près d’un demi millénaire et non pas pour des « arrangements transactionnels de commodité mesquine ».
Néanmoins l’affaire du mariage en tracasse encore certains qui vont même jusqu’à dire : « ce n’est pas juste que les pauvres prêtres catholiques ne puissent se marier alors qu’au sein de l’Église Catholique, les ex-Anglicans et les prêtres de l’Église Catholique de rite orientale puissent le faire. Mais nous en avons déjà largement parlé…

Pour terminer ma petite revue de presse de l’hispanité concernant le sujet, je me permets de citer encore, même si je regrette que cela soit vraiment « people » ce que l’évêque de l’église anglicane du Pérou, monseigneur William Godfrey, disait il y a quelques mois concernant le Père Alberto Cutié, en regrettant le scandale qu’il avait occasionné : «Passer d’une église à l’autre, ce n’est pas comme changer de chemise ».

Nota : le Père Alberto Cutié était, il y a quelques mois encore, un prêtre catholique romain, exerçant son ministère à Miami. Il animait une émission d’évangélisation très célèbre. Sympathique, jeune et d’un grand charisme, il était très apprécié de tous et (surtout sans doute) de toutes. Mais fréquentant ostensiblement une femme divorcée qu’il a épousée civilement, il s’est fait admettre comme ministre d’une Église Anglicane en Floride.

Notes



(*) Catherine d’Aragon, en Espagne Catalina de Aragón y Castilla ou Catalina de Trastámara y Trastámara, était la fille cadette des Rois Catholiques, Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille.
Née à Alcalá de Hénares (près de Madrid) le 16 décembre 1485, elle mourut à Kimbolton, Angleterre, le 7 janvier 1536.
Son mari Henri VIII d’Angleterre annula son mariage après 24 ans d’union car elle ne lui avait pas donné d’héritier mâle viable. Catherine avait eu un premier fils mort à 2 mois, 2 autres garçons morts à la naissance, deux fausses-couches et enfin une fille, la future Reine Marie 1ère d’Angleterre, dite la Sanglante par ses détracteurs, décédée en 1558 après cinq ans de règne. C’est Élisabeth I, fille d’Anne Boleyn et de son père Henri VIII, qui lui succèdera sur le trône.

[Image: Catherine d’Aragon statue de Manuel González Muñoz 2007 – Alcala de Hénares]

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(**) Cette Église s’est constituée en 1868 à partir de catholiques espagnols à la tête desquels se trouvait Juan Bautista Cabrera qui, opposant politique à la Reine Isabelle II d’Espagne, avait connu l’exil à Gibraltar. À la suite de la prise de pouvoir du Général Juan Prim (de retour en Espagne, via Gibraltar, après un séjour londonien), Cabrera avait été autorisé à faire librement ses prédications et évangéliser des Espagnols.
Le site de l’Église Espagnole Réformée Épiscopale Communion Anglicane précise que le révérend Cabrera, élu évêque, décida de l’adoption de l’antique liturgie mozarabe (Les mozarabes, Espagnols restés chrétiens sous domination musulmanes. Après la reconquête, ils furent autorisés à garder leur liturgie quelque peu spécifique du fait de leur isolement par rapport à l’Église Romaine durant les siècles d’occupation de leur pays. Je n’ai pas vraiment d’éléments sur la liturgie adoptée par Juan Bautista Cabrera).
En 1894 l’évêque Cabrera fut consacré par trois évêques anglicans de l’Église d’Irlande et il fut sans doute très heureux en 1906 de voir que la nièce du chef de l’Église Anglicane (Le Roi Édouard VII d’Angleterre) épousait le roi d’Espagne Alphonse XIII. Je n’ai pas de chiffres actuels sur le nombre de fidèles de l’église anglicane d’Espagne.

Darwin, encore Nouvelles du front pro-vie espagnol