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Carlota, sur les minarets

Elle réagit (vivement!) au sermon entendu par elle à la messe de dimanche dernier. (8/12/2009)


Charité bien ordonnée commence par soi-même ?

Tandis que sur certains blogues hispanophones on parle de tentatives de lapidation en Catalogne (Tarragone) de femmes musulmanes sous prétexte d’adultères (elles se sont réfugiées dans un commissariat), on s’agite beaucoup en France pour évoquer le rejet par votation des minarets en Suisse. Et même mon curé a déclaré dans son sermon de dimanche que l’église se devait d’être ouverte sur le monde, que les musulmans étaient 400 000 en Suisse, qu’ils avaient droit à des lieux de culte, et que les Suisses avaient montré une attitude fermée, qui leur était d’ailleurs peut-être habituelle (Moi : N’ont-ils pas pourtant et notamment accueilli en grands nombres les protestants français de l’époque de Calvin, puis les aristocrates français menacés à la Révolution, sans parler de nombreux travailleurs étrangers ?). Bref une redite de tous les arguments du politiquement correct utilisés en France y compris dans des articles du journal France Catholique auxquels ont répondu avec conviction l'abbé l'abbé Guillaume de Tarnoüarn et Frédéric Pichon (auteur notamment de « Voyage chez les chrétiens d'Orient » en 2006).

Bref, hormis le fait que je reste persuadée que c’est se fourvoyer, tout en manquant de connaissances élémentaires sur l’islam, que de juger l’islam selon nos critères chrétiens (en faisant du « christianomorphisme »), jen viens à me demander si plutôt que de parler de peur chez les Suisses qui ont condamné les minarets, il ne faudrait pas plutôt parler de la peur des « élites » politiques françaises et occidentales en général, voire de certains religieux même si ce n’est pas forcément tout à fait pour les mêmes raisons. Les menaces pour l’instant seulement verbales ( ?) provenant des pays musulmans dont encore tout récemment de Libye ont d’ailleurs déjà commencé à s’abattre sur les Helvètes.

Le politique (avec des liens plus ou moins clairs avec les détenteurs de capitaux, pétro - dollars ou non) a peur des conséquences d’une situation qu’il ne saurait gérer facilement, ce qui ne serait pas bon signe, notamment en période électorale, sachant que lorsque la France sera définitivement islamisée, ces mêmes politiques, pour conserver leur place au soleil, n’auront plus besoin de connaître les règles du jeu démocratique ou pseudo - démocratique.

Pour les religieux, s’agit-il d’essayer de préserver les otages que sont les chrétiens d’Orient et qui, à chaque attitude un peu ferme de l’Occident, subissent des humiliations, voire des pogroms supplémentaires ? Je ne pense pas qu’il n’y ait que cela. Cela ressemble aussi à une attitude très « théorie de la libération » ou pour les moins virulents d’un modernisme séculier relativiste (Finalement l’islam et le christianisme se ressemblent. Voyez eux aussi fêtent Abraham, Ibrahim, tandis que Marie et Jésus sont évoqués dans le Coran, etc.). Une attitude que bien des prêtres qui se rapprochent maintenant de l’âge de la retraite ont adopté, croyant que l’ouverture de l’église au monde et aux plus pauvres (les ouvriers d’autrefois étant devenus les émigrés d’aujourd’hui), c’était gommer sa spécificité puis aujourd’hui accepter les minarets. Mais n’oublient-ils pas que l’islam n’est pas une religion à mettre en parallèle avec le catholicisme ? Leur attitude loin de rapprocher de l’Église du Christ les Français les plus pauvres, qui eux subissent déjà au jour le jour et dans leur propre pays, les humiliations liées à une « colonisation » par les vagues successives d’émigrés musulmans depuis près de quatre décennies, les éloigne de cette église de France qui n’a pas pu ou su les protéger, sans pour autant et bien au contraire faciliter la conversion au catholicisme des populations islamiques dont ils prennent la défense peut-être bien mal à propos ?

En outre interdire des minarets ce n’est pas interdire une religion qui d’ailleurs n’a pas de culte à proprement parler. Par ailleurs il me semble que cette affaire concerne les Suisses, d’autant plus que les valeurs non négociables de l’Église Catholique qui, elles doivent être, absolument défendues, n’ont été en aucune façon attaquées. (Quid à l’inverse des prières et marches pour la vie ? Et je n’ai pas entendu récemment de sermon aussi ciblé sur l’attitude du gouvernement espagnol par rapport à l’avortement et sur les attaques contre les crucifix italiens et bientôt aussi espagnols!)

Serait-ce donc, non pas la défense des minarets proprement dit, mais la défense des églises en Europe auxquels pensent ceux qui s’expriment aujourd’hui ? Si on interdit les minarets maintenant qu’en sera-t-il demain des clochers ? La différence est que ceux qui ont dit non aux minarets ne sont pas, dans leur grande majorité ceux qui disent non à l’Église (et à ses crucifix) depuis la révolution française et la propagation de ses idées déicides, bien au contraire !

Alors encore une fois il faut rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Parce que si nous allons encore à la messe qui n’applique pas le motu proprio ce n’est pas pour entendre parler de politique surtout quand les mots prononcés sont les mêmes que ceux que les élus nous assènent chaque jour et auxquels nous ne croyons plus depuis longtemps!

Les catho-citoyen(ne)s du Comité de la jupe