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L'affaire Kiesle très clairement démontée

par Massimo Introvigne. Un tableau hyper-pédagogogique et irréfutable. AP ridiculisé (11/4/2010)

La lettre du cardinal Ratzinger (elle-même parfaitement claire) a été traduite ici: La lettre en latin à l'origine de l'affaire Kiesle .

Le Père Fessio avait déjà fait une mise au point: Cas Kiesle: les explications du Père Fessio

Mais Massimo Introvigne a un talent pédagogique irremplaçable. L'article publié hier sur le site du Figaro (Samedi 10 avril au matin) est tout simplement mis en pièces.

Voici donc sa réfutation méthodique de toutes les attaques (source: Raffaella).
En attendant la prochaine.

Ma traduction.

Et en avant pour une nouvelle intox (bufala) à propos des prêtres pédophiles.
La lettre de 1985 du cardinal Ratzinger

Massimo Introvigne
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La nouvelle intox américaine lancée contre le Pape par l'Associated Press aura duré 24 heures. Même les médias les plus hostiles, pressés par les experts en droit canon, ont fait marche arrière.
Mais à l'enseigne de l'adage "calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose" ce qui restera dans la tête des utilisateurs les plus distraits des médias, ce seront les titres selon lesquels, en 1985, le Pape actuel "protégea un prêtre pédophile".
Pour comprendre la signification de la lettre du 6 Novembre 1985 du cardinal Ratzinger à Mgr John Stephen Cummins (et non pas "Cummings"), évêque d'Oakland (Californie), quelques notions de droit canon sont nécessaires.
- La perte de l'état clérical peut survenir (a) comme une punition imposée par le droit canon pour des crimes particulièrement graves, ou (b) sur requête du prêtre lui-même.
- Un prêtre accusé ou reconnu coupable de pédophilie peut donc perdre l'état clérical (a) comme punition pour son crime ou (b) sur sa demande, que le prêtre pédophile peut avoir intérêt à avancer pour des raisons diverses, par exemple, pour échapper à la surveillance de l'Eglise (l'Etat est parfois plus laxiste, comme beaucoup d'événements le prouvent) ou parce qu'il veut se marier.
Dans le premier cas, le prêtre pédophiles est puni. Dans le second cas, on lui accorde une faveur.

La peine pour le crime de pédophilie - la punition - était jusqu'en 2001 imposée par les diocèses; la compétence est passée à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi en 2001. L'examen des demandes de dispense de l'état clérical - la faveur - relevait déjà en 1985 de la compétence de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

En 1985, Stephen Miller Kiesle, un prêtre accusé d'avoir abusé d'enfants est impliqué dans deux processsus distincts.

- Le premier concerne l'enquête canonique susceptible de mener à la démission de l'état clérical du P. Kiesle comme punition pour les abus accomplis. Cette enquête est strictement de la responsabilité du diocèse d'Oakland. La Congrégation pour la Doctrine de la Foi n'a rien à y voir, et ne s'en occupe pas.
- Le deuxième processus, distinct, concerne la requête de Don Kiesle lui-même d'une dispense de l'état clérical. Cette demande arrive sur le bureauu de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, laquelle, par une pratique qui a en fait valeur de règlement, n'accorde pas la dispense à ceux qui n'ont pas atteint l'âge de quarante ans. Don Kiesle en a 38, et l'évêque Cummins demande à la Congrégation de faire une exception, parce que, en accédant à la demande de Kiesle d'être réduit à l'état laïc, Rome ôterait au diocèse d'Oakland l'embarras de poursuivre l'enquête pénale pour abus (enquête, qui en effet, en 1985 - avant que les changements de procédure en 2001 ne prennent effet - étaient strictement de la responsabilité du diocèse et sur laquelle la congrégation dirigée par le cardinal Ratzinger ne pouvait pas intervenir).

Si la Congrégation avait accédé à la demande de Kiesle, elle n'aurait pas "puni" le prêtre, mais elle lui accordé une faveur: en effet, Kiesle voulait quitter la prêtrise parce qu'il avait l'intention de se marier.

Il est très important de distinguer l'acceptation d'une demande de dispense de l'état clérical, une faveur accordée au prêtre, de la compétence de la Congrégation, et la démission de l'état clérical comme punition, de compétence (jusqu'en 2001) du diocèse, et non de Rome.

Le Cardinal Ratzinger, comme Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, répond en exprimant sa sympathie pour la position délicate de l'évêque - autrement dit, en termes moins "curiaux", il lui dit qu'il comprend bien que l'évêque compterait sur Rome pour lui tirer les marrons du feu (en se brûlant les doigts, ndt!) - mais il estime que pour le bien de l'Eglise, il doit se conformer strictement à la pratique, et donc considérer que l'âge du requérant ne permet pas d'accueillir sa demande de dispense de l'état clérical.

"Considérant le bien universel de l'Eglise" - ce qui ne signifie évidemment pas "pour éviter le scandale" (on avait déjà beaucoup parlé en Californie des cas d'abus sexuels attribués à Kiesle, et le scandale avait déjà eu lieu), mais "pour éviter de créer un précédent qui ouvrirait la porte à de nombreuses autres demandes de dispense des prêtres de moins de quarante ans" - le Cardinal Ratzinger explique à l'évêque qu'il faut attendre prudemment, comme cela arrive toujours dans le cas de demande venant de prêtres n'ayant pas encore 40 ans.

Pendant ce temps, le diocèse d'Oakland pourra naturellement poursuivre l'enquête pénale susceptible de conduire Kiesle à la démission de l'état clérical, non pas à sa demande, mais comme une punition pour les abus. Alors que le diocèse d'Oakland continue d'enquêter sur Kiesle - et l'exclut de tâche ministérielle - en 1987, le prêtre atteint quarante ans.

À ce stade, comme il est normal, la Congrégation accepte la demande de réduction à l'état laïc. Kiesle quitte l'exercice du ministère sacerdotal et se marie.
Il est bien connu de la police comme une personnalité troublée, et suspecté d'abus sur mineurs.

Les histoires de Kiesle ultérieures à 1987 n'impliquent évidemment pas la responsabilité de l'Eglise, mais seulement les juridictions civiles et la police. S'il a commis d'autres abus, ce n'est pas la faute de l'Eglise - que Kiesle avait abandonné et qui n'avait plus aucun titre pour le surveiller -, mais des autorités civiles.

Associated Press devrait peut-être nous expliquer en quoi le fait d'avoir refusé d'accéder à la requête d'un prêtre soupçonné de pédophilie, qui avait l'intention de se marier, et qui réclamait une faveur pour faire avancer ses propres intérêts, revenait à "protéger" le prêtre pédophile.

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