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Lettre ouverte à Christophe Barbier

L'omnipotent directeur de l'Express ose donner des conseils au Saint-Père! (21/4/2010)


Après avoir lu l'éditorial de Christophe Barbier (Le "pape fictif") sur le site de l'Express, je voulais laisser libre cours à mon indignation, sans trop me soucier de la forme, et à mes risques et périls....
et c'est George Weigel, qui vient d'en écrire une à Hans Küng , qui m'a donné l'idée de la lettre ouverte.

Allons-y donc pour la lettre ouverte! Même si je ne suis pas certaine que cela en vaille la peine.

Cher Christophe Barbier,

Il paraît que vous êtes normalien.
A ce titre, vous êtes censé représenter l'aristocratie de la pensée, le fleuron de la "non-université" à la française, dans cette spécificité que sont nos (très) grandes écoles. Quelque chose de mythique, et de prestigieux, inspirant l'admiration et le respect, mais qui implique aussi certains devoirs. Ceux de l'élite, qui doit avoir sa morale, et son rôle d'exemple.
A ce titre, aussi, vous pourriez ressentir une certaine communion (ou complicité, simplement?) avec ce savant qu'est le Pape.

Ces devoirs s'ajoutent à ceux de l'homme de presse omniprésent et influent, bien en cour, tenu en principe par la déontologie du métier de journaliste.

Hélas! De même que le NYT n'est plus vraiment la "cathédrale" du journalisme que certains persistent à imaginer, à vous lire, Ulm, en lettres, semble devenu moins une pépinière de génies qu'un bastion du gauchisme-caviar (il en va tout autrement, il me semble, dans les disciplines scientifiques, et il va de soi que les normaliens littéraires qui ne rentrent pas dans ce cadre ne sont pas visés par cette critique qui n'entend pas être une généralisation abusive).

Vous représentez plutôt, si l'on en juge par votre article bourré d'une érudition "fictive" - je vous cite - (mais qui se souvient d'un prétendu antipape nommé Benoît XIV qui aurait sévi à la fin du grand schisme "déclenché en 1378" ??), une érudition plus soucieuse de mots-choc (pape fictif) que de contenu, et surtout desséchée, car privée de toute connaissance réelle, le milieu des petits marquis de l'info mâtinée de show-biz qui prétend imposer sa loi à une opinion hébétée.

"Rome - dites-vous, filant le parallèle historique avec le lointain XIVe siècle - ne comprit pas que l'on changeait d'époque. Lentement, les pouvoirs politique et financier s'affranchirent de l'Eglise, en l'accusant de corruption et de cupidité, et la dichotomie de la papauté leur permit d'accélérer cette manoeuvre".

Oserais-je faire une soustraction (2010 - 1378 = 632), pour vous rappeler que l'épisode historique auquel vous faites allusion date de deux tiers de millénaire... et que l'Eglise est encore debout, alors que tous les autres systèmes se sont effondrés depuis, certains dans le sang!

Mais en réalité, vos arguments sont tellement cousus de fil blanc qu'ils se retournent contre vous: "En vérité - pontifiez-vous - l'Eglise doit, pour renaître, changer toute l'organisation de son clergé. Elle doit, d'abord, en finir avec le célibat des prêtres... Qu'une religion fondée sur l'amour puisse en interdire à ses ministres la forme la plus élémentaire est intenable".
Vous devriez préciser ce que vous entendez par "amour". Peut-être un exercice hygiénique qui se pratique avec un morceau de latex.

Je n'ose vous remercier de votre sollicitude pour la survie de l'Eglise, mais je garde l'espoir, même s'il est très improbable que vous me lisiez, et puisque vous êtes probablement très intelligent, que tôt ou tard, vous conviendrez que vous vous êtes trompé. Je suis sans doute incorrigiblement optimiste!!

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L'édito de Christophe Barbier est à lire ici: http://www.lexpress.fr/actualite/benoit-xvi-pape-fictif_886468.html

Benoît XVI, "pape fictif"?

Faut-il changer l'organisation du clergé de l'Eglise?
L'éditorial de Christophe Barbier.
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Comme il y eut un Benoît XIV, baptisé "antipape imaginaire", à la fin du grand schisme d'Occident, Benoît XVI sera-t-il estampillé dans l'Histoire "pape fictif", tant les événements lui échappent depuis les débuts de son pontificat?

Qu'il s'agisse des vastes mouvements géopolitiques ou des grandes querelles théologiques, le Saint-Père semble subir la réalité et poursuivre une fuite sans fin, fébrile et défensive, devant la force des faits. Il en est ainsi de l'attitude de l'Eglise et de son chef face aux révélations récurrentes sur les actes pédophiles commis par des prêtres. Parce que le bouclier de l'omerta, enfin, est tombé, sous la pression des opinions et par décision du pape, les scandales vont se succéder. Le secret de la confession était intenable en face de tels crimes, mais, sans lui, le clergé risque de se déliter, telle une armée abandonnée. Si le Vatican croit que patience et pénitence suffiront, il se trompe, et les révélations incessantes finiront par abattre l'Eglise. Ce n'est pas seulement le clergé qui chutera, c'est la foi elle-même, et le christianisme pourrait bien en mourir à petit feu.

En vérité, l'Eglise doit, pour renaître, changer toute l'organisation de son clergé. Elle doit, d'abord, en finir avec le célibat des prêtres. Tout ordre fondé sur l'interdit sexuel et sur la torture d'abstinence forcée mène aux déviances ou à la révolte: en prônant la sainteté d'existence, le catholicisme n'a provoqué qu'un enfer mental dont on mesure aujourd'hui le coût. Qu'une religion fondée sur l'amour puisse en interdire à ses ministres la forme la plus élémentaire est intenable.
Benoît XVI voit en cette chasteté obligatoire une indispensable imitation du Christ: mais demande-t-il à chaque prêtre de mourir crucifié à 33 ans? De même, Rome doit autoriser l'ordination des femmes, qui sauront mieux que les hommes porter la parole du Christ au coeur des angoisses actuelles, et porter leur foi dans nombre de ténèbres où tâtonnent les prêtres.

"Le Christ aime son Eglise, qui est son corps, même si ce corps est blessé par nos péchés", a affirmé le pape à Malte. Non: ce sont les victimes des pédophiles qui sont atteintes dans leur chair. L'Eglise, elle, est trahie dans son âme par les prêtres criminels, et peut en périr. Le Grand Schisme déclenché en 1378 est un lointain miroir: soudain, dans le Moyen Age en mutation, l'Eglise se trouva en décalage avec les sociétés. Les nations s'affirmaient, la bourgeoisie marchande prospérait, les techniques progressaient, mais Rome ne comprit pas que l'on changeait d'époque. Lentement, les pouvoirs politique et financier s'affranchirent de l'Eglise, en l'accusant de corruption et de cupidité, et la dichotomie de la papauté leur permit d'accélérer cette manoeuvre. En la mutation d'aujourd'hui, c'est au nom des moeurs que la modernité veut évincer cette puissance spirituelle, discréditée par les exactions de son bien bas clergé. Si Rome ne réagit pas, sur quelle peau de chagrin Benoît XVI achèvera-t-il son pontificat?

Dossier Küng (III) Concert pour le Pape