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Les medias contre Benoît: pourquoi tant de haine?

Deux textes issus de milieux bien différents (l'évêque de Montauban, et JY LE Gallou) tentent de répondre à une même question (27/4/2010)

Il va de soi que ce qui est dit pour les medias français vaut pour le monde occidental en entier!!

 


Voici deux articles (2) trouvés sur Internet (pas dans la presse, donc!), ils viennent de milieux apparemment assez éloignés, et pourtant, ils semblent se faire écho, ou plus exactement le second semble répondre au premier.

Le premier (lu grâce au blog de PP) est une belle lettre que Mgr Bernard Ginoux, évêque de Montauban, a adressée à ses ouailles à l'occasion des cinq ans de pontificat de Benoît XVI. La lettre est une longue "réflexion sur le rôle des médias dans diverses affaires sensibles".
Le second (sur le site Polemia) est une communication de Jean-Yves Le Gallou à l'occasion de la remise du prix "Le bobard d'or" (1) , et intitulé "Dix sept thèses sur le système médiatique français".

Parce que Mgr Ginoux est un chrétien et un honnête homme, il s'interroge: Pourquoi tant de haine?
http://catholique-montauban.cef.fr/...

Des semaines entières nous avons subi des images et des propos sur le pape Benoît XVI et l’Eglise catholique.

L’Eglise catholique vivait alors, avec tous les chrétiens, la préparation et la fête de Pâques, sommet de la foi chrétienne où l’on célèbre le Christ mort et ressuscité.

Parallèlement, dans la sphère médiatique, depuis des journaux s’auto proclamant « autorisés » jusqu’à la moindre des chaînes de radios, d’internet ou lors de journaux télévisés, nous avons assisté au matraquage d’une information que l’on peut résumer ainsi : « les prêtres pédophiles n’ont pas été sanctionnés par leur hiérarchie, or le chef de la hiérarchie c’est le pape, donc il est coupable ». L’accusation est claire… Cet homme est un danger pour la société, un complice du mal et, de surcroît, il combat les évolutions de la culture occidentale contemporaine. Mais les médias nous l’avaient déjà dit.

Mgr Ginoux reprend ensuite une par une les polémiques qui ont émaillé le pontificat : relations avec les juifs, Ratisbonne, Williamson, préservatif, Récife (affaire sur laquelle il fait une belle mise au point), pour culminer avec la sordide polémique actuelle.

Et il conclut:

Après chaque nouvelle attaque nous pouvons nous dire : « Que sera la prochaine ? » car on peut la voir monter, se dérouler comme une vague et déferler. Le processus est au point. Mais la question se pose : pourquoi ? Pourquoi contre Benoît XVI ? Pourquoi tant de haine ?

Evêque de l’Eglise catholique, conscient des faiblesses de l’Eglise, de nos péchés et des miens, j’ai souhaité écrire ces lignes pour éclairer mes frères et sœurs dans le Christ et toutes celles et ceux qui souhaitent comprendre. C’est aussi l’expression de ce que des millions de catholiques blessés ressentent quand on fait de leur Eglise et de leur pape des dangers pour la société. C’est aussi au nom de tous les prêtres fidèles qui souffrent dans le silence et qui continuent leur humble service que j’ai écrit.

Il est légitime que les médias jouent leur rôle (ndr:???). La liberté d’expression est un droit, il y a aussi le droit de poser des questions, il y a aussi le droit de n’être pas d’accord. C’est parfois un devoir.
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Beau et courageux texte, qui n'aura évidemment aucun écho dans les medias.
Pourquoi?


C'est justement ce qu'explique Jean-Yves Le Gallou dans cette longue mais passionnante intervention. La réponse se situe ici non du côté de l'Eglise (ce serait un autre article), mais de celui des medias.
Il est peu probable que Mgr Ginoux fréquente le site Polemia. Encore plus improbable qu'il visite le mien. Je dirais presque que, pour cette fois, c'est dommage. Mais il y a lourd à parier qu'il partagerait en grande partie l'analyse faite ici.

Attention!
Il n'est pas question de recruter le Saint-Père derrière une quelconque bannière idéologique. Il est au-dessus et au-delà de la politique, et comme le disait Sara Fumagalli (Papa Ratzinger, grâce à Dieu ): Trop grand, trop vrai, trop céleste, Ratzinger, pour l'entraîner dans la politique.
Nous ne devons pas, nous ne voulons pas réduire son message, qui a le Christ pour Alpha et Oméga, à de simples déclarations politiques.

Certes!
Mais comme le dit Mgr Ginoux, nous avons le droit de nous interroger, et aussi, dans ce cas le devoir de ne pas être d'accord.
Encore faut-il avoir des arguments.
JY Le Gallou nous en apporte une masse, tous solides!

* * * *

Il commence par ce constat que la presse française n'est pas libre, un classement de Reporters sans frontières lui attribuerait même le 43e rang mondial! Pas très glorieux, pour le pays qui s'auto-proclame gardien des droits de l'homme, et qui a écrit au fronton de ses bâtiments depuis plus de deux siècles "Liberté égalité fraternité"!

Les raisons en sont multiples, mais convergentes.
Et JY Le Gallou de les citer méthodiquement:

. Le système médiatique est concentré dans les mains de quelques grands groupes financiers, dont il représente les intérêts.
. Ils sont donc au service exclusif de la super-classe dominante, dont les objectifs sont bien éloignés du bonheur des peuples.
. Les grands médias français ne dépendent pas de leurs lecteurs mais de la publicité.
. Les journalistes ne sont pas "des intellectuels libres" mais des salariés précaires, soumis au conformisme dominant de leurs confrères (j'ajoute: ils sont tous passés plus ou moins dans le même moule de formation, écoles de journalisme, Sciences Po, ce qui fait d'autant plus d'eux les pièces d'un échiquier géant dont les pions sont interchangeables):

Mimétisme et panurgisme sont devenus les règles d’or d’une profession qui s’éloigne chaque jour davantage de ses règles traditionnelles de déontologie : vérification des faits et présentation impartiale des réalités, notamment (ndr: ceci n'est pas une spécificité française, on vient de le voir avec le NYT).
Ceci étant, le conformisme est tel que la servilité est souvent consentie sans souffrances...

Les médias français ne sont pas un contre-pouvoir ; ils sont le pouvoir : le pouvoir sur les esprits.
(..) S’agissant de l’information, les médias ne rapportent pas seulement des faits, ils les sélectionnent ; ils distinguent ceux qu’ils occultent d’un côté, ceux dont ils font un événement majeur, de l’autre ; et ce en fonction de grilles d’interprétation idéologique. Les grands médias scénarisent les faits : ils disent où est le « bien », où est le « mal » ; où sont les « bons », où sont les « méchants » ; qui doit être « angélisé » et qui doit être « diabolisé ». Par là, les grands médias se sont arrogé le pouvoir de prononcer la peine de mort sociale.
Une scénarisation qui présente un double intérêt : commercial (c’est plus facile à comprendre) et idéologique (voilà ce qu’il faut penser).

La presse n'est pas pluraliste (il est devenu difficile de distinguer le Monde du Figaro, et les journalistes, voire les directeurs, passent allégrement d'un titre à l'autre, voir ci-dessus), le débat a disparu, tout le monde est d'accord (cf les pseudo-débats genre l'ex Khan-Marseille, ou Ferry-Julliard sur LCI, succédant à un antique Duhamel-Kahn, un vrai gag) et "ceux qui ne pensent pas bien sont « controversés » et passent leur temps à « déraper » !".

Quant à la soi-disant démocratie, le moins que l'on puisse dire est que c'est un jeu de dupes.

Lors de référendums et des élections, les grands médias disent au peuple ce qu’il doit penser. Et quand le peuple vote mal on le dénonce et on explique qu’il doit revoter.
Les médias scénarisent les élections et présélectionnent les candidats. Dans une élection présidentielle française, le rôle du peuple se borne à ratifier le choix que les médias lui offrent. Aux yeux des grands médias, certains candidats n’ont pas vocation à concourir pour la victoire, comme on l’a vu en 2002. Seuls sont promus les médiagogues, c'est-à-dire les hommes politiques qui calent leur discours et leur comportement sur ce qui plaît aux médias.

Les médias – et pas seulement français, il faut bien le dire – ont même prétendu élire le pape en 2005 : idéalement, un Noir, sud-américain, progressiste et jouant sur le registre émotionnel. La désobéissance des [cardinaux électeurs] fut flagrante : ils choisirent un Européen, de surcroît allemand, de grande réputation intellectuelle et attaché à la raison comme à la tradition. Il ne faut pas chercher ailleurs le secret des campagnes de diabolisation contre Benoît XVI ni s’imaginer que quelques concessions pourraient les faire cesser.


Tout cela est quotidiennement sous les yeux de chacun, ce ne sont pas des fantasmes d'adeptes de la théorie du complot, ou de méchants éxtrémistes. Et tant pis pour ceux qui refusent d'ouvrir les yeux.

Jean-Yves Le Gallou conclut avec un optimisme que j'aimerais partager:

Le mur de Berlin est bien tombé, celui de la désinformation finira lui aussi par tomber.

En attendant, grâce à Internet, la désinformation n'a plus le monopole:
"Grâce à Internet, l’information est redevenue pluraliste. Grâce à Internet, les thèses dissidentes peuvent se faire entendre. Grâce à Internet, l’information existentielle, celle qui provient de ce qui est vécu, peut venir concurrencer l’information mimétique des grands médias dominants".



Nous pouvons dire que dans la dernière polémique visant le Sain-Père, la réinformation est venue d'Internet (1) , en particulier et surtout via l'Italie, et par les échos que j'ai reçus, je suis fière d'y avoir un peu contribué!

Et rappelons une autre citation de Polemia:
Ce sont les hommes debout qui laissent une trace dans l’histoire.

Notes

1. L'un des lauréats des "bobards d'or" de Polémia est Dominique Wolton.
Recherchant dans mes archives je retrouve une intervention datant de 2005, sur Europe 1. Le contexte a un tout petit peu changé, mais cela vaut le coup de réécouter ce qu'il disait alors : http://beatriceweb.eu/Blog06/...information.mp3

" [ sur Internet] il n'y a aucun filtre... La grandeur de la démocratie, c'est quand l'information est contôlée par les journalistes.... si Internet se substitue à la presse, il n'y a plus aucun contre-pouvoir au discours des acteurs qui s'expriment habituellement..."
(explication ici)

2. Les deux textes cités ici valent vraiment la peine d'être diffusés.
Pour faciliter leur impression, je les ai archivés, après les avoir convertis au format pdf.
-> legallou.pdf [38 KB]
-> pourquoitantdehaine.pdf [42 KB]

Le nuage de poussière sur l'Europe Repas d'anniversaire avec les cardinaux