Appel à tous ceux qui cherchent la vérité
Discours du Saint-Père à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Ma traduction. Et comment il est "résumé" (saboté!) par les agences de presse (15/1/2010)
Titre (excellent!) de Radio Vatican en Italien:
Le Pape à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi: le Magistère de l'Eglise offert à tous ceux qui cherchent la vérité, même les non-croyants.
En plus d'un appel à l'unité des chrétiens, pour réaliser, comme il l'avait promis au début de son pontificat, "l"unité pleine et visible des disciples du Christ", c'est un plaidoyer pour la "loi naturelle", et une sorte de nouvelle allusion à cette "cour des gentils", évoquée lors des voeux à la Curie du 22 décembre dernier (voir aussi La cour des "gentils" de Benoît XVI ).
On lira plus loin le résumé donné par l'AFP (et cité sur le FC) de cet important et riche discours.
Et on jugera à quel point il donne une idée falsifiée et tronquée des VRAIS propos du Saint-Père, se focalisant sur moins de TROIS lignes!!!.
Décidément, ce n'est pas de l'information...
En attendant, voici ma traduction de l'entier discours, d'après le texte original en italien:
http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/...
Vendredi 15 Janvier 2010
Messieurs les Cardinaux,
Vénérables Frères dans l'épiscopat et le sacerdoce,
Très chers fidèles collaborateurs,
C'est pour moi une grande joie de vous rencontrer à l'occasion de la session plénière et de vous exprimer des sentiments de gratitude profonde et de cordiale reconnaissance pour le travail que vous accomplissez au service du Successeur de Pierre dans son ministère de confirmer ses frères dans la foi (cf. Lc 22, 32).
Je remercie Monsieur le Cardinal William Joseph Levada pour son allocution de bienvenue, dans laquelle il a mentionné les questions qui occupent actuellement la Congrégation, sans parler des nouvelles responsabilités que le Motu Proprio "Unitatem Ecclesiae" lui a confiées, liant étroitement le dicastère à la Commission pontificale Ecclesia Dei.
Je voudrais maintenant évoquer brièvement quelques-un des aspects que vous, Monsieur le Cardinal, avez exposés.
Tout d'abord, je tiens à souligner à quel point votre congrégation participe au ministère de l'unité confié de manière particulière au Pontife romain, par son engagement en faveur de la fidélité doctrinale. L'unité est en fait principalement unité de foi, soutenue par le dépôt sacré, dont le Successeur de Pierre est le premier dépositaire et défenseur. Confirmer les frères dans la foi, les garder unis dans la confession du Christ crucifié et ressuscité, constitue pour celui qui est assis sur la Chaire de Pierre, le devoir premier et fondamental conféré par Jésus. C'est un service auquel on ne peut se soustraire, dont dépend l'efficacité de l'action évangélisatrice de l'Église jusqu'à la fin des temps.
L'évêque de Rome, dont votre assemblée participe à la potestas docendi, doit constamment proclamer: "Dominus Iesus"-" Jésus est le Seigneur ». La potestas docendi, en effet, implique l'obéissance à la foi, afin que la Vérité qu'est le Christ continue à briller dans toute sa grandeur et à résonner pour tous les hommes dans son intégrité et sa pureté, de sorte qu'il n'y ait qu'un seul troupeau, rassemblé autour de l'unique Pasteur.
La réalisation d'un témoignage commun de foi de tous les chrétiens est donc la priorité de l'Eglise à chaque époque, afin de conduire tous les hommes à la rencontre de Dieu. Dans cet esprit, j'ai confiance en particulier dans l'engagement de la Congrégation pour surmonter les problèmes doctrinaux qui subsistent encore pour la réalisation de la pleine communion de la Fraternité S. Pie X avec l'Eglise.
Je veux aussi me réjouir pour l'engagement en faveur de la pleine intégration dans la vie de l'Église catholique de groupes de fidèles et de personnes individuelles appartenant autrefois à l'anglicanisme, comme prévu par la Constitution apostolique Anglicanorum coetibus. L'adhésion fidèle de ces groupes à la vérité reçue du Christ et proposée par le Magistère de l'Eglise n'est en rien contraire au mouvement oecuménique, mais elle montre, au contraire, que son but ultime est de parvenir à la communion pleine et visible des disciples du Seigneur.
Dans le précieux service que vous rendez au Vicaire du Christ, il me tient aussi à coeur de signaler que la Congrégation pour la Doctrine de la Foi en Septembre 2008, a publié l'instruction Dignitas personae sur certaines questions de bioéthique. Après l'encyclique Evangelium Vitae du Serviteur de Dieu Jean-Paul II en Mars 1995, ce document doctrinal, centré sur le thème de la dignité de l'homme, créé dans le Christ et par le Christ, est un nouveau point de référence dans l'annonce de l'Evangile, en pleine continuité avec l'instruction Donum Vitae publié par ce dicastère en Février 1987.
Parmi des questions aussi délicates et actuelles, comme celles regardant la procréation, et les nouvelles propositions thérapeutiques impliquant la manipulation de l'embryon et des gènes humains, l'instruction a rappelé que "la valeur éthique de la science biomédicale se mesure par la référence à la fois au respect inconditionnel dû à chaque être humain à chaque instant de sa vie, et à la protection de la spécificité des actes qui transmettent la vie" (instr. Dignitas personae, n°10).
Ainsi, le Magistère de l'Eglise entend apporter sa propre contribution à la formation de la conscience non seulement des croyants mais de tous ceux qui cherchent la vérité et souhaitent écouter les arguments qui viennent de la foi, mais aussi de la raison elle-même. L'Eglise, en proposant des jugements moraux pour la recherche biomédicale sur la vie humaine, en appelle à la lumière de la raison autant que de la foi (cf. Ibid. n°3), puisque c'est sa conviction que "ce qui est humain est non seulement accepté et respecté par la foi, mais est aussi purifié, élevé et perfectionné par elle »(Ibid.n°7).
Dans ce contexte est également donnée une réponse à la mentalité répandue, selon laquelle la foi est présentée comme un obstacle à la liberté et à la recherche scientifique, parce qu'elle serait constituée d'un ensemble de préjugés qui pollueraient la compréhension objective de la réalité. Face à cette attitude, qui tend à remplacer la vérité par le consensus, fragile et facilement manipulables, la foi chrétienne apporte au contraire une contribution de vérité dans le domaine éthico-philosophique, en ne fournissant pas de solutions toutes faites à des problèmes spécifiques, comme la recherche et l'expérimentation biomédicale, mais en proposant des perspectives morales fiables où la raison humaine peut rechercher et trouver des solutions viables.
Il y a, en effet, certains éléments du contenu de la révélation chrétienne qui jettent la lumière sur les questions de bioéthique: la valeur de la vie humaine, la dimension sociale et relationnelle de la personne, la connexion entre les aspects d'union et de procréation de la sexualité, la centralité de la famille fondée sur le mariage d'un homme et d'une femme. Ces contenus inscrits dans le cœur de l'homme, sont aussi compréhensibles rationnellement, comme faisant partie de la loi morale naturelle et peuvent être perçus aussi par ceux qui ne s'identifient pas avec la foi chrétienne.
La loi morale naturelle n'est pas exclusivement ou principalement confessionnelle, même si la Révélation chrétienne et l'accomplissement de l'homme dans le mystère du Christ en éclaire et en développe pleinement la doctrine. Comme l'affirme le Catéchisme de l'Église catholique, "elle indique les normes primordiales et essentielles qui régissent la vie morale" (n ° 1955). Fondée dans la nature humaine elle-même et accessible à toute créature rationnelle, la loi morale naturelle constitue ainsi la base pour entrer en dialogue avec tous les hommes qui cherchent la vérité et, plus généralement, avec la société civile et laïque. Cette loi, inscrite dans le cœur de chaque homme, touche l'un points cruciaux de la réflexion- même sur le droit et interpelle aussi la conscience et la responsabilité des législateurs.
En vous encourageant à poursuivre votre service important et exigeant, je désire vous exprimer en cette circonstance, ma proximité spirituelle, et je donne de tout coeur à vous tous, en gage d'affection et de reconnaissance, la bénédiction apostolique.
© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana (ma traduction)
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Le compte rendu d'agence
Deux lignes et demi du discours font la totalité du "résumé". Et sur quel ton!!
Est-ce bien sérieux?
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Le pape veut poursuivre le rapprochement avec les catholiques intégristes
Le pape Benoît XVI a exprimé vendredi le souhait d'un rapprochement avec les catholiques intégristes de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X (FSSPX), dont fait partie l'évêque négationniste Richard Williamson, à deux jours de sa visite à la synagogue de Rome.
Affirmant que l'unité des chrétiens est une des priorités de l'Eglise, le pape a dit qu'il "compte particulièrement sur l'engagement" de la Congrégation pour la doctrine de la foi, gardienne de la tradition catholique dont il était le président avant d'être élu pape, pour "surmonter les problèmes doctrinaux qui empêchent de parvenir à la pleine communion avec l'Eglise de la part de la Fraternité Saint Pie X".
Benoît XVI s'adressait aux participants à l'assemblée plénière de la Congrégation pour la foi, héritière de la "Sainte inquisition", présidée désormais par le cardinal américain Joseph Levada.
La volonté du pape de parvenir à la "pleine communion" avec les intégristes de cette Fraternité, dont fait partie l'évêque négationniste Richard Williamson (ndlr: les auteurs de l'article sont bègues, décidément..), risque de susciter de nouvelles polémiques à deux jours de sa visite controversée à la synagogue de Rome dimanche.
Le pape avait levé en janvier 2009 l'excommunication de quatre prélats intégristes, dont l'évêque Williamson qui avait nié l'existence des chambres à gaz, dans un documentaire diffusé par la télévision suédoise le 21 janvier 2009 (ndlr: encore!! mais c'est de l'acharnement!!).
Benoît XVI avait expliqué par la suite qu'il ignorait les positions négationnistes de Mgr Williamson lorsqu'il avait signé la levée de l'excommunication au nom de l'unité de l'Eglise.
Cette décision avait provoqué de vives tensions avec la communauté juive mais sa visite en Israël, au printemps dernier, avait apaisé la situation.
La décision de Benoît XVI à la mi-décembre dernier d'octroyer le statut de "vénérable" au pape Pie XII, accusé d'avoir gardé le silence face à la Shoah, a suscité de nouveau la polémique avec les Juifs.
Les protestations de certaines communautés juives et de plusieurs rabbins a assombri la visite prévue dimanche de Benoît XVI à la synagogue, qui était programmée de longue date.
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Une fois de plus, triste "no comment".
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