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La dignité dans le travail...

et le travail dans la dignité: Carlota, sur l'immigration, après les propos de Benoît XVI lors du discours de post-angelus d'hier (11/1/2010)

Voir ici: Plaidoyer pour la tolérance

L’accueil de l’autre est évidemment un principe de l’Église catholique, mais il est odieux comme vous le dites si bien d’instrumentaliser l’authentique charité chrétienne pour en faire un outil « immigrationisme » ou électoraliste, avec - y compris de la part de certains catholiques - des réflexions du genre Jésus était un émigré, pas de rois mages dans la crèche car ils n’ont pu avoir leur carte de séjour et autres billevesés qui n’ont aucune réalité historique et présentent malhonnêtement un contexte contemporain. L’Église catholique rappelle inlassablement que s’il faut aider les plus démunis, il faut aussi œuvrer en amont pour essayer de pallier les origines de la misère, et notamment celles concernant l’émigration. La pauvreté n’est pas une fatalité ici ou dans les pays de l’hémisphère sud. Elle a des causes qui peuvent être connues et combattues efficacement sinon totalement enrayées. C’est ce qu’ont dénoncé les évêques africains lors du dernier synode.

C’est surtout la recherche d’un profit toujours plus grand pour le plus petit nombre qui a entraîné, me semble-t-il les affrontements en Italie, entre des populations locales, dans une région, la Calabre, qui n’a jamais été la plus riche de la péninsule, et des clandestins, avec en plus un contexte mafieux. Vendre des agrumes au plus bas prix et viser toujours plus d’exportation favorisent l’emploi de clandestins. Mais nos politiques qui veulent nous imposer la taxe carbone n’ont sans doute aucun complexe à manger au Réveillon des fruits des pays « chauds » voire de l’autre hémisphère, en ruinant les producteurs de fruits locaux (Nos clémentines corses résistent mais pour combien de temps ; nos bananes antillaises sont définitivement vaincues puisque la France n’a plus le droit de limiter l’arrivée des bananes d’Amérique centrale !). Personne ne se pose non plus de question sur le fait que tous les vêtements vendus désormais dans les grandes surfaces sont tous « Made in China » (Je pourrais aussi bien dire Inde, Bengladesh, etc), vêtements mais aussi ordinateurs, livres (voire vacances au soleil en plein hiver à bas prix des Maldives à Cuba...), etc. Or ceux qui les fabriquent sont à leur manière des « clandestins ». Certes ce sont des ouvriers autochtones, travaillant dans leur propre pays, mais pour en revenir en particulier à la Chine ils ont été envoyés manu militari ou presque de leurs campagnes excentrées vers les usines, leur couverture sociale est inexistante, leurs conditions d’hébergement des plus sommaires, la maternité interdite aux femmes sous peine de renvoi, etc. Bel euphémisme que de ne pas admettre leur véritable situation! Quant à nos donneurs de leçon du shobiz qui demandent la régularisation des sans papiers, ils ne rendent même pas compte qu’ils sont instrumentalisés et favorisent ainsi le système des passeurs et de leur exploitation par des entrepreneurs malhonnêtes, tout en appauvrissant ceux qui achètent leurs CD et spectacles (voir la déclaration pathétique d’un fan de Johnny Halliday qui disait qu’il avait tout perdu, boulot, famille, et qui se raccrochait à son idole pour essayer de tenir le coup. Cet exemple ne veut pas dire que J.Hallyday est plus qu’un autre donneur de leçons). Mais il leur sans doute plus facile pour un peu de pub dans les journaux de faire croire que, plutôt que d’essayer de raisonner sans idéologie. Ce n’est pas faire honneur à leur intelligence que d’agir ainsi. Et je préfère beaucoup plus écouter et réécouter la magnifique chanson de Bernard Lavilliers qui a sa manière d’artiste exprime si bien que la dignité de l’homme passe par le travail près de chez lui quand il dit si bien dans sa chanson « Les mains d’or »

« J'peux plus exister là
J'peux plus habiter là
Je sers plus à rien - moi
Y'a plus rien à faire
Quand je fais plus rien - moi
Je coûte moins cher - moi
Que quand je travaillais - moi
D'après les experts. […] »
« Les mains d’or »

Pourtant optimiste, je voudrais penser que si l’on peut tirer un peu de bon de la crise que nous connaissons actuellement, c’est peut-être de nous faire prendre conscience à nous tous que la consommation a un prix, qu’il doit être juste. Un prix juste ne peut que profiter au plus grand nombre et non pas à une super classe mondialiste et mondialisée qui de toute manière court à sa perte si elle continue à appauvrir les pays dits riches qui ne pourront plus consommer. Mais peut-être que cette super classe mondialiste envisage qu’à leur tour les pays émergeants devenus riches consommeront et délocaliseront leurs usines vers d’autres pays encore plus pauvres, l’argent restant toujours dans les mains des mêmes ? C’est je crois un leurre de penser qu’un tel type d’économie a une vraie chance de pérennité…

Et je me mets à imaginer, même si je me manque sans doute de réalisme, que si chacun d’entre nous essayait d’être un consommateur raisonnable, en s’approvisionnant le plus possible local, en acceptant d’acheter peut-être un peu plus cher mais moins souvent (j’ai constaté que même en ce qui concerne le quotidien les produits dits « discount » font bien peu de profit comme par exemple les adoucissants textiles, l’huile, etc.), en ne pratiquant pas le goût du changement pour le changement et en essayant de retrouver des valeurs sûres y compris dans notre consommation nous pourrions infléchir une tendance qui permettrait à chacun d’entre tous (dans l’hémisphère nord comme dans l’hémisphère sud) de rester des « hommes debout », dans notre pays, notre région d’origine et auprès de notre famille.

Carlota, 10 janvier

La lettre de Jeannine (IX) Mgr Léonard, nommé archevêque de Bruxelles