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Berlicche, alias Screwtape, écrit à son neveu

Raffaella a déjà à plusieurs reprises publié sur son blog les lettres savoureuses signées "Pseudo Berlicche" qu'un diable, dépité par un Pontificat qui apparaît comme une neutralisation permanente de son action, écrirait à son neveu préféré Malacoda. (7/10/2009)

Intriguée (et charmée) j'ai demandé des explications à mon amie, qui m'a répondu:
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"Pseudo Berlicche", c'est un lecteur du blog, qui m'envoie de temps en temps ces lettres.
"Pseudo", parce qu'il s'agit d'un faux Berlicche.
Le vrai Berlicche est un diable qui écrit à son neveu Malacoda pour le conseiller sur la façon de causer des dommages au monde. Tu trouveras des explications ici: http://it.wikipedia.org:80/wiki/Le_lettere_di_Berlicche
Raffaella
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Renseignement pris, les "Lettere di Berlicche" est le titre italien d'un livre de l'écrivain irlandais et grand apologète chrétien C.S. Lewis, dont le titre original est The Screwtape Letters (1942), et qui est traduit en français sous le titre Tactique du diable, sous-titré Lettres d’un vétéran de la tentation à un novice.

Je reproduis ici un texte issu d'un site commercial, afin de situer l'oeuvre:
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L'ouvrage est composé de trente et une lettres. Screwtape, vieux diable de la fonction publique de l'Enfer, y prodigue ses conseils à son neveu Wormwood, jeune diable en charge de son premier « patient ». Lewis se livre ici à une psychologie de la tentation du point de vue du Tentateur. Ce renversement de perspective fait des Lettres de Screwtape une oeuvre unique : Satan y devient « Notre Père d'En-Bas » et Dieu « l'Ennemi ». L'expérimenté Screwtape enseigne ainsi à Wormwood les ficelles du métier : tirer parti des défauts les plus intimes de son patient pour l'éloigner de Dieu, pervertir vertus humaines (humilité, courage...) et dons divins à l'humanité (plaisirs...), combattre la foi et la prière, etc.
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Voici donc la dernière lettre de notre "pseudo Berlicche", qui se lamente cette fois de l'échec de ses manoeuvres pour faire échouer la visite en Tchéquie.

En attendant d'autres lettres!
Texte en italien sur le site de Raffaella (ma traduction):

Pseudo Berlicche écrit à son neveu Malacoda sur les prochaines manoeuvres contre l'étrange «petit homme blanc» appelé Benoît :-)
A savourer!
R.

Cher Malacoda,

Je ne sais pas si tu as remarqué que le succès des voyages du pape, à l'exception de la Pologne (si tu savais combien je déteste ce pays!) semble presque être inversement proportionnel au pourcentage de ce qu'on appelle les catholiques dans le pays de destination.
C'est un phénomène que j'observe depuis peu, et la dernière visite en République tchèque ne me semble pas m'apporter un démenti.
Les Tchèques ont été présentés comme étant les moins religieux parmi les Européens de notre époque (et les statistiques, nous les avions abondamment brandies, presque 70% se déclaraient athée, seulement 30% croyants, et sur ces 30% seulement un sur quatre allaient à la messe).
Et puis, comme cela se trouve... la célébration de Brno, en a réunis cent cinquante mille (qui, maudit soit YouTube, étaient bien visibles!) et dans les rues, au passage de la papamobile, la foule était là, et bien là!
Il est évident que nous tenions en réserve quelques-unes des manoeuvres habituelles pour parer le coup: d'abord, les belles journées ensoleillées étaient nos complices (comme je le dis, par une journée ensoleillée, l'athée, l'agnostique moyen n'a rien de mieux à faire que d'aller entendre le pape catholique? avec tout ce qu'offre un pays d'art et de culture d'Europe centrale, avec une capitale si prisée par les touristes? Et, à Brno, même pas une banale promenade le long du fleuve trivial, si on manque d'imagination?).
Complice numéro deux: les groupes organisés qui sont arrivés de Pologne, d'Autriche et d'Allemagne.
Cette excuse aurait pu tenir un peu plus, s'il n'était tombé, comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, le discours d'adieu du président, qui a officiellement remercié Benoît XVI pour son courage, pour ses défis envers le politiquement correct qui lui coûtent une inévitable impopularité des médias.
Difficile de prétendre qu'un président s'exprime à titre personnel dans un message de bienvenue au cours d'un salut formel. Les gens peuvent penser qu'avant de faire un pareil discours, il a pris le pouls de la situation dans son pays.
Proportionnellement, pour nous, cela avait bien mieux été au Brésil, au cœur de l'Amérique du Sud, pays peuplé, jeune et chrétien, réservoir vanté de vocations chrétiennes, le wagon le plus chargé du train catholique. J'ai bien dit wagon, et pas locomotive, et le pourquoi me semble évident.
De ces résultats surprenants, d'un côté, je me réjouis et de l'autre, je suis inquiet. Je me réjouis de voir que les fidèles des pays d'appellation catholique sont mous, privés de nerf, pour la plupart aplatis, se fatiguant à mélanger la foi et la politique plutôt que de chercher à conjuguer la foi et la raison, ou occupés à interpréter le texte de l'Évangile avec pour unique objectif la déification de leur vécu personnel.

Je ne te cache pas que ce sont là des satisfactions, tout comme me réjouit la tranquillité de savoir que, quatre-vingt dix fois sur cent, à un débat télévisé sur la religion, les chrétiens, et le Pape en particulier, sont le plus mal défendus quand leur avocat est un évêque ou un prêtre (*) plutôt que Giuliano Ferrara, laïc à tout crin (sarcasme Satanique!), ou l'ex-"punkettone" Giovanni Lindo Ferretti . (**)

Dans un pape qui intrigue, surprend et fascine davantage "à l'extérieur" qu'"à la maison" ont peut voir les signes avant-coureurs d'inquiètantes semailles.
Cela me rappelle trop ce qui s'est passé pendant les jours de l'Ennemi sur la terre, quand c'étaient les pécheurs, les publicains et les prostituées qui étaient subjugués, et quittaient tout pour le suivre. Alors que les scribes, les prêtres et les grands prêtres demeuraient prudents avant de devenir ouvertement hostile.
Cette analogie étrange nous inquiète tous, là en bas: notre seigneur et maître est furieux à la seule pensée de ce qui est advenu des semailles et il sait également que nous n'avons pas suffisamment de temps et d'énergie pour en affronter d'autres.

Une dernière chose: il y a quelques jours, tu as engagé une journaliste anglaise, une certaine Ms Tanya Gold (tout ce qui brille n'est pas or, c'est le cas de le dire), pour répandre à volonté en terre d'Albion, de la boue sur Benoît XVI, et pourrir à un point tel la terre où il se prépare à marcher lors de sa prochaine visite, qu'il est très peu probable que ses mots puissent s'enraciner (***), alors que le Saint-Père doit se rendre en Angleterre en 2010). Bon, très bien, je te demande juste, comme je te l'ai déjà demandé en d'autres occasions, de ne pas exagérer, de ne pas trop élever le tir. Je comprends tes difficultés, je comprends que tu te sentes coincé par ce pape et que parfois tu ne parviennes plus à cacher notre jeu, mais souviens-toi de ne pas tomber dans le piège de la Vérité, qui veut tout placer sous la lumière du soleil.
Il ne faut pas déclarer haut et fort notre haine, mais, bien plus prudenmment, rester dans le clair-obscur, entre chien et loup: et seulement ainsi, dans le doute et la confusion, dans le profil bas, dans le melting pot qui détruit tout et nivelle tout, nous pouvons survivre, proliférer et marquer des points. Donc, vas y doucement avec le vitriol: souviens-toi que l'Eglise de l'Ennemi n'est jamais aussi forte que quand elle est persécutée et n'est jamais aussi en péril que quand elle est encensée par le monde, parce que «sa seule gloire est la Croix», pas le mégaphone des medias.
J'espère t'avoir rafraîchi la mémoire et, si cela ne suffisait pas, va écouter quelques réflexions du Père Livio (ndt: le directeur de Radio Maria, n'étant pas italienne, je ne sais pas comment interpréter cette saillie), de temps à autre.
Reste sur tes gardes, mon neveu, et, surtout, "pas trop de zèle" (en français dans le texte)

Ton oncle affectionné
"pseudo" Berlicche.

Notes

(*) Le Saint-Père est très mal défendu non seulement par les prêtres, mais par les catholiques en général, au moins ceux à qui on donne la parole: ils auraient trop peur de déroger à leur statut "d'adulte", en disant du bien de lui. Cela m'a rappelé un article paru dans Valeurs Actuelles au moment de la sortie de Jésus de Nazareth et cité ici http://beatriceweb.eu/.. . Le service public de télévision avait organisé nuitamment un pseudo débat culturel, où les catholiques étaient entre autre représentés par JC Guillebaud, futur signataire de la pétition de La Vie, et par "l'historien des religions" omniprésent, Frédéric Lenoir. Les athées... eh bien il n'y avait pas de divine surprise, et parmi eux, aucun athée dévôt domme Ferrara, mais un disciple de Michel Onfray, et l'inévitable Caroline Fourest!

(**) Wikipedia (en italien) définit Giovanni Lindo Ferretti comme un chanteur et écrivain italien né en 1953, avec un engagement politique. Venu de l'extrême gauche, après avoir vaincu une tumeur au poumon, il a redécouvert ses racines catholiques: sa pensée a évolué, et en 2006, il a voté pour la coalition de centre-droit de Berlusconi. Depuis il a participe à des manifestations "pro-life".
Et surtout:
Dans une interviewe publiée par le quotidien de Ferrara, Libero, Ferretti a déclaré la découverte des textes du pape Ratzinger...
"Après avoir cherché du sens, de mille façons, sans en trouver, je l'ai trouvé en retournant à la maison. Au monde de mon enfance: les montagnes, les chapelets... Je suis quelqu'un qui commença à s'intéresser aux livres du cardinal Ratzinger, pour savoir pourquoi beaucoup de gens en disaient du mal . Et maintenant que je suis retourné à la maison, Benoît XVI est mon maître".

(***) Allusion à un article insultant paru dans le Guardian, et accusant Benoît XVI d'être complice de l'occultation des cas de pédophilie dans l'Eglise (dossier complet chez Raffaella).

L'article incroyablement haineux et violent du Guardian et signé d'une Forest-bis (il serait intéressant de situer son auteur: qui est-elle?), véritable tissu de mensonges, qui aurait peut-être justifié une mise au point ferme de la part du Père Lombardi se termine ainsi; il n'est même pas nécessaire de traduire:
So this is the man who is coming to lecture us about morality (nous donner des leçons de morale). Welcome, Benedict XVI, Episcopus Romae, Vicar of Jesus Christ, Successor of the Prince of the Apostles, Supreme Pontiff of the Universal Church, Sovereign of the State of the Vatican City, Servant of the Servants of God. Don't tread on the corpses (ne marchez pas sur des cadavres)

On n'a aucune peine à croire qu'elle a pris ses ordres chez un épigone de Berlicche, ou de Malacoda.

Albert II et Paola de Belgique chez le pape Berlicche écrit à son neveu (2)