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Une mauvaise vie: non, la page n'est pas tournée

Une lettre ouverte au ministre de la "culture" courageusement signée Dominique Daguet, sur le site "Les manants du Roi". Information transmise par Carlota. (13/10/2009)

Ce billet aurait pu figurer à la rubrique "Lu ailleurs", mais ce serait injuste de ne pas lui donner le maximum de lisibilité.

"L'affaire Mitterrand" a pratiquement disparu des medias, les défenseurs ont compris qu'ils avaient intérêt à faire le dos rond, en attendant que les choses se tassent. Autrement dit, laisser l'affaire se perdre par prescription.

Eh bien non! c'est trop facile.

J'ai personnellement été trop blessée par les propos du petit ministre, par l'obligation de lire certaines horreurs, et surtout par les insultes de ses avocats, pour ne pas m'associer à cette courageuse interpellation issue du site royaliste Les manants du Roi, et transmise par mon amie Carlota.

Je prends donc la liberté de reproduire ce texte (presque) en entier.
Pas totalement, pour vous donner l'opportunité d'aller directement sur le site.

Monsieur notre Ministre de la Culture,

(..)

J’éprouve une honte d'un rouge foncé d’avoir eu à lire ce que vous avez écrit dans votre mauvais livre sur Une mauvaise vie.
Une indignation proche de la douleur
d’avoir entendu ce que vous avez dit pour soutenir Roman Polanski, grand cinéaste, c’est entendu, mais le talent, ou le génie puisque vous préférez ce mot, n’efface pas le crime commis, certes il y a trente ans, mais il ne vous revient pas de chercher à faire modifier la législation d'un pays étranger, en l'occurrence les Etats-Unis : laissez ce soin au peuple de ce pays.
Je n’ai pas à juger, ni en bien ni en mal, celui pour lequel vous avez engagé l’autorité du gouvernement de la France : vous n’aviez pas à revêtir l’habit du ministre pour exprimer votre opinion personnelle. Vous auriez voulu prouver qu’il n’y a plus de gouvernement à la tête de notre pays que vous n’auriez pas agi autrement.
S’il y avait à Paris un gouvernement digne de ce nom, le premier ministre aurait demandé immédiatement votre démission. Il ne l’a pas fait, il est donc votre complice, lui qui n’a pas saisi qu’un Ministre français n’a pas à intervenir pour demander le retrait d’une demande de la Justice d'un pays étranger auprès d’un gouvernement d'un autre pays étranger.
Vous êtes peut-être partisan du « devoir d’ingérence », mais la Suisse n’est pas la Somalie. Vous avez exposé gravement la réputation de la France en ce pays qui nous est si proche. Rien que pour ce fait, vous devriez avoir décidé de vous-même de démissionner. Vous avez pris le chemin inverse, qui n’est pas celui de l’honneur. Et puisque vous n’avez pas présenté cette démission – au contraire vous avez annoncé que vous ne feriez pas ce que le peuple vous demande avec insistance sur les ondes comme dans les rubriques d'internautes –, il revenait au Président de la République de l’exiger de vous afin que vous vous livriez à cet exercice de salubrité politique.

Mais il y a les mots et les maux de votre livre : on ne peut imaginer qu’ils aient été inconnus de l’Élysée comme de Matignon. On ne peut donc que s’étonner de voir que ces faits de votre vie privée si redoutablement livrés en pâture aux lecteurs de toute la francophonie n’aient pas fait victorieusement hésiter les deux têtes de notre exécutif avant de vous "engager". Ce point, personne ne l’a exprimé, permet de comprendre qu’il ne s’agit pas de mettre en péril votre vie privée puisque cette vie privée est devenue de facto vie publique. Il révèle en outre que nos dirigeants (..) prennent l’ensemble des Français pour des dépravés susceptibles d’accepter de leur part n’importe quelle humiliation.
Car votre maintien, après cette révélation, représente en premier lieu une humiliation infligée au corps même de notre peuple, qui s’est senti au plus profond de lui-même avili par elles comme si elles lui étaient indirectement imputées puisque l’auteur de ces « mauvaisetés », vous en l’occurrence, était comme "couronné" devant lui, "honoré" même, puis choisi pour diriger l’action gouvernementale en matière de culture : or la culture est à ce corps comme son visage. La mission de ce ministère est de promouvoir le meilleur de cette culture, non la boue. Et qui n'osera dire que vous n'avez pas enduit de boue certaines pages de votre livre?
Je ne sais si vous dépasserez l’absurde propos que vous avez lancé pour votre défense, qu’il était glorieux d’être insulté par les gens du Front national. Je n’aime pas les injures adressées à l’homme, mais je crois qu’il est parfaitement admissible de jeter l’opprobre sur les mots qui furent les vôtres. On peut donc et on doit les distinguer de votre personne privée, on peut et on doit en tenir compte pour l’homme public que vous êtes aussi.
J’ajoute qu’il est lamentable de croire que les membres de ce Front – dont je ne fus, ne suis pas et ne serai jamais – ne peuvent que toujours se tromper, ce qui signifierait que vous pensez avoir toujours raison...

Un peuple ne se nourrit pas que de promesses, de plans contre la grippe, de mesures économiques ou de taxes écologiques : il a besoin de dignité, particulièrement en ces temps où leur pays disparaît dans le maelström qu’est devenue l’Europe, en ces temps où même le vote des peuples est remis en question quand il ne va pas dans le sens de l’histoire tel que défini par des démocrates démangés par le démon de l’autoritarisme.
Vous êtes devenu malgré vous (..) une sorte de symbole : l’homme par qui le scandale arrive.
« Mieux vaudrait, dit un texte que vous avez peut-être lu, qu’il soit jeté à la mer, une meule de pierre attachée au cou. »
Scandale ? Songez que tous les adolescents de France connaissent aujourd’hui cette fragilité qui vous est personnelle, devenue publique et que l’on sait liée à une faiblesse que nul au monde ne pourrait qualifier de glorieuse. Ne vous étonnez pas que dans leur grande majorité ils en soient révoltés (..) et qu’ils en viennent à mépriser l’ensemble des hommes de la politique.
Ce qui visiblement vous manque comme d’ailleurs cela manque à un très grand nombre de nos dirigeants, c’est une conception claire de ce que j’appellerai la noblesse du politique. Une conception sans compromis avec ce qui est louche, abject, « mauvais » pour reprendre le mot de votre titre.

Dominique Daguet

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